Des pistes pour 'rebooter' les magazines sur iPad
L'évolution des chiffres de ventes des magazines sur iPad a offert un constat cruel, passée la phase de découverte qui s'est traduite par des volumes élevés, la pente fut ensuite glissante (lire aussi Presse sur iPad : ça ne marche pas fort).
L'exemple le plus significatif est peut-être Wired, dont le lectorat pourtant très technophile est passé en l'espace de 6 mois de 100 000 personnes à une moyenne mensuelle de 20 000, soit à peine 3% de la circulation de la version papier.
Dans son billet hebdomadaire, Frédéric Filloux (ex Libé et ex groupe propriétaire des 20 Minutes) analyse d'abord les facteurs d'échec, au nombre de quatre selon lui.
- En premier, l'expérience offerte par le support papier reste supérieure à celle d'un support électronique : confort de lecture des longs articles, mise en page, présentation des photographies…
- Les contenus multimédia comme le son ou la vidéo tiennent encore du gadget, quand ils ne parasitent pas la lecture. Tandis que l'idée de pouvoir stocker quantité d'anciens numéros sur sa tablette pour disposer à tout moment de leurs archives est contrariée par des outils de recherche assez faibles sinon inexistants dans les applications pour tablettes.
- Le téléchargement de ces mensuels peut être long, sinon très variable, de quelques minutes à une heure voire plus dans le pire des cas.
- Enfin, la parité des prix entre les supports papier et électronique est une mauvaise idée qui ne peut que freiner la bascule de l'ancien média vers le nouveau.
Suivent quelques pistes pour relancer ce modèle de presse électronique :
- Il faut inventer une nouvelle manière de présenter l'information, et trouver un nouvel équilibre entre le texte et l'image, sur ces supports. Plutôt que de perdre du temps à reformater en présentation paysage un contenu réalisé initialement pour une page papier.
- Un choix doit être fait entre proposer un magazine riche en éléments multimédia ou bien axé sur le contenu textuel. Ou idéalement, distribuer deux versions, l'une pour les tablettes, l'autre plus adaptée à une lecture sur téléphone et aux contraintes de téléchargement posées par les réseaux cellulaires.
- En attendant cette nouvelle génération de magazines, Filloux rêve d'un moyen de pouvoir récupérer rapidement et d'un seul tenant les articles de ses 200 principales adresses, qui pourront ensuite être lus dans leur intégralité en mode off-line.
- Quelques tendances se dessinent sur les montants que les gens sont prêts à dépenser pour du contenu en ligne et cela ne dépasse guère 10$ en moyenne pour 43% des internautes, et chûte à 25% pour un montant compris entre 11 et 30$. Et sans surprise, ce sont les plus hauts revenus qui sont les plus disposés à dépenser pour du contenu "premium".