Certainement l’un des projets les plus novateurs présentés ces dernières années, les Google Glass semblent pourtant tourner en rond. À tel point qu’on se demande si elles ont un réel avenir dans leur forme actuelle. Robert Scoble, adepte et utilisateur régulier des lunettes de Google, dresse le bilan de ses huit mois en leur compagnie.
Le célèbre blogueur américain en tire d’abord quelques enseignements. Selon lui, Google a parfaitement réussi son coup marketing. Tout le monde veut essayer ses Google Glass — il n'y en a que quelques milliers en circulation dans le cadre du programme Glass Explorer —, elles attirent le regard et la curiosité. Cependant, les attentes concernant ces lunettes connectées seraient beaucoup trop hautes à l'heure actuelle. Alors qu’elles sont encore au stade de prototypes, les reproches à leur faire sont nombreux. Et c'est là le problème, il ne s’agit pas d’un produit fini pour l'heure. Néanmoins, Robert Scoble précise qu’après presque 9 mois d'utilisation, il aime et utilise toujours ses Google Glass.
Mais il s'interroge aussi sur le long terme. Les Google Glass ont-elles un réel avenir ? Comme dit précédemment, énormément d’attente est placée dans les Google Glass, à tel point qu’elles déçoivent parfois ceux qui ont l’occasion d’en avoir sur le bout de leur nez.
Actuellement, l’un des points noirs des Google Glass, c’est le manque d’applications. Et on l’a déjà vu par le passé, ce genre de lacune est assez difficile à combler. Le manque d’applications dédiées entraîne parfois un désintérêt du public, qui entraîne un désintérêt des développeurs pour la plateforme, et ainsi de suite. C'est le fameux cercle vicieux. Si on ne doute pas que Google va mettre les bouchées doubles pour la sortie officielle qui devrait se tenir cette année, cela devrait sans doute rester l’un des mauvais points des Glass pendant un an ou deux.
Les lunettes ne sont pas non plus aisées à maîtriser. Généralement, il faut plusieurs heures pour être à l’aise avec, ce qui risque de poser problème en magasin. Google devra non seulement former des vendeurs pour aider les clients à s’approprier leurs Google Glass, mais également à les adapter à la forme de leur visage. Après tout, la principale caractéristique du wearable computing (l'informatique vestimentaire) est … de se porter, et tout gadget du genre doit s’adapter au corps de son propriétaire.
Autre point abordé, celui de la synchronisation avec le smartphone. Par exemple, une photo prise avec les Google Glass n’est pratiquement pas modifiable avant le traditionnel partage sur les réseaux sociaux. Le simple fait de recadrer une photo ou d’en modifier les couleurs sur une paire de lunettes relève du défi, alors que sur un smartphone c’est un acte assez courant et plutôt simple. Et malheureusement, les photos prises avec les Glass ne se synchronisent pas directement avec un smartphone ou une tablette, ce qui pourrait faciliter la vie des utilisateurs. Ce genre de détail est à revoir impérativement si Google veut conquérir le grand public.
La batterie pose également problème. Alors que l’on se plaint de smartphones qui passent à peine une journée, les Google Glass ont du mal à tenir quelques heures avec une utilisation poussée. Par exemple, les Glass auront du mal à passer 45 minutes à enregistrer une vidéo. Plus généralement, il est assez difficile de passer la journée en s’en servant régulièrement. Un problème que Google a promis de régler sur les prochaines versions, mais quoi qu’il en soit, il y a toujours du chemin à parcourir pour arriver à quelque chose de correct.
Et enfin, si Apple sort une iWatch cette année, les Google Glass n'ont aucune chance, estime Robert Scoble. Même si les produits ne sont a priori pas identiques — toutes les infos qui circulent sur l'iWatch sont à vrai dire exclusivement des rumeurs —, ils seront immanquablement comparés, car faisant partie de la même tendance actuelle, l'informatique vestimentaire, et émanant de deux entreprises concurrentes au sommet de leur gloire. Leurs approches sont en tout cas bien différentes. Là où Google a opté pour un développement ouvert, Apple, fidèle à elle-même, avance dans le plus grand secret. La conséquence est que là où l’on a un prototype lacunaire en libre circulation, Apple arrivera sur le marché avec un produit fini et totalement fonctionnel, a priori. La philosophie des deux produits devrait être également différente. Avec les Glass, Google veut vous faire voir le monde à travers son prisme. L'iWatch pourrait être pour sa part un compagnon personnel de luxe (dans tous les sens du terme).
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