Vous êtes tellement impatient d’essayer les nouveautés d’iOS 18 que vous avez créé un compte développeur rien que pour ça ? On ne veut pas jouer les pisse-froid, mais réfléchissez-y bien à deux fois avant d’installer la première bêta développeur d’iOS 18 sur votre iPhone, surtout si vous n’en avez qu’un seul.

Comme l’avait pronostiqué Mark Gurman, la liste des bugs connus est longue comme le bras. À vrai dire, c’est plutôt normal pour une première bêta, mais les bugs mentionnés dans les notes de version ne concernent pas seulement des aspects inédits d’iOS 18. Apple prévient que des fonctions aussi essentielles que l’appareil photo ou l’affichage peuvent avoir de gros problèmes. Jugez par vous-mêmes :

Appareil photo

• La première photo en mode Portrait après le démarrage peut prendre plus de temps que prévu pour se terminer.
• Les fonctions de l'appareil photo peuvent prendre jusqu'à 2 minutes pour fonctionner après le démarrage de l'iPhone/iPad.
• Lors de l'utilisation de la fonctionnalité de numérisation de documents depuis l'application Appareil photo sur iPad, il peut parfois en résulter un écran noir au lieu d'un aperçu en direct de la caméra.

Écran

• Les téléphones avec l'affichage permanent (always on display) activé peuvent planter/redémarrer à la sortie de cet affichage.

Fichiers

• Les utilisateurs peuvent être incapables de naviguer dans le panneau Déplacer de l'application Fichiers sur iPhone.

iCloud Drive

• Les fichiers fréquemment modifiés synchronisés via iCloud Drive utiliseront plus de données que prévu.

Notifications

• Les notifications entrantes sur l'écran de verrouillage peuvent ne pas être visibles en vue Liste.

L’écran d’accueil, le centre de contrôle et les widgets, autant d’éléments revus dans iOS 18, font également l’objet de beaucoup d’instabilités. Vous voilà prévenus.

Quels sont les iPhone et iPad compatibles avec iOS et iPadOS 18 ?

Apple présente iOS 18, avec un écran d'accueil personnalisable

À force de pression concurrentielle et réglementaire, Apple fait preuve de moins de rigidité en matière de validation sur l’App Store. Dans les changements de règles présentés à l’occasion de la WWDC 2024, Apple n’interdit plus les applications « qui simulent des expériences de widgets multi-applications ». Cela devrait ouvrir la voie à plus d’applications pouvant faire office de tableaux de bord multi-fonctions.

La règle 2.5.8 n’a pas été complètement abolie pour autant, puisque reste cette interdiction : « Les applications qui créent des environnements de bureau ou d'écran d'accueil alternatifs seront rejetées. » Il faut donc toujours faire une croix sur les applications qui voudraient, par exemple, se substituer à l’écran d’accueil d’iPadOS pour proposer quelque chose de plus efficace.

Second assouplissement : la règle 4.6 a été tout bonnement supprimée. Celle-ci avait trait aux variantes d’icônes que les développeurs peuvent proposer pour leurs apps. Elle donnait quelques consignes, comme le fait que les variantes devaient être en lien avec le contenu de l’app et que le changement de l’icône devait être cohérent dans tout le système d’exploitation. La suppression de cette règle signifie peut-être que les développeurs ont maintenant plus de latitude. En contrepartie, les développeurs doivent accepter dans un autre accord (section 7.7) que les utilisateurs puissent personnaliser la couleur de leur icône, une nouveauté d’iOS 18.

Parmi les autres changements bureaucratiques, on remarque que dans le contrat des développeurs le terme « Apple ID » est remplacé par « Apple Account ». Mark Gurman avait prédit ce changement.

Pour les iPhone la réponse est simple : tous ceux qui l'étaient déjà avec iOS 17. C'est à dire les iPhone Xs/Xr et SE 2 minimum. Ensuite, selon les fonctions du nouveau système il faudra se rapprocher de modèles plus récents.

L'exemple le plus frappant est celui des fonctions et services réunis sous la bannière d'Apple Intelligence qui réclament un iPhone 15 Pro ou 15 Pro Max. Ces deux modèles ont beau être populaires dans les ventes, cela laisse un sacré paquet de monde sur le bas côté. Ne seraient que les propriétaires d'iPhone 15 qui peuvent légitimement faire la grimace. Cela tient probablement à une histoire de RAM. L'iPhone 15 (et les 14 Pro avant lui) ont 6 Go, les 15 Pro sont passés à 8.

Toutefois, ces fonctions qui touchent à nombre d'apps, ne seront disponibles qu'à l'automne, en bêta et sur les iPhone réglés avec un système en anglais de surcroit. Cela réduit encore considérablement le champ.

Chez les iPad, iPadOS 18 écrème un peu la liste de l'an dernier. Sont écartés l'iPad 6, l'iPad Pro 10,5" et l'iPad Pro 12,9" de seconde génération. Le nouveau système s'installera au minimum sur les iPad 7, iPad mini 5, iPad Air 3, iPad Pro 11" et iPad Pro 12,9" de 3e génération.

Les fonctionnalités de macOS Sequoia, iOS 18 et iPadOS 18 rassemblées sous l’ombrelle Apple Intelligence ne seront disponibles que sur les terminaux les plus puissants. Concernant les iPhone, c’est bien simple, seuls deux modèles existants sont compatibles : l’iPhone 15 Pro et l’iPhone 15 Pro Max. Tous les autres devront se contenter des nouveautés plus classiques d’iOS 18, qui restent malgré tout intéressantes.

À propos des tablettes, il faudra un iPad équipé d’une puce M1 au minimum pour goûter à l’IA façon Apple. Cela exclut donc tous les iPad d’entrée de gamme et tous les iPad mini. Et pour les Mac, il faudra simplement, si l’on peut dire, un Mac Apple Silicon (dont M1 minimum).

Ce n’est pas tout : outre avoir un appareil suffisamment puissant, il faudra également avoir son terminal et Siri réglés en anglais US.

Apple Intelligence ne sera pas disponible dans le cycle de bêtas estivales. Cet ensemble de nouveautés arrivera seulement cet automne, et encore, en tant que bêta. Les utilisateurs intéressés devront s'inscrire pour les expérimenter. D’ici là, la Pomme devrait lancer des iPhone 16 compatibles.

Apple Intelligence comprend des fonctions pour résumer des textes dans plusieurs applications, pour générer des images et des émojis personnalisés, ou encore pour supprimer des éléments indésirables sur des photos. C’est aussi cet ensemble de modèles de langage qui doit rendre Siri beaucoup plus intelligent.

Sur la page dédiée à Apple Intelligence, la Pomme ajoute que « certaines fonctionnalités, langues supplémentaires et plateformes seront disponibles au cours de l'année prochaine. » Par plateforme, on suppose qu'il est question de visionOS ou tvOS, par exemple, plutôt que de générations d'appareils supplémentaires.

Apple a officialisé un partenariat avec OpenAI, qui va se traduire par une intégration entre ChatGPT et Siri ou différents outils Apple. En pratique, on pourra poser une question à l’assistant qui pourra remonter tout cela à ChatGPT et répondre aux requêtes.

C’est le récent GPT-4o d’OpenAI qui est intégré à Siri. À chaque fois, l'assistant demandera la permission pour contacter les serveurs d’OpenAI. Si vous l'accordez, vous aurez la réponse de l'assistant dans la foulée. Un pop-up pourra apparaître dans certaines apps, par exemple pour demander à ChatGPT de générer du texte.

ChatGPT sera accessible sans créer de compte, et les requêtes ne seront pas stockées sur les serveurs. L’intégration de ChatGPT aura lieu plus tard dans l’année. D’autres modèles pourraient suivre par la suite.

L’IA générative entre de plain-pied dans iOS 18. Parmi les nouveautés liées à l’Apple Intelligence, on pourra créer des émojis personnalisés à partir d’une commande textuelle. Apple parle de « Genmoji ». On pourra aussi créer un Genmoji basé sur la photo d'un contact.

Apple est allé encore plus loin avec Image Playground. Cette fois, il s'agit de créer des images à partir de concepts de base. Une fois un thème sélectionné, il est ajouté au Playground et Apple Intelligence présente des suggestions.

On a plusieurs suggestions, toutes créées en local et on peut en choisir une parmi toutes celles créées par le système. Plusieurs styles d'images sont proposés à chaque fois et on peut revenir en arrière facilement.

Image Playground sera intégré à plusieurs apps, dont Messages, Pages, Keynote et Freeform. Les développeurs pourront aussi l’implémenter dans leurs apps.

Boosté par l’Apple Intelligence que Craig Federighi vient de dévoiler à la WWDC 2024, Siri devient « plus naturel, plus pertinent et plus personnel ». C’est la promesse en tout cas.

Siri a d'abord une nouvelle interface. Il ne s'affiche plus dans une bulle en bas de l'écran, il occupe tout l'espace. Siri comprend mieux ce qu'on dit, même si on modifie la requête au milieu. Il doit mieux comprendre les requêtes complexes en langage naturel.

On peut aussi à tout moment écrire à Siri au lieu de lui parler. Cela passe par un double tap sur la barre d'accueil en bas de l’écran.

Siri pourra vous aider de nouvelles manières à l'avenir. Même si vous ne connaissez pas le nom d'une fonction, vous pourrez la décrire et Siri comprendra de quoi vous parlez.

Ces fonctions arriveront progressivement. À l'avenir, il aura notamment conscience de ce qui se passe à l'écran. On pourra par exemple demander d'ajouter une adresse à un contact, alors qu'il est juste affiché à l'écran.

Siri pourra aussi réaliser des centaines d'actions dans les apps, mais ne sait pas quand. Cela permettra d'améliorer les photos, passer d'une app à l'autre pour transférer du contenu, etc. Cette nouveauté reposera sur App Intents, le même système que pour Raccourcis. D'ailleurs, une API sera proposée aux développeurs et permettra ainsi d'intégrer le nouveau Siri dans les apps tierces.

Siri a aussi connaissance de vos données personnelles et de vos informations. Tout ce qui vous concerne est stocké localement et pourra être utilisé par Siri. On pourra lui demander quelque chose, sans savoir s'il s'agissait d'un mail ou d'un message. Siri pourra par exemple vous donner votre numéro de carte d'identité juste à partir de photos.

Autre exemple : demander quand est-ce qu’un proche arrive en avion, ce que Siri peut savoir en tenant compte des vols en direct.