Nintendo ne veut pas faire trop payer les joueurs mobiles

Mickaël Bazoge |

Les jeux mobiles (iOS et Android) de Nintendo ne sont pas développés en interne : l’éditeur fait appel à des studios pour concevoir ces titres. DeNA a ainsi mis au point Super Mario Run et Animal Crossing : Pocket Camp, CyberAgent a réalisé Dragalia Lost, LINE s’occupe de Dr Mario World qui sortira cet été.

Ces studios tiers pensaient peut-être décrocher la timbale en travaillant avec Nintendo sur des jeux pour smartphones dont le modèle économique, basé sur des achats intégrés1, promettait monts et merveilles. Dans les faits, ce n’est pas tout à fait le cas comme le révèle le Wall Street Journal.

CyberAgent a ainsi prévenu que les résultats de son année fiscale seront moins bons qu’escompté, une première en 17 ans. Dragalia Lost est pourtant un des jeux mobiles Nintendo les plus populaires, et pourtant il n’est disponible que dans une poignée de pays (et toujours pas en France 😞). Chez DeNA, l’activité jeux mobiles tourne au ralenti.

Ces déceptions s’expliquent aisément : Nintendo ne veut pas apparaitre trop gourmand. Les jeux mobiles qui exploitent ses univers sont des passerelles vers les consoles du constructeur, notamment la Switch bien sûr. En abrutissant l’utilisateur d’iPhone d’achats in-app, ce dernier ne risque pas de s’aventurer vers la version Switch ou 3DS.

Un exemple de cette recherche difficile d’équilibre : en septembre dernier, après le lancement de Dragalia Lost, des joueurs se sont plaints de la difficulté de gagner certains personnages rares dans la loterie payante du jeu. Nintendo a demandé au studio d’ajuster le mécanisme au bénéfice des joueurs… « Nintendo ne veut pas tirer trop d’argent d’un jeu pour smartphone », déplore une source de CyberAgent. « Si nous gérions le jeu nous-mêmes, nous gagnerions bien plus ».

Sur la dernière année fiscale (d’avril 2017 à mars 2018), les jeux mobiles de Nintendo ont généré un chiffre d’affaires de 39,3 milliards de yens (environ 310 millions d’euros). L’éditeur a pour objectif d’atteindre les 100 milliards de yens (791 millions d’euros). C’est finalement assez peu, considérant qu’un seul jeu mobile comme Clash Royale a dépassé les 2,5 milliards de dollars de revenus en trois ans.


  1. Super Mario Run étant l’exception qui confirme la règle, puisqu’il suffit de débourser 10 € pour en débloquer tout le contenu. ↩︎

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Le Meizu Zero sans trou n’existe pas réellement 😑

Mickaël Bazoge |

Ah ah, vous allez rire : en fait, le Meizu Zero sans aucun trou nulle part n’était qu’un coup monté par le département marketing du constructeur, comme l’a admis Jack Wong, le patron de l’entreprise dans les forums de la société.

« Le smartphone sans trou est simplement un projet en développement à la R&D, nous n’avons jamais eu l’intention de produire [le smartphone] en volumes », explique-t-il au désespoir des fans de la marque. Qui ne s’étaient pas précipités pour soutenir le projet sur Indiegogo : seuls 29 amateurs ont lâché les 1 299 $ demandés pour obtenir l’appareil (une version « Exclusive Pioneering » était vendue 2 999 $). Ils se feront rembourser.

Au passage, on se demande bien ce qui a pu passer par la tête de Meizu pour mettre sur pied une campagne Indiegogo aussi complète et professionnelle, si le constructeur n’avait aucune intention de le produire. Mais peut-être qu’il s’agissait de mesurer l’appétit du public pour ce type d’appareils. Ou de récupérer suffisamment d’argent pour en lancer une petite production (Meizu avait fixé un objectif à 100 000 $ et n’en a pas obtenu la moitié).

Sur le papier, le Zero ne manquait pas d’intérêt : pas d’encoche ni de bulle dans l’écran, les capteurs sont intégrés dans les bordures. Le haut-parleur laisse place à une technologie de conduction du son par l’écran. La recharge s’accomplit par l’induction seulement, et la carte SIM est remplacée par un modèle eSIM. Coïncidence (ou preuve que le marché s’en va dans cette direction), l’Apex de Vivo a été annoncé au lendemain du Zero. Lui aussi n’a aucun trou, mais il s’agissait d’une démonstration technologique avouée.

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Sans rire, Facebook veut devenir le champion de la confidentialité des échanges

Mickaël Bazoge |

Difficile de croire en la sincérité de Mark Zuckerberg, alors que son entreprise Facebook est, chaque semaine ou presque, au cœur d’un nouveau scandale d’exploitation indue des données. Malgré tout, le fondateur du plus important réseau social de la planète a dévoilé dans un long billet la feuille de route qui doit mener les différents services de messageries de l’entreprise vers davantage de sécurité dans les échanges. Il confirme en passant une rumeur récente sur l’unification des infrastructures de Messenger, WhatsApp et Instagram.

Cette plateforme de messagerie repose sur quelques piliers : des interactions confidentielles entre correspondants ; le chiffrement de bout en bout ; la suppression des messages au bout d’un certain temps ; la sécurité des données ; l’interopérabilité des messageries sur le « réseau Facebook » ; le stockage sécurisé dans des pays qui respectent la vie privée1.

Facebook veut rebâtir ses services autour de ces grands principes. Certains sont déjà à l’œuvre dans WhatsApp. Cela demandera plusieurs années de travail, il faudra prendre des positions fortes convient Zuckerberg, et de nombreux obstacles vont se dresser sur cette feuille de route. Il promet que ce développement sera fait de la manière la plus collaborative et ouverte possible. Il faudra voir à l’usage comment ce chantier va effectivement se dérouler, Facebook ayant l’habitude de gérer son petit bazar dans le secret le plus opaque.

Mark Zuckerberg a manifestement de grandes ambitions pour ce projet. « Si nous faisons les choses bien, nous pouvons créer des plateformes de partage privé qui peuvent devenir encore plus importantes pour les gens que les plateformes que nous avons déjà bâties pour aider les gens à partager et à se connecter publiquement ». Malheureusement, l’historique de Facebook ne plaide pas en sa faveur, loin de là.


  1. Au passage, Zuckerberg tacle indirectement Apple, qui a installé des serveurs en Russie et en Chine : « Les utilisateurs doivent s’attendre à ce que nous ne stockions pas de données sensibles dans les pays qui ne respectent pas suffisamment les droits de l’homme sur la liberté d’expression et la confidentialité », écrit-il. ↩︎

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play.js obligé de faire une croix sur les fenêtres flottantes dans iOS

Stéphane Moussie |

L’application iOS de programmation play.js a été rattrapée par la police. La mise à jour sortie hier bride l’interface utilisateur calquée sur un environnement de bureau, chose qu’Apple interdit dans l’App Store.

Si l’inspiration tirée de macOS se voit toujours autant, il n’est plus possible d’ouvrir simultanément des contenus différents dans des fenêtres flottantes et superposables. Documentation intégrée ou éditeur de code, il faut désormais choisir, alors que l’on pouvait avant les mettre côte à côte, voire l'un au-dessus de l'autre.

Avant la mise à jour, plusieurs fenêtres ouvertes et superposées.
Après la mise à jour, une seule fenêtre ouverte à la fois.

Le développeur indique qu’Apple l’a contacté récemment pour lui demander de mettre son app en conformité avec les règles de l’App Store sous deux semaines. Il présume que c’est la médiatisation de play.js qui a entraîné cette requête.

Avant la publication de plusieurs articles de presse, dont le nôtre, nakiostudio avait pu faire valider plusieurs versions. « Soit ils n’ont pas vérifié l’application iPad, soit ils pensaient simplement que c’était dans les clous », déclare-t-il.

N’avait-il pas connaissance de la règle 2.5.8 interdisant de créer sur iOS des interfaces similaires à un environnement de bureau ? « Je croyais que le remplacement de l’écran d’accueil ou l’intégration d’une plateforme au sein d’iOS étaient interdits, mais pas l’utilisation de fenêtres. play.js n’est rien de plus qu’un environnement de développement et après quatre validations j’étais persuadé de ne pas enfreindre les règles », nous répond-il.

Ce qu’il n’est plus possible de faire dans play.js

Sans vouloir enfoncer play.js, si on relit la règle 2.5.8 (« les applications qui créent des environnements de bureau/d’accueil alternatifs ou qui simulent des expériences de widgets multi-app seront rejetées »), on peut s’étonner que le retrait des fenêtres flottantes ait suffi pour que la mise à jour soit validée. Les boutons tricolores, l’arrière-plan et la fausse barre des menus toujours présents ne sont-ils pas des éléments caractéristiques d’un environnement de bureau ? Une clarification de la part d’Apple serait la bienvenue.

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Sonos annonce des One "Gen 2" mieux équipées

Florian Innocente |

Sonos va procéder à une mise à jour matérielle de sa gamme de petites enceintes "One". Le fabricant a prévenu quelques sites américains qu'à compter de demain il commercialisera des Sonos One "Gen 2". La One "Gen 1" a été lancée en octobre 2017.

Extérieurement elles seront identiques au modèle actuel (avec cette estampille néanmoins ajoutée sur l'emballage et sous l'enceinte) mais dotées de plus de mémoire, d'un processeur plus puissant et du Bluetooth LE.

Sonos One

À quoi serviront ces améliorations ? Sonos ne dit rien sur l'essentiel, seulement que le Bluetooth LE sera utilisé pour la communication entre l'enceinte et le smartphone lors de la configuration initiale, mais pas pour le streaming de musique ensuite (il en va déjà ainsi avec la barre Sonos Beam).

Ce renfort en performances suggèrent évidemment de nouvelles fonctions gourmandes. Pour les Play:1 (et la Playbar), Sonos avait dû limiter leur compatibilité avec AirPlay 2 par manque de puissance.

À la suite de la sortie du HomePod, Sonos avait parlé de proposer une méthode de calibration du son, en fonction de la pièce, qui n'oblige plus à se promener quelques instants avec un iPhone faisant office de sonde. Il s'agirait de laisser l'enceinte se débrouiller seule, comme le fait le HomePod. Pas sûr toutefois que cet ajout n'implique pas une refonte plus importante du contenu des One.

Cette transition entre les One et les One "Gen 2" va entrainer une promotion sur les premières qui vont passer de 199 $ (229 € en France) à 179 $.

[MàJ le 7/03] : Sonos France a communiqué à son tour, en précisant au passage que cette réduction ne serait pas proposée chez nous. Sur le site de Sonos la nouvelle One a pris la place de l'ancienne, au même prix. Chez les revendeurs il n'y a pas encore eu de mouvement visible.

Quant à la FAQ sur cette "Gen 2" elle indique : « Il n’y a actuellement aucune différence entre les fonctionnalités du Sonos One Gen 2 et la version initiale. Le Sonos One initial continuera à prendre en charge toutes ses fonctionnalités actuelles et de nombreuses nouvelles fonctionnalités dans les années à venir. Cependant, avec le temps, l'augmentation de la mémoire, le Bluetooth Low Energy et la puissance de traitement pourraient nous permettre d’apporter à la version Gen 2 de nouvelles expériences produit que la version initiale ne serait pas en mesure de prendre en charge. Cela dit, nous n’avons prévu aucune fonctionnalité spécifique à la version Gen 2 pour le moment. »

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Apple rappelle que l’iPhone sait en faire, des choses

Mickaël Bazoge |

Alors que Samsung fait chauffer le lancement de ses Galaxy S10, Apple se rappelle au bon souvenir des consommateurs. Une nouvelle page web décrit quelques unes des fonctionnalités de l’iPhone ; certaines sont bien connues, d’autres moins, c’est sans doute pourquoi le constructeur a voulu les remettre sur le devant de la scène.

La résistance à l’eau, le chiffrement des messages de bout en bout, AirDrop, les appels FaceTime de groupe, la dictée vocale, Apple Pay Cash, les stickers de Messages ou encore Wallet et les Memojis y voisinent avec des fonctions d’accessibilité comme la loupe, l’agrandissement du texte, la fonction Accès facile et Voice Over. C’est aussi l’occasion de rappeler quelques astuces comme l’appui double sur la barre espace pour créer un point et une espace, l’enregistrement vidéo de l’écran, ou encore le trackpad en maintenant la barre espace.

Le tout est illustré de petites vidéos bien faites, et la page contient des liens pour obtenir plus d’informations sur telle ou telle fonction. La page n’est disponible qu’en anglais pour le moment ; elle complète assez bien la section « Pourquoi choisir l’iPhone » qui a été localisée en français récemment.

Mise à jour — Apple a livré sur sa chaîne YouTube une série de nouvelles vidéos didactiques illustrant les astuces de la nouvelle page.

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Encore des baisses de prix sur les iPhone en Chine

Mickaël Bazoge |

Apple continue de stimuler les ventes de l’iPhone en Chine, en amplifiant les baisses de prix. Reuters rapporte l’initiative de plusieurs importants revendeurs (Suning, JD. com, Pinduoduo…) qui taillent dans le gras des étiquettes des iPhone XS et XS Max. On peut trouver le premier avec une remise de 1 000 yuans (environ 130 €), le second avec un rabais de 1 700 yuans (220 €).

Apple n’ayant pas répercuté ces baisses de prix sur son site, il s’agit donc bien de réductions dédiées pour les revendeurs. Tim Cook avait déclaré à l’occasion des résultats du dernier trimestre 2018 qu’Apple procède à des réajustements tarifaires à la baisse dans certains pays, notamment en Chine (lire : iPhone : Apple prend davantage en considération le « facteur prix »).

Début janvier, c’était l’iPhone XR qui bénéficiait d’un coup de pouce sur ses tarifs. Apple a par ailleurs prolongé son offre de reprise qui permet d’acheter un iPhone neuf un peu moins cher en rapportant son vieux modèle. Selon Strategy Analytics, les livraisons d’iPhone en Chine ont reculé de 2,5 millions d’unités l’an dernier.

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