Après les nombreuses polémiques et les grèves de taxis à répétition, Uber vient d’annoncer la suspension d’UberPop en France. Cet arrêt, qui semble cependant définitif, sera prononcé à 20h ce soir comme l’a confirmé Thibaud Simphal, directeur général d’Uber France, au journal Le Monde.
Thibaud Simphal explique que cette décision est la cause de deux éléments : le premier est la sécurité des chauffeurs UberPop « qui a toujours été notre priorité », regrettant au passage les actes de violence dont ils ont été victimes ces derniers jours. Le second se trouve du côté des pouvoirs publics : « nous souhaitons nous situer dans un esprit d’apaisement, de dialogue », explique-t-il. Uber France attend cependant avec impatience la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Thévenoud pour remettre en marche (ou non) UberPop.
Et que vont devenir les chauffeurs UberPop ? Selon le directeur général d’Uber France, UberPop était uniquement un moyen « d’arrondir leurs fins de mois », mais « nous allons les aider », sans préciser comment. Malgré les violences de ces derniers jours, près de 4000 conducteurs occasionnels ont ainsi été actifs la semaine dernière. Quant à la loi Thévenoud censée permettre le développement du marché des VTC, elle n’a fait que la ralentir selon Thibaud Simphal : « Depuis le 1er janvier, seulement 215 nouvelles cartes de VTC ont été accordées en France alors que dans le même temps, 25 000 personnes ont contacté Uber pour devenir chauffeur VTC. Plusieurs milliers ont leur dossier complet font la formation et attendant en vain leur carte ». Il insiste également sur les propositions faites aux chauffeurs et au gouvernement « pour sortir de cette situation ».
Parmi les propositions, Uber France souhaite que la formation obligatoire (250 heures pour un coût de 6000 € en moyenne) soit remplacée par un examen. L’exigence de la capacité financière de 1500 € doit aussi être revue, car « personne dans les populations dont on parle n’a une telle somme ». Uber veut avant tout que la loi permette aux chauffeurs de taxi de pouvoir aussi être VTC : « cela se passe comme ça dans tous les marchés où nous sommes, mais pas en France », arguant que « plus l’offre est ouverte et permet la concurrence entre plateformes, plus les chauffeurs y gagneront ».
La décision de stopper UberPop en France est peut-être liée au renvoi en correctionnelle des patrons d’Uber Europe et d’Uber France. Si les deux hommes risquent une peine de prison, cela ne semble pas faire peur à Thibaud Simphal : « Je ne suis pas près de quitter Uber ! On est probablement l’entreprise qui a grossi le plus vite dans l’histoire de l’humanité […] cette entreprise fait débat partout, cela vient du succès et de la puissance d’une idée ».
En attendant, dès vingt heures ce soir, il ne sera plus possible de choisir de chauffeurs UberPop depuis l’application Uber, mais la riposte est déjà lancée via un site spécial : UberEtMoi.