Fort de 71 millions d'abonnés payants, Spotify va entrer en Bourse

Mickaël Bazoge |

Les investisseurs férus d'entreprises du numérique ne sauront plus où donner de la tête et de leur argent cette année. Après Dropbox qui a annoncé sa future introduction en Bourse (IPO) il y a quelques jours, c'est au tour de Spotify de se lancer dans la cour des grands. Le service de streaming anglo-suédois a déposé son dossier auprès de la SEC, le gendarme de la place financière américaine.

Le document permet d'en savoir un peu plus sur les résultats de l'entreprise. Ainsi, Spotify compte 159 millions d'utilisateurs mensuels pour 71 millions d'abonnés payants. Début janvier, ils étaient un million de moins. Rappelons que le service propose une formule gratuite financée par la publicité. Au dernier pointage, Apple Music en comptait 36 millions.

Le chiffre d'affaires de Spotify a été de 4 milliards d'euros l'an dernier (2,9 milliards en 2016 et 1,9 milliard en 2015). Les pertes sont importantes : 1,2 milliard d'euros en 2017, contre 539 millions en 2016 et 230 millions en 2015. La trésorerie est de 109 millions. Spotify sera coté sous le nom « SPOT » au New York Stock Exchange, sans doute en mars. L'entreprise cherche à lever un milliard de dollars.

Edit : quelques chiffres supplémentaires.

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avatar Tchobilout23 | 

Faut voir le prix de l’action.. y’a peut être un peu de beurre à gagner à court terme..

avatar JOHN³ | 

C’est pour moi. Après le bitcoin il y a quelques mois. Quand on s’y met c’est comme les tatouages ou le chocolat on ne s’arrête plus.

avatar roccoyop | 

@JOHN³

Faut se méfier, vu ce qui est arrivé avec Snapchat, tu peux pas t’imaginer à quel point je suis heureux que mon achat d’actions ait foiré et que je m’en suis rendu compte juste après la dégringolade.

avatar C1rc3@0rc | 

@roccoyop

+1

Snapchat est un tres bon exemple en effet.

Ici on a une entreprise qui exerce sur le marché du streaming, un marché negatif, puisqu'il ne genere que de la perte!

Ça veut dire que si une entreprise du secteur veut entrer sur le marché des actions, il faut que son business model ne soit pas celui de la rentabilité de son produit, mais que son produit devienne la monétisation de ses utilisateurs...

Ce qui induit que dans le cas de Spotify il va falloir que l'entreprise soit capable de passer d'un modele de gestion de clients grand public du secteur du divertissement, a celui d'un acteur B2B sur le service de la valorisation des donnees clients a destination du secteur publicitaire ou pire.

On remarque alors que dans tous les cas, ceux qui deviennent les cons de Spotify ce sont les abonnées payants...

Autres element a prendre en compte: avec son introduction en bourse Spotify devient frontalement concurrent - au niveau B2B - de Google et des majors de l'industrie du divertissement... bon courage.

avatar k43l | 

C'est culotter de comparer Spotify à snapchat.
Donc vous arrivez à comparer une entreprise qui vend un service mais qui perd des sous malgré tout et une entreprise qui offre un service et qui perd de l'argent.

Si parce qu'il perdent de l'argent, vous pensez que votre comparaison est valable, c'est que vous êtes des excellent économiste !

avatar Paquito06 | 

@k43l

On peut sensiblement les comparer mais ca reste limité dans la mesure où chacun des deux services vit grace a la pub. Spotify a un modele freemium mais ca ne les fait pas vivre, ils reposent essentiellement sur la pub. Snapchat n’a meme pas de modele freemium et son gagne pain, c’est la pub. Snapchat cible un americain de 15-30 ans sur 2. La TV cible un americain sur 10 du meme age. Ca parle hein ? Si vous suivez, un tweet de Kim Kardashian a fait devisser Snapchat il y a deux jours. Fragile.
Et puisque beaucoup aiment les comparaisons, Google, aussi gros, puissant, et diversifies sont ils, tirent egalement leur CA a 90% grace a la pub.

avatar A884126 | 

@JOHN³

En effet, sur le BitCoin j’ai multiplié ma mise par 2.8.

avatar r e m y | 

@A884126

Depuis que Nabilla a conseillé d'investir sur le BitCoin, le cours s'est littéralement effondré! ?

avatar spece92 | 

Vu qu’ils n’arrivent pas à rentabiliser ils entrent en bourse comme Dropbox cette semaine et d’autres avant eux

avatar jsitruk | 

Je ne comprends pas comment ça peut marcher quand on voit que Spotif est déficitaire dans son bilan chaque fin d’année...

avatar C1rc3@0rc | 

@jsitruk

Facebook a toujours été déficitaire.
C'est le profilage des ses utilisateurs et la vente de ces profiles qui génèrent des revenus (bon l'entreprise est aussi sous goutte-a-goutte de l'armée US aux travers de montages financiers bien tordus comme l'oncle Sam sait le faire)

Ce qui peut faire la valeur en bourse de ce type d'entreprise c'est sa capacité a commercialiser ses utilisateurs: combien une entreprises est elle prete a mettre sur la table pour acheter les tetes de bétails de Spotify, et Spotify est elle capable au lieu de vendre définitivement ses utilisateurs de les louer a d'autres entreprises...

Du point de vu du client, le plus malin c'est celui qui donc utilise les services sans payer et sait quitter le navire avant le basculement sur le modele economique... Donc c'est paradoxal, mais le client est beneficiaire tant que l'entreprise n'est pas rentable...

avatar Louisgaga | 

@C1rc3@0rc

Avant son IPO oui, maintenant c’est une machine à cash..
Pub pub pub

avatar iBaby | 

Je viens de résilier mon abonnement la semaine dernière. Motif : lossy, lossy, lossy...?

avatar pim | 

Idem, je ne comprends pas comment on peut miser de l’argent sur une boîte qui en perd gros comme Le Bras. Il doit y avoir une explication, genre c’est un pari sur l’Avenir comme avec Amazon, qui a perdu de l’argent pendant des années, et maintenant qu’ils sont les rois du monde ils vont pouvoir se refaire ?

avatar C1rc3@0rc | 

@pim

Amazon n'est pas comparable.
Le modele d'Amazon est tres classique, c'est celui de la concentration de la grande distribution et des économies d’échelles. Amazon pousse et optimise le modèle a ses limites car il a une limite: le monde physique!

Sur Amazon on achète ce que l'on achète en supermarché: du produit reel.

Amazon va arriver a un moment ou il va remplacer toutes les boutiques, superettes, supermarché, c'est inéluctable.
Du point de vu du producteur comme du client le fait qu'Amazon remplace la chaine de la distribution est positive et le plus tot sera le mieux.
Amazon se repose sur de multiples infrastructures de livraison et en met en place de nouvelles.
Le systeme va vers son optimum.

A terme Amazon devra affronter des acteurs de meme taille qui sont en train de finaliser leurs développement sur le marché chinois et qui commencent a sortir vers l'occident.
Mais dans tous les cas on est sur une logique de remplacement global des Walmart, Auchant,... Donc ce sera rentable inéluctablement!!!

Et puis Amazon est deja super rentable avec AWS... et ça il ne faut pas l'oubllier. Bezos n'est pas le plus riche du monde selon Forbes par hasard ou de manière illégitime...

avatar Nesus | 

@C1rc3@0rc

Étant particulièrement au courant de ce qu’il se passe dans ce secteur, je vais corrigé quelques erreurs.

Amazon est déjà rentable sur le sell-out (la vente aux consommateurs). Elle l’est depuis quasiment toujours. Ce qui n’était pas rentable jusqu’à peu, c’était l’achat. La logique d’Amazon a toujours été de pouvoir faire ce que la grande surface en France à fait (rappelons que la grande surface en France est la plus puissante du monde). Acheter en quantité modérée à un prix de gros volume. Simplement en devenant le distributeur principale (90% des achats pour la GMS Française).

Pour cela la stratégie de Bazoge se portait forcément sur du long terme et c’est pour cela que les actionnaires ont accepter d’être patients. Amazon achetait des des volumes bien plus important que nécessaire pour avoir des prix d’achat très bas. Afin de saturer la capacité de vente des fournisseurs et par la même occasion d’avoir de très fortes ristournes.

Amazon à petit à petit tué la concurrence (enfin pas tout à fait tué, juste rendu ridicule sur les volume de ventes). Ce qui fait qu‘aujourd’hui une fournisseur ne peut pas se passer d’Amazon. Donc il rogne sur sa marge afin de pouvoir être sur LA plateforme de distribution. Automatiquement le volume de vente d’Amazon s’envole et le retour au bénéfice se fait. Vendre plus avec une meilleure marge. Ça fait grosso-modo 2 ans.

Amazon a encore beaucoup de chemin à faire avant de remplacer le retail (les magasins physiques). Même si les acteurs traditionnels sont inquiets aujourd’hui, Amazon aura beaucoup de mal à venir les concurrencer. Pour 2 raisons. La première, le rapport historique avec les fournisseurs et la capacité à gérer les productions locales. Ça demande des entrepôts et une logistique longue et chère à mettre en place. C’est réalisable, mais ça laisse du temps aux acteurs historiques. Ce qui n’est jamais bon pour conquérir un marché.
Deuxièmement, justement la peur de ses acteurs qui aujourd’hui sont en train de se réinventer. Le consommateur ne le voit pas encore, mais il y a de sacrées révolutions en marche. Ce qui est obligatoire. Nous le voyons bien, la denrée alimentaire et périssable ne perce pas sur Amazon.com, d’où l’ouverture de point de vente physique. Sauf qu’avoir un maillage du territoire va être très long. La denrée alimentaire, c’est le cœur du combat, ça représente plus de 70% des achats. (Oui, Amazon se bat sur un secteur qui ne pèse que 30%, mais aujourd’hui elle a capté la majeur partie de ce marché).

L’exemple parfait aujourd’hui, ce sont les Intermarché qui perdaient énormément d’argent depuis l’arrivée massive de Lidl et qui aujourd’hui ont renoué avec la croissance grâce aux drives, à leur maillage du territoire exceptionnel et unique (aucun autre pays au monde ne peut se vanter d’avoir une telle densité de point de vente).

avatar narugi | 

@C1rc3@0rc

Comme tu l’indiques c’est surtout AWS qui permet à l’entreprise de dégager de la trésorerie. Et il faut avouer que c’est performant en plus.

avatar r e m y | 

@pim

J'ai aussi du mal à comprendre, mais il faut croire que certains investisseurs sont prêts à prendre des paris sur l'avenir.
Dans un autre domaine, c'est bien aussi le cas de Tesla qui perd des centaines de millions de dollars tous les trimestres depuis 15 ans, et qui trouvent toujours des investisseurs qui continuent à réinjecter du fric...

avatar Louisgaga | 

@pim

Spotify pas vraiment comparable avec Amazon. Amazon c’est du physique et les pertes étaient maîtrisées, pas exponentielles comme ici. Par ailleurs le cash était utilisé pour construire un réseau de distribution aujourd’hui reconnu comme leader, pas pour du marketing.

Spotify est facilement remplaçable et attaquable par un gafa, Amazon bon courage.

(Abonné Spotify que j’adore)

avatar iRobot 5S | 

En tant que start-up déficitaire, aller faire des levées de fond n'est pas un problème, mais en bourse ça ne pardonnera pas.

Qu'ils prennent exemple sur Snapchat, Twitter et Facebook avant eux et qu'ils y repensent à 2 fois.

avatar asseb | 

Comparer Snapchat qui ne « vend » rien à Spotify qui vend des abonnements... qu’il faille ajuster leur business model j’en conviens, mais au moins ils en ont un et ont déjà un gros CA !

avatar Nesus | 

@asseb

Spotify a fait une erreur dès le départ. Le gratuit. Ce sont des écoutes qui coûtent très chères et qui ne sont a date pas rentabilisé par la pub. Simplement parce que le support pub est mauvais.

Pour qu’une pub est un impact, il faut minimum toucher 3 fois l’utilisateur dans la semaine (surtout en audio). Et Spotify ne sait pas faire cela à date. Donc les annonceurs ne paient que peu. Soit demain Spotify augmente drastiquement la pub sur le service gratuit (et dans ce cas perd un énorme volume d’utilisateurs) soit elle force le payant (et même résultat).

L’avenir est très loin d’être rose pour Spotify. Ils sont à la croisée des chemin et rien n’est moins sûr que ce soit une réussite. Sachant qu’ils n’ont que peu pour se distinguer des concurrents. Pour avoir plus, il faudraient pouvoir investir, sauf qu’ils perdent déjà de l’argent... d’où le revirement. Sauf que bon, quand l’actionnaire ne touche pas de dividendes il vend...

Pendant ce temps Apple qui est rentable se marre. Car tout le monde fait la comparaison en faisant croire qu’Apple ne réussi pas. Alors qu’Apple enferme chaque client dans son écosystème durablement et de façon pérenne grâce à une bonne rentabilité.

avatar en ballade | 

@Nesus

Et le client gagne quoi alors avec Appl€?

avatar r e m y | 

@Nesus

Je ne suis pas sûr qu'on connaisse les résultats économiques d'AppleMusic qui, à ma connaissance, n'a pas de comptabilité distincte.

avatar webHAL1 | 

@Nesus
« Pendant ce temps Apple qui est rentable se marre. Car tout le monde fait la comparaison en faisant croire qu’Apple ne réussi pas. »

Je ne sais pas si "Apple se marre", mais on constate que, plus 2 ans et demi après avoir été lancé avec une force marketing incomparable (incitation limite intrusive aux utilisateurs d'iPhone pour essayer le service), Apple Music a toujours deux fois moins d'abonnés que Spotify, une "petite" société.
C'est d'ailleurs étonnant, sachant que, pour la Pomme, la musique est une passion et pas du tout un moyen de gagner de l'argent. Leur service devrait donc être de bien meilleure qualité et nettement moins cher que Spotify. :-P

avatar Paquito06 | 

Ce qui est interessant est qu’en decembre Spotify ne voulait pas entendre parler d’IPO et 2 mois plus tard retourne sa veste. Ils ont perdu $1.5 Mrd l’an dernier et leur CA a augmente de 40%, mais on peut evaluer l’entreprise globalement à $20 Mrd par rapport aux transactions privees (autour de $100/share), ca sera pas une IPO enorme. Spotify reste le plus gros service de musique en streaming au monde pour le moment, deux fois plus d’utilisateurs payant qu’Apple. Y a de la marge encore, qui sera le premier a atteindre 1 Mrd d’utilisateurs? ?

avatar Le docteur | 

À tous ceux qui font du beurre avec la bourse. Je leur souhaite que d’autres fassent du beurre avec leur boulot, qu’ils voient bien les deux faces de leur conduite.

avatar Paquito06 | 

@Le docteur

Je suis d’accord, c’est un metier ca.

avatar Applesoft | 

Arrêtez de comparer Amazon et Spotify, ça n’a vraiment rien à voir, mais alors rien à voir.

Le parcours boursier des Amazon ou Snapchat ne renseignent en rien de l’avenir boursier de Spotify.

On sait tous que la capacité de Spotify à gagner de l’argent dépend de 2 facteurs :

- la capacité à négocier plus favorablement les droits d’auteur avec les majors (ce n’est qu’un jeu de rapport de force)

- Le futur coût d’acquisition de nouveaux clients (il est très élevé aujourd’hui)

On verra bien.

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