William Barr, le procureur général des États-Unis (équivalent du ministre de la Justice), demande à Apple de déverrouiller les deux iPhone du tireur de Pensacola. Ce faisant, il emboîte le pas au FBI qui a réclamé la même chose du constructeur la semaine dernière (lire : Le FBI demande de nouveau à Apple de déverrouiller des iPhone). « La situation illustre parfaitement pourquoi il est si important que le public puisse avoir un accès aux preuves numériques », a déclaré Barr.

Le procureur général réclame d'Apple et des entreprises high tech de trouver une solution qui, dans son esprit, pourrait sans doute être une porte dérobée. Ce dont les fabricants et fournisseurs de services ne veulent pas entendre parler, Apple au premier chef. William Barr déplore aussi que le constructeur de Cupertino n'ait fourni aucune « assistance substantielle » dans cette affaire.
La Pomme n'est pourtant pas restée les bras ballants. Elle a ainsi fourni toutes les informations stockées dans iCloud qu'elle possédait sur Mohammed Saeed Alshamrani, un membre de l'armée saoudienne qui s'entraînait dans cette base navale avec les militaires américains. La fusillade a fait trois morts et huit blessés, tandis que l'auteur a été tué, laissant deux iPhone bloqués (dont un fortement endommagé par les tirs).
Le ministère de la Justice US a expliqué que l'enquête avait besoin de récupérer des messages provenant des messageries Signal et WhatsApp utilisées par le tireur. Des informations qui permettraient de déterminer s'il a agi seul ou s'il a bénéficié d'une aide extérieure. Voilà qui rappelle le précédent de la fusillade de San Bernardino, pour laquelle Apple avait aussi refusé de déverrouiller l'iPhone du terroriste. Le FBI avait fini par trouver un tiers pour fouiller dans le smartphone.
Comme pour San Bernardino, Apple ne compte pas accéder aux demandes du FBI et du procureur général pour Pensacola, d'après des sources proches du dossier. Ce qui va nécessairement provoquer des frictions avec le ministère de la Justice qui a manifestement l'intention d'aller aussi loin que possible pour forcer la main du constructeur : en décembre, William Barr avait estimé que trouver un moyen pour les services de sécurité d'obtenir un accès aux informations chiffrées était une des priorités les plus importantes du ministère.