Apple a retiré Fortnite de l'App Store

Mickaël Bazoge |

Apple a supprimé Fortnite de l'App Store. Le battle royale n'est plus disponible dans la boutique d'Apple, ni aux États-Unis, ni en France, ni ailleurs. Le constructeur n'a pas tardé à prendre une décision tout aussi radicale que celle d'Epic, qui a décidé plus tôt dans la journée de vendre des V-Bucks moins chers en passant par un autre système de paiement que celui de l'App Store (lire : Epic Games défie Apple avec des achats directs dans Fortnite).

La décision était attendue, et très franchement, au vu du ton très guerrier d'Epic dans son communiqué de presse, il paraissait inévitable que l'éditeur aille direct au clash avec Apple. La Pomme n'autorise rien d'autre que son propre système de paiement pour les achats intégrés, celui qui lui permet de toucher 30% de commission (15% la deuxième année pour un abonnement).

« Aujourd'hui, Epic Games a décidé d'enfreindre les règles de l'App Store qui s'appliquent de la même manière à chaque développeur », explique à la presse US Apple dans une déclaration dont la première phrase est au mieux un pieux mensonge. « En conséquence, l'application a été supprimée de la boutique. Epic a activé une fonction qui n'a pas été examinée ou approuvée par Apple, et l'éditeur a agi avec l'intention évidente d'enfreindre les règles de l'App Store concernant les achats intégrés s'appliquant à chaque développeur » (ça aussi, c'est bidon).

Il a été pendant quelques heures possible d'acheter des V-Bucks avec PayPal ou une carte bancaire depuis l'app iOS.

Le constructeur explique qu'Epic a bénéficié de l'écosystème d'Apple, « y compris les outils, le système de test et de distribution fournis à tous les développeurs ». Mais « le fait que les intérêts commerciaux poussent [Epic] à faire pression pour un accord spécial ne change rien au fait que les règles de l'App Store créent des conditions de concurrence équitable pour tous les développeurs ». La Pomme assure vouloir faire tout son possible pour trouver un terrain d'entente afin que Fortnite retrouve le chemin de la boutique.

Dans cette histoire, on verra qui a le plus à perdre. Fortnite compte des centaines de millions de joueurs, dont un bon paquet sur iOS. Apple peut difficilement se permettre de s'aliéner cette masse d'utilisateurs trop longtemps. On a malgré tout le sentiment que ces deux là vont devoir s'entendre car il est dans l'intérêt de l'un comme de l'autre de distribuer le jeu sur l'App Store. Au vu de la déclaration d'Apple, on comprend qu'Epic cherche à obtenir quelque chose du constructeur depuis un moment. Les utilisateurs ayant déjà installé Fortnite sur leur appareil iOS peuvent continuer à y jouer.

En attendant, Epic ne lâche plus les coups en partageant sur Twitter un visuel parodique de la pub 1984 d'Apple ! Manifestement, l'éditeur a préparé son coup puisqu'il diffusera un court métrage visiblement inspiré par la fameuse réclame aujourd'hui dans Fortnite.

avatar YetOneOtherGit | 

@fiouze

"Comment les petits développeurs font ils pour avoir une activité rentable?"

Crois-tu vraiment que ce coup de force soit mené pou les petits développeurs ?

Il est portaient par des entreprises qui désirent un traitement de faveur au regard des 100 de M$ qu’elles génèrent pour Apple et Google.

Que les opérateurs des stores mettent en place une commission dégressive en fonction du chiffre d’affaires et tout s’arrangera 🤑

Quant au petit acteur du marché leur plus gros pb est avant tout de se faire une place sur des stores où petits à petit ce sont les majors qui se sont taillés la part du lion.

Un intermédiaire unique entre un vendeur et le client final prenant 30% pour l’ensemble des services fournis c’est on ne peut plus raisonnable pour une petite entité et remarquablement concurrentiel par rapport à d’autres formes de distribution.

A conditions d’être acheté et là c’est de plus en plus difficile d’exister dans une offre pléthoriques où jouent de gros acteurs ayant de fortes dépenses en marketing.

avatar webHAL1 | 

@fiouze

Beaucoup de petits développeurs galèrent en effet, mais c'est davantage dû au fait qu'Apple a fait en sorte de rendre le logiciel "sans valeur" (mise à jour "gratuites", logiciels maison de type iWork et iLife gratuits, encouragements aux développeurs tiers à proposer des applications très peu chères) qu'à cause de la commission de 30%.
Ceci dit, il est clair que si l'App Store n'était pas en position de monopole les petits développeurs seraient avantagés et, au final, le client y gagnerait aussi. Dans la situation actuelle, c'est avant tout la Pomme qui touche le jackpot, même si elle fait de dire efforts de communication pour se poser en chevalier blanc.

avatar YetOneOtherGit | 

@webHAL1

"Ceci dit, il est clair que si l'App Store n'était pas en position de monopole les petits développeurs seraient avantagés et, au final, le client y gagnerait aussi. "

Est-ce si clair ?

Que nous montre la situation sur Android sur cet aspect ?

avatar Bigdidou | 

@webHAL1

“Beaucoup de petits développeurs galèrent en effet, mais c'est davantage dû au fait qu'Apple a fait en sorte de rendre le logiciel "sans valeur"

J’en déduis qu’ils doivent beaucoup moins galérer sur Android.

avatar YetOneOtherGit | 

@Bigdidou

Je ne l’avais pas repris sur celle là mais elle est osée.

L’App Store a au contraire très fortement redynamisée une industrie du logiciel qui était en grande souffrance plus encore pour les petits acteurs 🙄

avatar webHAL1 | 

@Bigdidou

Pourquoi galèreraient-ils moins sur Android ? Apple a défini les règles économiques du marché des applications mobiles, Google a suivi (ils sont de toute manière bien plus intéressé par le marché publicitaire que par la vente d'applications), au final le développeur est pris entre le marteau et l'enclume.

Il y a 20 ans, payer un petit logiciel qui ne fait pas grand-chose $15 était complètement dans la norme. Aujourd'hui, si tu dis à des utilisateurs mobiles qu'ils doivent payer $3 ça leur paraît un prix démesuré. Seuls s'en sortent les développeurs qui parviennent à faire un volume considérable avec leur application. Il y en a beaucoup. Mais il y en a bien davantage pour qui ce n'est pas suffisant, la grande majorité des développeurs pour mobiles sont d'ailleurs dans des pays au niveau de vie bien moindre par rapport à l'Europe.

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@webHAL1

"Il y a 20 ans, payer un petit logiciel qui ne fait pas grand-chose $15 était complètement dans la norme."

Es-tu certain que les baisse de ces tarifs soit exclusivement le fait des stores ?

Et tu certains que beaucoup avaient une activité prospère sur ces tarifs, les volumes de vente et la non-croissance de ce marché ?

Es-tu certain qu’en volumes financiers et pour les petits acteurs le marché été plus florissant il y a vingt ans qu’aujourd’hui ?

Le marché du logiciel sur ordinateur personnels n’a cessé de décroître en terme d’activité depuis plusieurs décennies et même pour les majors bon nombre ont été obligés de passer au modèle par abonnement pour lui garder un intérêt financier.

Non le logiciel à quelques dizaines de dollars sur ordinateur individuel n’était pas un Eldorado au tournant du siècle, pas plus qu’il ne l’était encore pour les majors de l’industrie.

La révolution du mobile et des stores à donné un incroyable rebond économique à la production de logiciel que ceux pour toute les tailles d’acteurs.

Tu as bien plus de monde aujourd’hui tirant profits d’app à une poignée de dollars qu’il y a vingt ans avec ses applications à 25$.

On idéalise facilement le passé 😉

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