Produire une centaine de millions de téléphones en quelques mois, cela demande un certain nombre de petites mains. Et c’est bien là tout le défi pour les quelques fournisseurs chinois d’Apple chargés de fabriquer l’iPhone 13 : dénicher suffisamment de main-d’oeuvre pour pouvoir répondre à l’insatiable demande qui suit invariablement le lancement d’un nouveau téléphone.
Selon le South China Morning Post, Foxconn, Lens Technology et Luxshare Precision (un petit nouveau dans la production des iPhone) sont à la recherche de nouveaux employés, une tâche rendue ardue en Chine par la diminution de la population active, l’augmentation des salaires et le fait que les jeunes chinois ont de moins en moins envie d’aller travailler à l’usine.
À Zhengzhou, fief de Foxconn et point névralgique de la production mondiale d’iPhone (environ 80 % des téléphones y sont assemblés), le revenu par tête parmi les habitants ruraux — source importante de main-d’oeuvre pour l’usine — est par exemple passé de 9 225 yuans (1206 €) par an en 2010 à 24 783 yuans (3 242 €) cette année. Le salaire minimum a également grimpé, passant de 800 yuans (104 €) mensuels à 1 900 yuans (248 €) en une décennie.
Face à cette transformation démographique et économique de la Chine, les sous-traitants de la Pomme n’ont donc d’autre choix que de tendre une carotte de plus en plus juteuse : Foxconn propose une prime de 9 500 yuans (1 243 €) pour les nouveaux employés qui restent au moins 90 jours et 700 yuans (91 €) à la personne qui les a recommandés. De son côté, Lens Technology cherche à embaucher 5 000 ouvriers et 2 000 employés chargés du contrôle qualité et propose également une prime de recrutement fixée à 10 000 yuans (contre 5 000 yuans en mai dernier). Luxshare est un peu moins généreux mais suit la même tendance, emporté par le tsunami irrésistible des commandes d’iPhone.
Source : Image d’accroche Daniel Romero (Unsplash)