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Jean Louis Gassée : Android, Windows Mobile, et les autres

Arnaud de la Grandière

jeudi 05 novembre 2009 à 16:56 • 4

iPhone

Le billet hebdomadaire de Jean-Louis Gassée s'arrête sur l'émergence d'Android 2.0, et s'interroge sur le futur du marché.
Les premiers perdants de cette percée sont les fabricants de GPS : bien queTom Tom ait proposé une application iPhone (79,99 € pour la version américaine) et un support pour voiture (99,95 € sur l'Apple Store en ligne), cette adaptation au nouveau marché des smartphones ne fera pas grand chose face à l'application de navigation de Google (gratuite…) La sanction de Wall Street a d'ailleurs été sans appel : la semaine dernière, les actions de sociétés telles que TomTom et Garmin perdaient 30 à 40 %. Concernant Palm, l'ancien dirigeant d'Apple considère l'affaire réglée : sans accord de distribution avec Verizon, rafflé par le Droid de Motorola, le Pré n'a aucune chance de tirer son épingle du jeu. Pour ce qui est de Nokia, tout ce qu'on peut affirmer c'est que le géant de la téléphonie se remet à peine sur les rails avec l'adoption de Maemo en lieu et place de Symbian, et un intérêt renouvelé pour le marché US. Il reste à voir si le constructeur finlandais arrivera à fournir un système d'exploitation de qualité et si sa plateforme attirera les développeurs. Une chose est sûre, Nokia n'entend pas lâcher sa couronne si facilement. RIM, en revanche, est un cas un peu à part : alors que le Blackberry fonctionne très bien dans le marché professionnel, la percée est plus difficile dans celui du grand public. Trente pour cent des applications téléchargées sur l'App Store sont des jeux, un enjeu décisif pour ce marché, mais la plateforme Java du Blackberry annihile tout espoir de compétition dans ce domaine. Il faudra changer de fusil d'épaule pour dépasser cette difficulté, en attendant le cours de l'action RIM a baissé de 23 % ces trois derniers mois. Mais c'est Microsoft qui est la plus mise à mal dans la situation actuelle : avec des royalties de $15 à $25 par appareil (ce qui représente une somme considérable dans cette industrie), Windows Mobile ne se bat pas à armes égales contre un système d'exploitation gratuit. Nokia, Apple et RIM quant à elles produisent leurs propres logiciels, qui font partie des coûts de production de leurs appareils. Selon Gassée, Microsoft n'a pas beaucoup d'options : rendre son système gratuit, ou se mettre à produire ses propres téléphones. Aucune n'est pourtant idéale pour Microsoft, mais les deux sont des solutions de "moindre mal". Au sujet d'Apple, Jean-Louis Gassée se montre serein : la firme de Cupertino a démontré que sa stratégie était amplement payante. Les chiffres sont éloquents dans le marché de l'informatique : sur le dernier trimestre, Dell a récolté 472 millions de dollars de bénéfices, et le groupe "personal systems" de HP en a obtenu 386 (bruts, qui plus est), alors que les bénéfices d'Apple s'élèvent à 1,67 milliard de dollars, plus du double des bénéfices combinés de Dell et HP. Les 9 % de part de marché d'Apple ne semblent plus vraiment un problème (bien qu'il faille reconnaître que l'iPod, l'iPhone et iTunes sont loin d'être étrangers à un tel résultat). Même si l'iPhone finissait par se laisser déborder par Android, Apple aurait toujours largement de quoi être satisfaite de sa branche téléphonie. De ce point de vue, nous avions publié un article qui en venait aux mêmes conclusions (voir notre une Android, Windows Mobile, et les autres). Cependant, Apple a quelque cartes de taille avec l'App Store et iTunes, qu'il sera difficile d'égaler pour le Droid et ses semblables. D'autant que l'objectif de Google, à l'heure actuelle, n'est pas tant de prendre la tête du marché (qui ne génère aucun bénéfice direct) que de proposer ses services sur le plus grand nombre possible d'appareils, iPhone en tête, afin de générer des revenus grâce à sa branche publicitaire. En tant que tel, Android ne représente donc qu'un coussin de sécurité sur lequel s'appuyer pour donner à ses services l'élan nécessaire pour remporter le marché, et Steve Jobs a semble-t-il tiré quelque leçon de la mauvaise distribution des logiciels pour Mac à ses débuts.

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