
Comme en France, le marché de la musique aux États-Unis est marqué par des paradoxes : le numérique se porte bien, mais son essor ne peut encore contrebalancer le déclin marqué du bon vieil et rentable album.
Pour la première fois depuis 2004, les ventes de musique sont ainsi en hausse aux États-Unis selon Nielsen — mais en hausse de trois petits pour cent (458 millions de ventes).
Cette progression est à mettre au compte d'Adele, dont l'album
21 s'est vendu à 5,82 millions d'exemplaires — 2,8 millions d'exemplaires de plus que le
Recovery d'Eminem, album le plus vendu en 2010 aux États-Unis. L'intérêt pour la Britannique a été tellement fort que son premier album,
19, s'est vendu quant à lui à 856 000 exemplaires. L'album de Noël de Michael Bublé arrive deuxième avec 2,45 millions d'unités écoulées, tandis que le
Born This Way de Lady Gaga ferme le podium avec 2,1 millions de ventes.
Des ventes gonflées par une opération commerciale d'Amazon, qui l'a proposé au prix cassé de 1,99 $ lors de son lancement. Et c'est précisément là que le bât blesse : les ventes totales de musique aux États-Unis sont en hausse de 3 %, mais les ventes de CD baissent elles de 6 % (225 millions d'unités). Autrefois produit roi dégageant la plus grande marge, le CD ne rapporte aujourd'hui plus : les ventes se font d'abord et avant tout sur les promotions dans les rayons des grandes enseignes de la distribution. En progression de 9 %, ce secteur de l'album vendu à prix cassé représente plus de la moitié des ventes (151 millions d'unités).
Le produit qui est aujourd'hui le moins rentable pour l'industrie musicale, le morceau à l'unité sous forme numérique, est quant à lui en progression de 8,5 % (1,27 milliard de morceaux achetés, 10 morceaux sont considérés comme un album pour arriver au total de 458 millions d'albums vendus). Là encore à la faveur de promotions régulières, mises en avant par les principaux distributeurs, l'album numérique est lui aussi en forte progression (+ 20 %, 103 millions d'unités).
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