Le gouvernement américain va désormais surveiller Apple Pay de la même manière qu’il observe les banques traditionnelles. Le Bureau de protection des consommateurs en matière financière (ou CFPB) a finalisé une nouvelle règle visant à encadrer les applications de paiement numérique. Le but annoncé est de mieux protéger les données personnelles des clients tout en réduisant les fraudes.
Dans son communiqué, le CFPB explique que les entreprises traitant plus de 50 millions de transactions chaque année seront sous sa supervision 30 jours après l’inscription de la règle dans le registre fédéral. Le régulateur justifie cela par la démocratisation massive de ce type de services ces dernières années. « Les paiements numériques sont passés de la nouveauté à la nécessité et notre supervision doit refléter cette réalité », a déclaré le directeur du CFPB.
Ces services ont particulièrement bien été adoptés par les consommateurs à revenu moyen et faible, qui utilisent désormais des applications de paiement pour leurs dépenses quotidiennes et les transferts de fonds à des taux qui rivalisent ou dépassent l'utilisation de l'argent liquide. Ce qui a commencé comme une alternative pratique à l'argent liquide est devenu un outil financier essentiel, traitant plus d'un trillion de dollars de paiements entre les consommateurs et leurs amis, familles et entreprises.
Si le CFPB avait déjà une forme d’autorité sur Apple Pay, elle était plus limitée étant donné qu’elle dépendait des plaintes directes des clients. Cette règle a été passée après ouverture d’une enquête sur les géants de la tech dont les services étaient dans l’angle mort du CFPB. Elle va lui permettre de mener des examens continus pour s'assurer que les entreprises respectent la loi, autant au niveau des questions de confidentialité que des risques de fraudes. Elle va aussi permettre d'évaluer les dangers qui peuvent émerger sur ce marché.
Il n’y a pas que le régulateur américain qui a mis son nez dans les cuisines d’Apple Pay. En Europe, la Commission européenne a forcé la Pomme à ouvrir la puce NFC de ses iPhone à toutes les apps de paiement. En début d’année, Apple s'est engagée à laisser l'accès à la concurrence à cet élément clef d’Apple Pay.