Le nouveau feuilleton d'un prototype d'iPhone perdu a connu deux rebondissements en moins de 24h. Les enquêteurs d'Apple ont bien été assistés par des officiers de la police de San Francisco (SFPD) lorsqu'ils sont entrés en contact avec le supposé détenteur d'un prototype d'iPhone égaré (Un nouveau prototype d’iPhone perdu dans un bar ?). Dans un premier temps, la présence de policiers dans cette enquête avait été démentie par le SFPD.

Retour en arrière

Le SFWeekly rapportait hier le témoignage de ce jeune homme de 22 ans, Sergio Calderón, suspecté d'avoir eu cet appareil en sa possession. Celui-ci expliquait au site avoir reçu à son domicile en juillet dernier la visite de six personnes, quatre hommes et deux femmes, portant une « espèce de badge » et se présentant comme des officiers de police du SFPD. Il lui ont demandé s'il était présent au bar où avait été perdu l'appareil et ils lui ont expliqué qu'ils l'avait géolocalisé jusqu'à son domicile.

À aucun moment ils n'ont fait état de leur appartenance à Apple précise le jeune homme, ni qu'ils étaient à la recherche d'un prototype d'iPhone 5. Il les a laissés entrer et fouiller son domicile, son véhicule et vérifier s'il n'y avait pas eu une connexion de faite sur son ordinateur avec l'objet disparu.

Calderón expliquait aussi s'être vu proposer la somme de 300$ en échange du retour de l'appareil, et qu'il n'y aurait pas de suites. L'un des individus, d'après son témoignage, s'est fait plus menaçant à un moment, s'enquérant du statut d'immigration de la famille présente dans la maison.

Bredouilles, les visiteurs sont repartis, l'un d'eux laissant sa carte. Il s'agissait d'Anthony Colon, un vétéran du SFPD (26 ans de service) et depuis 2011 “Senior Investigator” chez Apple. À la suite de la publication de l'article du SFWeekly, Colon a dépublié son profil Linkedin, mais contacté, il a confirmé au site web qu'il était bien un salarié d'Apple. Il ne s'est pas exprimé davantage.

À la suite de ce témoignage, Albie Esparza, un porte-parole du San Francisco Police Department a indiqué qu'il n'y avait aucune trace d'une intervention d'officiers du SFPD. Ce type d'action est habituellement consigné dans un registre. Un autre porte-parole du SFPD le lieutenant Troy Dangerfield, s'était alors ému de la possibilité que des hommes d'Apple se soient fait passer pour des officiers de police, avec les conséquences judiciaires que cela peut entraîner.

Nouveaux détails

Aujourd'hui, le même porte-parole, Troy Dangerfield, après vérification auprès du poste de police local et d'Apple, est revenu sur les premières affirmations.

Il a confirmé que trois ou quatre officiers « en tenue civile » avaient bien accompagné deux personnes d'Apple au domicile de Sergio Calderón.

Dangerfield explique les policiers sont restés à l'extérieur, laissant les deux employés d'Apple mener leurs investigations. Recontacté, Calderón a confirmé que seulement deux personnes étaient entrées, mais qu'elles ne s'étaient pas identifiées comme des enquêteurs privés. Le groupe s'étant auparavant présenté comme appartenant à la police, Calderón a présumé que c'était le cas de tous “ Je n'aurai pas laissé faire cette fouille si j'avais su que les deux personnes qui l'ont conduite n'étaient pas en réalité des policiers » explique le jeune homme.

Dangerfield ajoute « Apple est venue nous voir en disant qu'ils recherchaient un objet disparu, et des officiers en civil les ont suivis vers cette maison. De ce que j'en comprends ils sont restés à l'extérieur, ils ont juste accompagné Apple jusqu'à cette adresse.” Il ne sait pas en revanche qui des hommes d'Apple ou des policiers a le premier frappé à la porte et s'est identifié comme appartenant au SFPD.

Ce n'est qu'une zone d'ombre dans cette affaire. Il n'est pas expliqué non plus pourquoi l'intervention n'a pas été consignée. Est-ce juste un retard ou la longue appartenance d'Anthony Colon, l'enquêteur d'Apple, au SFPD a-t-elle joué ?

La fouille d'une propriété privée conduite par des enquêteurs d'Apple sous l'autorité de policiers soulève aussi quelques questions. Dangerfield a expliqué qu'une enquête ne serait ouverte que si Sergio Calderón se tournait vers la police et faisait état d'une usurpation d'identité par l'un de ses interlocuteurs « Nous prenons très au sérieux les affaires où des personnes se présentent à tort comme des officiers de police ». Pour l'heure, les policiers n'ont eu connaissance des déclarations de Calderón qu'à travers la presse.

Une seule chose paraît tout à fait claire et confirmée à ce stade, Apple a de nouveau perdu quelque chose auquel elle tient énormément…

NB : dans l'affaire de l'iPhone 4 volé, les deux personnes mises en examen ont choisi de plaider non coupable. L'un, Brian Hogan, avait trouvé l'iPhone et l'autre, Sage Wallower, est accusé de recel d'objets volés. Le second dit n'avoir vu ni touché le prototype à l'époque, même s'il savait en revanche qui l'avait en sa possession.