Mawashi geri : Coup de pied circulaire

deserty |

Non, que les fans de Bruce Lee rangent leur sourire, nous n’allons pas parler du célèbre sport de combat mais de la beaucoup moins célèbre formation originaire de Boston. Karate est un groupe un peu à part, un groupe que l’on aime détester ou que l’on déteste adorer. Il y aura toujours des gens pour cracher sur Karate, pour regretter les débuts Emo-rock, pour maudire le virage négocié par le groupe à l’époque de The bed is the ocean. La sortie de leur nouvel album ne changera rien à l’affaire puisque, finalement, tout a déjà été dit avec le magnifique et indispensable Unsolved (auquel j’ajouterai l’EP Cancel/sing qui montre une facette plus expérimentale du groupe). Dès les premières notes de ce Pockets on reconnaît sans difficultés le son du trio américain : cette production limpide, cette guitare impeccable tour à tour jazzy, blues ou rock, cette section rythmique parfaite et c’est finalement ce qui doit déranger les détracteurs : trop de perfection tue l’émotion. C’est alors nier les qualités d’écriture de Farina : nous avons affaire à de bons musiciens, certes, mais pas à des musiciens qui, s’écoutant jouer, laisseraient les auditeurs, que nous sommes, au bord du chemin telle une vache dans son pré regardant passer les trains un brin d’herbe à un coin de la bouche et un filet de bave à l’autre. L’écoute du deuxième morceau Water finira de vous en convaincre. Le groupe frôle parfois, il faut bien l’avouer, le carton jaune, notamment sur "The State I'm In" aka "Goode Buy from Cobbs Creek Park", mais sa grande force est de toujours savoir s’arrêter au dernier moment, l’emballement final sauvant le morceau au tout dernier moment. Au final, un album de bonne facture, plus court qu’à l’accoutumée, avec la présence de l’excellent Chris Brokaw sur deux titres qui réjouira les fans et laissera de marbre les autres. Comme d’habitude…
Une sélection de titres pour juger par vous-mêmes...

Ice or ground

There are ghosts

One less blues

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