La pression pour qu'un standard commun à tous les services de téléchargement payants soit défini se fait toujours plus forte. Jay Berma, qui dirige l'International Federation of Phonographic Industries, a ainsi déclaré qu'il fallait que les maisons de disques poussent les acteurs technologiques à s'asseoir autour d'une table et à se mettre d'accord sur un système de DRM commun.

Apple est évidemment visée par de tels propos. Le leader du marché (70 %) a beaucoup été attaqué, par Real, par Sony, par Microsoft aussi, parce qu'il refuse de licencier FairPlay, son système de gestion des droits numériques, ce qui permet à l'iTunes Music Store de vendre de la musique que les ayant droits peuvent espérer voir limitée à une utilisation limitée au seul acquéreur. La Pomme doit même en répondre maintenant devant les autorités de Bruxelles. Toutefois, selon cet article publié sur Out-Law.com, elle n'enfreint pas le code communautaire, notamment l'article 82 qui interdit les positions dominantes dans un secteur du marché, même si le manque d'interopérabilité entre les services et les baladeurs numériques peut poser problème au consommateur.

Ah, le fantasme du loft... Calvin Klein joue lui aussi dessus. À l'occasion des dix ans de sa gamme de parfums, cK propose en effet de venir faire la fête au cK Apartment, le temps d'une soirée privée avec vos amis. Pour participer, il vous faut mettre sur pied votre soirée sur le site, donner votre liste d'invités (au moins trente personnes, oui, en dessous, votre parc social n'intéresse pas cK). Cette première étape passée, vous serez peut-être appelé à défendre votre concept en montrant que vous avez la "cK one attitude". Cerise sur le gâteau, vous pouvez aussi gagner des iPod et des morceaux à télécharger sur l'iTunes Music Store. Si franchement, tout cela vous ennuie déjà, vous pouvez vous contenter de jeter un œil au cK Apartment et en faire la visite virtuelle. Ah, le fantasme du loft.

Il ne fait pas bon télécharger de la musique sans la payer en France ces derniers temps. Hier, les maisons de disques, qui ont choisi la ligne dure, se sont félicitées de la tournure que prenait la chasse à ces vilains pirates. Une cinquantaine de poursuites judiciaires ont été entamées à l'encontre de ces adeptes du téléchargement gratuit, qui, pour certains au moins, n'avaient certainement pas le sentiment d'accomplir un acte répréhensible, en tout cas condamné par la loi. Dans le lot, on trouve un enseignant (nous avons déjà parlé de ce cas particulier), un mécano, une infirmière, etc., des gens d'en bas donc, des exemples assurément. Poursuivis par la Société civile des producteurs phonographiques, ils risquent gros : trois ans de prison et 300 000 euros d'amende. Ces exemples-là, Marc Guez, le directeur général de la SCPP, les a rappelés hier lors de la conférence organisée pour faire un premier bilan de cette chasse aux sorcières. "La période de l'impunité est terminée et les gens s'arrêteront spontanément", pense-t-il. Dans la même salle de l'Olympia, une voix s'est élevée, celle d'Aziz Ridouan, 16 ans, le président de l'Association des Audionautes (voir notre dépêche), qui a réaffirmé son credo : "Je télécharge beaucoup, mais je ne suis pas un voleur et je ne veux pas aller en prison. Vous essayez de nous adapter à votre industrie alors que c'est à votre industrie de s'adapter à nous". Une chose est sûre : l'industrie musicale entend médiatiser ces affaires.

Quand c'est Think Secret qui le dit, on a souvent tendance à le croire. On gardera toutefois à l'esprit que cela relève encore de la rumeur. Toujours est-il que selon le site américain, l'iPod devrait passer à l'ère de l'image très prochainement. Embarquant un disque dur Toshiba de 60 Go (1,8") et un écran désormais couleur de 2" (même taille, mais résolution supérieure à l'écran actuel), l'iPod nouveau serait évidemment synchronisable avec iPhoto (le logiciel de gestion d'Apple) dont on peut alors se dire qu'Apple pourrait aussi le proposer aux utilisateurs Windows. Un logiciel permettant la création de diaporamas serait proposé avec, mais il ne permettrait pas, en revanche, la retouche des images. La navigation dans les photothèques se ferait à la façon de celle qu'il offre déjà pour les listes de lecture musicales. L'iPod serait aussi équipé d'une sortie vidéo lui permettant de diffuser son contenu sur une télévision. Par contre, Apple ne semble pas avoir prévu de slot pour insérer une carte-mémoire et décharger directement les photos prises avec un APN. Il faudra donc en passer par le PC ou le Mac. Pas de révolution du design, récent (l'iPod 4G a été présenté en plein cœur de l'été). L'appareil serait déjà en production, Think Secret sait même donner le prix : 499 $.

On peut désormais faire leurs emplettes numériques sur un nouveau service musical. JetGroove lance en effet son propre service de téléchargement payant. Le modèle tarifaire rappelle celui d'autres plates-formes puisque les prix des morceaux commencent à 0,99 $. Toutefois, JetGroove se différencie de ses concurrents dans le choix du système de gestion des droits numériques (les fameux DRM qui font tant jaser) : il n'y en a pas. Les fichiers achetés sont en effet proposés au format MP3, donc non protégés, et sont ainsi lisibles sur toute une armada d'appareils (de n'importe quel ordinateur à un nombre incalculable d'autoradios). De toute façon, JetGroove ne vise pas le même public que ses concurrents (qui n'en sont d'ailleurs pas vraiment) : son créneau, c'est l'underground (à ce qu'il affirme), des choses pas toujours évidentes à écouter, certainement pas toujours compréhensibles aux oreilles habituées à autre chose. Le catalogue affiche 500 000 titres au compteur, 500 000 titres issus des labels indépendants (un joli panneau souhaite d'ailleurs la bienvenue aux Indépendants).

L'attitude des majors et de leurs représentants est loin de faire l'unanimité. En fait, beaucoup pensent que les maisons de disques en font de trop, qu'elles vont même trop loin. C'est certainement ce que pensent en tout cas Aziz Ridouan et Quentin Renaudo, deux lycéens (16 et 14 ans) qui viennent de mettre sur pied l'Association des Audionautes. Aziz (le président de l'association) et Quentin (son vice-président) veulent agir pour aider "les jeunes de ce pays […] désormais menacés par les procès que souhaitent intenter les majors du disque". Ainsi, l'ADA appelle les victimes des majors à la contacter pour qu'elles puissent se réunir et organiser une défense commune autour des avocats que l'ADA a déjà contactés. Toutes les informations sont sur le site de cette toute jeune association.

La troisième édition d'Echo Sonore 3 aura lieu ce soir à la Marquise (Lyon 3e) avec à l'affiche Flore, Cédric Benoit et Matsa. Une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Echo Sonore 4 est déjà en préparation. Cette soirée aura lieu au Transbordeur le samedi 23 octobre. Elle réunira pour la première fois depuis bien longtemps les figures emblématiques de la scène rhônalpine avec entre autres Agoria, Miss Kittin, Oxia et The Hacker.