Toujours aux prises avec les sanctions de la Maison Blanche qui l'empêchent d'utiliser des technologies américaines, le géant chinois Huawei continue d'avoir des pieds d'argile, combinant résultats solides et perspectives inquiétantes. Lors de l'exercice 2021, Huawei a réalisé un bénéfice net de 113,7 milliards de yuans, environ 16,2 milliards d'euros. Une performance de 75,9 % par rapport à l'année précédente, d'autant plus méritante que le chiffre d'affaires a atteint 636,8 milliards de yuans (89,5 milliards d'euros), soit… près de 29 % de moins par rapport à 2020.
Comment donc Huawei a-t-il bien pu sortir de si gros bénéfices ? Par une politique de réduction des coûts, et surtout par la sortie de Honor du giron du géant en novembre 2020. Depuis, la marque spécialiste des smartphones abordables fait son chemin seule (lire : Séparé de Huawei, l'Honor est sauf).
L'activité smartphones bat de l'aile, tout particulièrement en Europe en raison de l'impossibilité pour Huawei d'utiliser la 5G de Qualcomm et la version complète d'Android. Les smartphones représentaient plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe en 2020, ils ne pesaient plus que 38 % l'an dernier.
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Pour compenser cette baisse de ce qui était le cœur de son activité, Huawei ne peut plus vraiment compter sur le déploiement d'équipements 5G. Certes, il reste encore des pays européens pour accepter les infrastructures de Huawei, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse ou encore la Finlande. Mais le marché principal, celui de la Chine, n'a plus grand chose à offrir : le réseau 5G y est déployé depuis 2020.
Huawei mise sur d'autres catégories de produits, comme les écouteurs sans fil, les vêtements et écrans intelligents, ou encore les services mobiles HMS qui ont représenté des revenus de 243,4 milliards de yuans (34,5 milliards d'euros) en 2021, +30 %. C'est Harmony OS, basé sur la version open-source d'Android, qui fait fonctionner ces produits au nombre de 220 millions, « devenant ainsi le système d'exploitation pour appareils mobiles qui connaît la croissance la plus rapide au monde », se réjouit le constructeur.
Le développement d'un écosystème demande du temps et beaucoup de ressources, ce d'autant qu'il faut aussi mettre au point d'autres technologies. Le poste recherche & développement pour 2021 a ainsi représenté 22,4 % du total du chiffre d'affaires (l'équivalent de 20,2 milliards d'euros).
