Huawei a préparé ses arrières. Si d’aventure le constructeur chinois devait être privé d’Android ou de Windows — des systèmes d’exploitation mis au point par des entreprises américaines —, il a développé une alternative. « Nous avons préparé notre propre système d’exploitation », confirme Richard Yu, dirigeant de Huawei, dans une entrevue avec Die Welt.
« Si jamais nous ne pouvions plus utiliser [Android ou Windows], nous serions prêts avec un plan B », assure-t-il encore. Les premières rumeurs autour de ce développement remontent en fait à 2016, mais à l’époque ce système d’exploitation « maison » n’était pas très avancé (lire : Huawei plancherait sur un concurrent d'Android). Sa conception, localisée en Scandinavie, était (est ?) entre les mains d’anciens de Nokia.
Le développement d’un OS en interne répondait alors à une volonté technique : il s’agissait pour Huawei de se prémunir d’éventuelles exigences de Google. Désormais, l’affaire est beaucoup plus politique, puisque Huawei est dans la ligne de mire des États-Unis, qui ont formellement inculpé l’entreprise de vol de technologies (lire : Les États-Unis ne pourront pas « écraser » Huawei, assure le patron du groupe).
Huawei ne peut vendre ses produits ni ses équipements réseau aux États-Unis (à ce sujet, le groupe a porté plainte contre le gouvernement fédéral). Et si jamais les pressions devaient lui interdire aussi d’installer des systèmes d’exploitation américains dans ses appareils, le constructeur est donc prêt à parer cette éventualité. Même si Richard Yu assure vouloir continuer à travailler avec les écosystèmes de Google et de Microsoft, qui sont au cœur de ses smartphones et de ses PC.