Un mois après son lancement, l'app australienne de traçage enregistre son premier contact positif

Mickaël Bazoge |

Le premier bilan de l'application australienne de traçage des contacts, lancée il y a un mois, est pour le moins contrasté. Un blitz publicitaire et une forte communication gouvernementale ont permis à Covidsafe de s'installer dans les smartphones de six millions d'Australiens — pas si mal pour un total de 25 millions d'habitants. Mais c'est insuffisant par rapport à la cible visée par le gouvernement, qui était de 40% de la population utilisant l'application. De plus, le rythme des téléchargements s'est réduit ces dernières semaines.

D'une part, la perception du risque a chuté, après la mise en œuvre du déconfinement. D'autre part, l'opacité avec laquelle les autorités ont présenté l'application n'a certainement pas aidé non plus, pas plus que les limites techniques liées à l'utilisation du Bluetooth : pour fonctionner correctement, Covidsafe devait en effet être présent au premier plan sur un iPhone toujours allumé… Le gouvernement a longtemps fait la sourde oreille sur le sujet, avant de convenir qu'effectivement, l'utilisation de l'application n'était pas optimale.

Au fil des mises à jour, Covidsafe s'est cependant améliorée, sans toutefois résoudre complètement une équation dont seule l'API Exposure Notification d'Apple et de Google a la clé. Cette solution commune est d'ailleurs examinée par les autorités sanitaires australiennes, mais l'intégrer au sein de l'app nécessiterait un gros travail de fond (le Royaume-Uni aussi réfléchit à cette possibilité).

Covidsafe a été présenté par Scott Morrison, le Premier ministre australien, comme une « protection importante » dans la lutte contre la pandémie, aussi essentielle que la crème solaire à se mettre sur la peau pour échapper aux conséquences douloureuses du soleil du pays. Le ton a changé : l'app n'est plus ce « chemin vers la liberté », mais simplement une des briques de la stratégie de réouverture de l'Australie aux côtés des règles de distanciation physique, des tests et des inspecteurs du COVID-19.

En France, StopCovid enregistre les contacts quand ils ont duré 15 minutes ou plus, à un mètre de distance.

Il a fallu attendre la semaine dernière pour qu'un premier utilisateur de Covidsafe se signale comme positif et consente à téléverser ses données. Les autorités ont ensuite pu appeler toutes les personnes qui ont été en contact prolongé. Un bilan plutôt mince donc au vu de l'investissement important du gouvernement. L'Australie et la France ont fait le choix d'un modèle différent de celui d'Apple et de Google, par lequel c'est un serveur central qui traite le maximum d'opérations (lire : Face à l'API Apple et Google, le gouvernement tente de convaincre du bien-fondé de StopCovid).

avatar byte_order | 

> pour fonctionner correctement, Covidsafe devait en effet être présent au premier plan
> sur un iPhone toujours allumé…

A noter que iOS représente plus de 50% des OS mobiles en Australie.
Cela aurait été bon de le souligner dans l'article. Une solution marchant correctement *que* sur Android en Espagne ne posera pas le même problème qu'une qui ne marche pas bien sur iOS dans un pays où iOS est majoritaire.

avatar c0by | 

@byte_order
Sauf que la France n’est pas l’Espagne.
En France iOS représente presque 1/3 des smartphones, en sachant aussi que seul 3/4 des Français sont équipés de smartphone et moins d’1 sur 2 à partir de 60 ans.
Et à mon avis, ce n’est qu’un simple avis, vu la défiance globale envers StopCovid jusqu’au sein de la majorité on risque d’être très loin des 24% de pénétration de la NZ.

Cela aurait été intéressant d’avoir le détail par OS de pénétration en NZ et où en était le COVID sur ce mois. Une seule déclaration c’est surprenant et super décevant.

avatar byte_order | 

@c0by

> En France iOS représente presque 1/3 des smartphones

Euh, nan. Plutôt 1 sur 5 :

https://www.journaldunet.com/ebusiness/internet-mobile/1084127-part-de-marche-des-os-mobiles-en-france/

> en sachant aussi que seul 3/4 des Français sont équipés de smartphone

C'est très similaire en Australie :

https://www.statista.com/statistics/321477/smartphone-user-penetration-in-australia/

> et moins d’1 sur 2 à partir de 60 ans.

J'ai pas trouvé de source, mais je pense sincèrement que c'est probablement similaire aussi, étant plus un problème générationnel que social ou économique.

> Et à mon avis, ce n’est qu’un simple avis, vu la défiance globale envers StopCovid
> jusqu’au sein de la majorité on risque d’être très loin des 24% de pénétration de la NZ.

Il est peu probable que l'adoption soit énorme, oui, mais attention à ne pas prendre le prisme de lecture pro-Apple et donc souvent anti StopCovid, sans oublier anti-gouvernement (l'Etat ne peut que échouer, les entreprises privées savent mieux faire tout et bla bla) qu'on lit souvent ici comme le reflet exact du sentiment majoritaire d'une population.

avatar c0by | 

@byte_order

> En France iOS représente presque 1/3 des smartphones
>>Euh, nan. Plutôt 1 sur 5 :https://www.journaldunet.com/ebusiness/internet-mobile/1084127-part-de-marche-des-os-mobiles-en-france/

Je persiste sur 1/3 que l’on retrouve dans plusieurs sources accessibles et permettant une comparaison pays par pays.
Celle que tu indique et payante et ne permet pas de savoir à quoi correspondent ces chiffres.

https://gs.statcounter.com/os-market-share/mobile/france

> Et à mon avis, ce n’est qu’un simple avis, vu la défiance globale envers StopCovid
> jusqu’au sein de la majorité on risque d’être très loin des 24% de pénétration de la NZ.
>>Il est peu probable que l'adoption soit énorme, oui, mais attention à ne pas prendre le prisme de lecture pro-Apple et donc souvent anti StopCovid, sans oublier anti-gouvernement (l'Etat ne peut que échouer, les entreprises privées savent mieux faire tout et bla bla) qu'on lit souvent ici comme le reflet exact du sentiment majoritaire d'une population.

Sincèrement je trouve qu’ici c’était relativement soft, bisounours, dans les discussion sur cette application. Côté Android c’est massacre à la tronçonneuse sur les différents sites que je suis. (Chut j’ai un chrome Book ;)
Dans mes cercles, assez variés, je ne connais personne sur Android qui l’installera même pour regarder, une sorte de rejet épidermique, coté iOS le choix de ne pas utiliser la brique Apple à tué pas mal de volontaires mais on peut encore en discuter.
Le gouvernement aurait voulu flinguer l’application qu’il n’aurait pas pu mieux faire, les équipes qui bossent dessus ne peuvent que subir.

avatar byte_order | 

@c0by

> Je persiste sur 1/3 que l’on retrouve dans plusieurs sources accessibles et permettant une
> comparaison pays par pays.
> https://gs.statcounter.com/os-market-share/mobile/france

Statcounter utilise les visites de sites web pour ses stats. Cela part du point de vu que les utilisateurs ont les mêmes taux de visite de site web quelque soit la plateforme mobile. Hors ce n'est pas le cas. Cela ne représente donc pas réellement la répartition par OS, mais la répartition des gens qui visitent des sites web par OS, nuance.

Un autre lien allant dans mon sens :

https://fr.statista.com/statistiques/584371/part-de-marche-de-android-et-de-ios-dans-les-ventes-de-smartphones-allemagne/

On peut y lire ceci :

"A titre de comparaison, la part de marché d'Android en France était de 76,8 % à la même période. ".

Pas besoin de payer pour accéder à cette information, donc. Et la façon de compter est la même pour l'allemagne, et indiquée.

Sinon, y'a cette étude, d'accès gratuit :
https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/barometre-numerique-2019.pdf

Page 131 :

"En 2019, près de 8 Français sur 10 possèdent un smartphone. On estime que 22% d’entre eux sont sur le système d’exploitation iOS; le reste étant sur Android(77%) [17]"

Le renvoi 17 renvoie sur... l'étude de Kantar World Panel, le même institut cité dans mon l'article du JDN que j'ai précédement cité. Ya un différence, l'étude de l'ARCEP date de l'été 2019, l'article du JDN lui parle des derniers chiffres début 2020.
Le sondage sur une population française fait par le Credoc a donc trouvé une répartition des OS de smartphones en France nettement plus conforme à celle des stats de Kantar World Panel que des 33% que vous soutenez.

> une sorte de rejet épidermique

Qui tient bien plus de la défiance envers le gouvernement qu'autre chose, oui.

avatar powerjaja | 

@Sindanárië

😂 mais tellement !

avatar DG33 | 

J’espère que Cédric O à reçu l’information de ce succès d’estime.

avatar occam | 

@DG33

La nouvelle, pas l’information.

L’information est un signal codifiant une quantité de savoir, donc de réduction de l’entropie locale délimitée, transmise par un émetteur à un récepteur via un canal, au prix énergétique d’une augmentation de l’entropie totale.

O'Cedric n’est pas réceptif. Tout signal qui lui parviendrait serait aussitôt dissipé sous forme d’entropie, avant de pouvoir être perçu comme information. Il partage cette qualité avec Didier Raoult, même s’ils ne se situent pas sur la même longueur d’onde. Les seuls signaux qu’ils perçoivent sont ceux qu’ils émettent eux-mêmes. C’est pour cela qu’ils ne doutent de rien.

avatar Steve Molle | 

@occam

Sublime ! Bravo :)

avatar Bruno de Malaisie | 

@occam

Je plussoie!!!
Excellent!!!

avatar victoireviclaux | 

@DG33

🤣👍

avatar MiniMac | 

1 mois pour trouver 1 contamination …!?!

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