Le web concurrence l'App Store, selon Apple

Mickaël Bazoge |

En Australie, l'enquête de l'autorité de la concurrence sur les pratiques de l'App Store est l'occasion pour Apple de dérouler des arguments plus ou moins convaincants. Après s'être dit « surpris » des critiques des développeurs concernant la validation des applications, le constructeur a sorti une nouvelle carte pour se défendre des accusations de monopole.

Apple s'oppose à la caractérisation de la Competition & Consumer Commission (ACCC), selon laquelle l'App Store serait la boutique d'applications bénéficiant de la position la plus dominante, « et de loin ». La Pomme est confrontée à la concurrence « des sites web des développeurs et d'autres points de vente qui permettent aux consommateurs d'obtenir des applications tierces à utiliser sur les appareils iOS », affirme-t-elle.

« Même si un utilisateur ne possède que des appareils iOS, la distribution [d'apps] est loin de se limiter au seul App Store, parce que les développeurs ont de multiples alternatives pour distribuer leurs apps », poursuit la défense d'Apple qui dispose donc que le web est une plateforme concurrente à l'App Store. Les utilisateurs peuvent ainsi « acheter et consommer des biens numériques ou des services sur un site web ».

Et Apple de décrire comment les navigateurs web peuvent distribuer des progressive web apps (PWA) qui « suppriment la nécessité de télécharger une application via l'App Store ». Et de donner l'exemple d'Amazon, de Microsoft et de Google qui proposent des PWA pour leurs services de streaming de jeux vidéo (respectivement Luna, Game Pass et Stadia). Un type de service pour lequel Apple a érigé des barrières si élevées que les éditeurs ont préféré prendre la route de la web app.

Par ailleurs, les PWA sont encore loin d'égaler les applications natives, elles n'ont pas accès à certaines API (pas de badge rouge sur l'icône, par exemple). Apple explique être en concurrence avec les autres plateformes, comme le Play Store de Google, le constructeur cite également les boutiques d'Amazon et de Samsung, l'Epic Games Store, le Microsoft Store ou encore Setapp… Même si aucune de ces échoppes n'a droit de cité sur iOS alors qu'on peut installer des concurrents au Play Store sur Android, et même des rivaux du Mac App Store sur Mac (on peut même installer sur ce dernier des applications, des vraies, depuis internet !).

Source
avatar r e m y | 

🤦‍♂️ Vous n'avez pas l'impression de réécrire l'histoire???

Les développeurs, et les utilisateurs, ont demandé des apps natives, pas nécessairement une distribution via un store inique!

avatar Florent Morin | 

@r e m y

Ils voudraient aussi pouvoir modifier l’OS à leur guise (cf Jailbreak). Mais je pense qu’Apple a son mot à dire.

Si les vannes sont ouvertes, c’est la mort des développeurs indépendants. Les poids lourds vont cannibaliser le marché.

Tout le monde y perdrait.

avatar byte_order | 

@FloMo
> Ils voudraient aussi pouvoir modifier l’OS à leur guise (cf Jailbreak).
> Mais je pense qu’Apple a son mot à dire.

Je pense que le propriétaire de l'appareil iOS est le seul qui devrait avoir son mot à dire.
Si il souhaite autoriser des devs à modifier *sa* copie de iOS qui tourne sur *son* appareil iOS, cela le regarde.

Les appareils iOS ne sont pas loués par Apple.
Si Apple veut légalement faire ce qu'elle veut avec ces appareils, elle doit en garder la propriété.

> Si les vannes sont ouvertes, c’est la mort des développeurs indépendants.
> Les poids lourds vont cannibaliser le marché.

C'est *déjà* le cas. Alors que les vannes sont contrôlés uniquement par Apple, c'est déjà le cas.

> Tout le monde y perdrait.

Ouais. D'ailleurs, avant l'apparition des stores verrouillés pour chaque plateforme, personne n'a jamais réussi à gagner le moindre sous du développement de logiciels. Bien sur.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Ouais. D'ailleurs, avant l'apparition des stores verrouillés pour chaque plateforme, personne n'a jamais réussi à gagner le moindre sous du développement de logiciels. Bien sur."

argument spécieux s’il en est.

le store d’Apple a redonné une dynamique incroyable à un marché qui était en stagnation depuis longtemps et a profondément changé la donne.

Prétendre que la puissance marketing d’Apple n’a pas été un moteur consubstantiel à cette envolée et à l’importance économique de l’écosystème iOS vertigineuse par rapport à sa PDM est une belle mauvaise foi un rien sectaire.

Mais ta constance à défendre ta cause est belle à voir 👍

Et comme en plus tu as le bon goût de t’opposer aux intérêts d’Apple cela t’évite d’avoir à supporter les bêtise de la meute qui cache ses détestation derrière des procès en invasions de l’espace par le nombre de contributions 😄

Je ne partage absolument pas ton radicalisme quasiment religieux mais j’apprécie ta constance et ton obstination 👏👏

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> le store d’Apple a redonné une dynamique incroyable à un marché
> qui était en stagnation depuis longtemps et a profondément changé la donne.

Non. C'est l'apparition d'une nouvelle plateforme logicielle, ultramobile, ultraconnectée, géolocalisé, qui a créé une demande d'apps pour cette toute nouvelle plateforme disruptive

C'est pas le store unique.
Même si les utilisateurs avaient dû acheter leurs apps chez différentes sources, y'aurait eu de la demane, tout comme il y a eu une énorme demande d'apps web et donc de demande de développeurs web, sans pourtant avoir un seul distributeur d'apps web pour autant.

Si le store unique était le moteur, iTunes Store n'aurait pas fermé par exemple. Le fait est que les gens ont préferé devoir choisir entre plusieurs services de musique en streaming plutôt que d'avoir la simplicité de ne chercher leurs musique que dans un store unique de musique.

C'est la fonction qui intéresse les gens, moins la façon dont elle est distribuée.
Par contre, Apple est clairement intéressée à contrôler la distribution, elle. Financièrement.

Les gens n'ont pas de problème a zapper entre des sites web. Qui sont distribués pourtant par des fournisseurs Internet multiples, en concurrence, et trouvables via différents moyens, moteurs de recherche mais aussi hyperlien, forums, whatever.

> Prétendre que la puissance marketing d’Apple n’a pas été un moteur consubstantiel à
> cette envolée et à l’importance économique de l’écosystème iOS vertigineuse
> par rapport à sa PDM est une belle mauvaise foi un rien sectaire.

Je ne le nie pas. Je dis justement que le marketing "y'a une app pour ça" est le moteur ici au boom, pas "y'a un magasin unique pour chercher/distribuer vos apps".

C'est l'ouverture aux apps tierces sur sa plateforme disruptive le moteur, pas le fait que ces apps ne pouvaient être acheté que sur un seul store.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Non. C'est l'apparition d'une nouvelle plateforme logicielle, ultramobile, ultraconnectée, géolocalisé, qui a créé une demande d'apps pour cette toute nouvelle plateforme disruptive
"

Encore et toujours penser mécanique qui ni les enjeux business, croire qu’il suffit qu’un champ des possibles existe pour que ce soit un succès économique est une ineptie.

Mais bon sur ça tu resteras toujours droit dans ton hémiplégie.

C’est étrange d’aimer à ce point ses œillères.

Cela n’enlève rien au respect que je te porte mais cela ne cesse de me surprendre.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Je ne le nie pas"

Tu en fait quelque chose de relativement accessoires et de caricatural.

Et c’est passionnant de voir ton mind-set en action 😉

avatar YetOneOtherGit | 

@r e m y

"via un store inique!"

Rien que ça 😳😳😳

Quel sens de la mesure 👏👏👏👏

avatar webHAL1 | 

@r e m y :

Je ne suis même pas sûr qu'un seul développeur ait demandé à Apple de mettre sur pied une boutique. Ce qu'ils voulaient c'est pouvoir proposer des applications natives, vu les nombreuses limitations d'alors des applications Web (dont une bonne partie sont encore d'actualité).
Il suffit de voir le succès très relatif de la boutique d'Apple sur Mac pour se rendre compte du réel souhait des développeurs.

avatar YetOneOtherGit | 

@webHAL1

"Il suffit de voir le succès très relatif de la boutique d'Apple sur Mac pour se rendre compte du réel souhait des développeurs."

Il suffit de voir justement le succès de l’app store sur iOS pour comprendre à quel point le contrôle et la main mise exclusive d’Apple fût bénéfique au business pour toutes les parties.

Et il suffit de voir le ratio CA/PDM d’iOS par rapport à Android pour voir à quelle point Apple a fait un travail absolument remarquable alors même que les offres sont équivalentes.

C’est la fin définitive de l’Eldorado pour les petits et la domination des gos qui fait l’énervement des deux parties :
- Les petits fantasmes que leur business sans perspective irait mieux sans la main mise d’Apple.
- Les gros constatent qu’ils sont dans une domination où ils n’ont plus besoin d’Apple et ne veulent plus partager.

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> Et il suffit de voir le ratio CA/PDM d’iOS par rapport à Android pour voir à quelle
> point Apple a fait un travail absolument remarquable alors même que les offres
> sont équivalentes.

Equivalentes !?
Vous m'excuserez, mais le ticket d'entrée sur iOS capte par définition la clientèle la plus aisée.
A partir de là, quand vous avez une clientèle plus aisée que la concurrence grand public, c'est pas bien difficile d'avoir un CA/PDM impressionnant.

Tiffany vs Leclerc Bijoux sont ils équivalents !?

Et durant les 2 premières années, le marché des apps pour Android n'existait pas encore.
C'est pas le contrôle qui a joué, c'est le fait que c'était une *nouvelle* plateforme logicielle puissante qui s'ajoutait à celles existantes sans rentrer en concurrence avec, les capacités techniques des ordinateurs n'étant pas du tout les mêmes que celles des iPhones.

Apple aurait pu parfaitement laissé une option de side-loading dans iOS, le boom de la demande d'apps pour iPhone aurait quand même eu lieu.
C'est la demande d'apps apportant des fonctionnalités complémentaires à leur iphone le moteur, pas le store monopolistique. Le moteur c'est "y'a une app pour ça". Moteur de la demande d'apps (et donc de développeurs d'apps) et de la demande d'iPhones.

La demande de developeurs web a explosé aussi, c'était là aussi parce que c'était une nouvelle plateforme. Pourtant y'a pas un canal monopolistique de distribution de sites et apps web !

> C’est la fin définitive de l’Eldorado pour les petits et la domination des gros qui fait
> l’énervement des deux parties

Preuve qu'un store monopoliste ne change rien à cette situation.
La situation est du au fait que le spectre des "y'a une app pour ça" est largement couvert. La demande de nouvelles apps est faible. De nouveau contenu, non, mais de nouvelles fonctions, si.
Pour les apps simples, y'a une offre large. Et pour les apps complexes, seuls les plus gros peuvent assumer l'investissement.

avatar webHAL1 | 

@byte_order :
« Apple aurait pu parfaitement laissé une option de side-loading dans iOS, le boom de la demande d'apps pour iPhone aurait quand même eu lieu. C'est la demande d'apps apportant des fonctionnalités complémentaires à leur iphone le moteur, pas le store monopolistique. »

C'est bien sûr totalement évident. L'iPhone, même s'il n'était pas le premier téléphone intelligent, a marqué le début de l'explosion de la demande pour ce type d'appareils. Cela a entraîné l'explosion de la demande pour des applications, puisque le téléphone intelligent est devenu l'outil utilisé plusieurs heures au quotidien par des milliards d'individus, pour réaliser une quantité innombrable de choses.

Imaginer que c'est une boutique d'applications unique qui est à l'origine du boum des développements d'applications et des sommes considérables que cela a généré, c'est avoir une perception complètement biaisée de ce marché.

avatar YetOneOtherGit | 

@webHAL1

Toi et ByteOrder avait une vision mécanique du business typique des techniciens qui fait incroyablement fi des enjeux marketing et communication.

C’est vraiment impressionnant 😳

Et c’est ce qui fait les si courant échec se bien des profils purement tech quand ils se confrontent aux réalités du business qu’ils méprisent et croient triviales.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Equivalentes !?"

Je parlais des offres logicielles ;-)

Pour le reste tu ne fais que mettre en exergue le remarquable travail d’Apple qui a réussi à attirer et fidéliser les cibles les plus intéressantes économiquement auquel elle donne accès moyennant une commission via son store.

Autant je peux sans pb comprendre qu’on interroge la puissance actuelle d’Apple dans le business et les éventuelles régulations qu’il faudrait mettre en place, autant le déni du rôle majeur de la puissance d’Apple dans l’explosion du marché logicielle le plus dynamique des dernières décennies me laisse plu que perplexe.

Apple a un rôle quintessenciel dans la création des opportunités de business qu’à apporté le store.

Ton manichéisme d’un procès à charge quasiment sectaire contre Apple ne sert pas ta cause qui est pourtant largement défendable sans ces caricatures et ces dénis de réalités.

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> Je parlais des offres logicielles ;-)

Qui n'existent pas sans le matos, et donc son ticket d'entrée.

> Pour le reste tu ne fais que mettre en exergue le remarquable travail d’Apple qui a réussi
> à attirer et fidéliser les cibles les plus intéressantes économiquement auquel elle
> donne accès moyennant une commission via son store.

Elle fait donc bien payer une taxe douanière d'accès aux propriétaires d'appareils qu'elle a vendu. Vous appelez cela une commission, mais la façon même dont vous la décrivez vous même pointe une douane qui repose sur le contrôle d'accès, purement arbitraire vu que le propriétaire d'appareil n'est en rien son "abonné" ni son client "exclusif".

> Apple a un rôle quintessenciel dans la création des opportunités de business qu’à
> apporté le store.

Le smartphone. Pas le store. Le smartphone. Elle est la créatrice indéniable de l'ajout de cette nouvelle plateforme logicielle, ultramobile, ultraconnectée.

Le store sert ses intérêts à elle. Et c'est d'ailleurs pourquoi les perdants râlent (l'immense majorité des devs indépendants, qui ont offert à Apple un catalogue épais de millions d'apps, ce qui fait vendre les iphones, sans y gagner grand chose en retour) et les gagnants veulent une meilleure contrepartie, sous forme de baisse de "douane", aux succès de leurs apps qui alimentent directement les ventes des appareils iOS d'Apple.

> l’explosion du marché logicielle le plus dynamique des dernières décennies
> me laisse plu que perplexe.

Marché qui a basculé vers les services côté Internet. La dynamique est désormais là, plus dans le développement d'apps pour appareils qui sont devenus surtout des terminaux. Hors on ne vend pas des apps clientes, on vent le service. Et celui-ci, il ne repose pas sur les efforts d'Apple.
Aucune raison que le succès d'un Neflix donne droit à une commission pour Apple. Elle n'a pas crée le marché du streaming. Elle l'a même loupé...

avatar byte_order | 

@FloMo
> Soit on accepte les règles, on bénéficie des atouts du natif.
> Soit on va sur le web.

Je ne vois pas en quoi les développeurs ayant "accepter les règles" justifierait légalement que Apple puisse utiliser son monopole sur la distribution d'apps "natives" pour tirer un avantage pour ses propres services au détriment de la concurrence.

Merci de ne pas confondre les "règles" d'Apple avec les règles des marchés. Ce n'est pas Apple qui décide des règles de commerce dans le monde. Ce sont les législateurs de chaque marché concerné.

avatar fte | 

L’argument en soi est juste. Apple a, à première vue, raison.

Mais il faut regarder d’un peu plus près... une webapp peut-elle exploiter les capacités matérielles de l’iPhone aussi bien qu’une application native ? Le point n’est pas les services d’Apple appartenant à Apple, mais bien le matériel de l’iPhone qui n’appartient pas à Apple.

Et la réponse est absolument non. Elle ne peut pas, de loin.

L’argument en apparence excellent n’est donc qu’une distraction, un écran de fumée.

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