Epic contre Apple : la juge non plus ne comprend rien aux règles de l'App Store pour le jeu en streaming

Mickaël Bazoge |

Yvonne Gonzalez Rogers, la juge qui préside aux débats entre Apple et Epic Games pendant le procès opposant les deux entreprises, est un peu comme nous tous : elle ne comprend pas les règles édictées par la Pomme pour les apps de jeux en streaming. Après avoir freiné des quatre fers sur la question, Apple a fini par autoriser ces services mais au prix de conditions si drastiques que Microsoft, Google, Nvidia et les autres ont préféré passer par Safari et une web app (lire à ce propos notre aperçu du Xbox Game Cloud).

L'installation de la web app du Xbox Cloud Gaming.

Une de ces règles est qu'Apple doit examiner chacun des jeux proposés dans les catalogues de ces services, des jeux qui doivent donc être soumis sous la forme d'une app autonome. Quitte à ce qu'elle ne soit qu'une coquille vide permettant de lancer le titre depuis le nuage (lire : Apple autorise les services de jeux vidéo en streaming, à ses conditions).

Durant l'audition de Lori Wright, vice-présidente de Microsoft en charge du développement de l'activité Xbox, la juge a exprimé une certaine confusion. Pourquoi Apple requiert-elle que chaque jeu soit proposé sous la forme d'une app, alors que « je peux utiliser Netflix dans une app native et je peux y voir beaucoup de films et de séries TV différentes [dans la même app, NDR] » ? La représentante de Microsoft a confirmé vouloir utiliser le « modèle Netflix » pour son service de jeux en streaming.

Pourtant, tout au long du développement de l'app iOS pour xCloud (l'ancien nom du Xbox Cloud Gaming), qui n'est finalement jamais sortie, Apple avait indiqué que le modèle à suivre était celui de Netflix ou d'Audible. « Ce qui aurait été très bien pour nous, mais nous avons finalement appris que ce n'était pas le bon modèle pour nous ».

Spotify propose un large catalogue de chansons, Netflix des films. « Pourquoi n'avions nous plus droit de faire une app unique avec beaucoup de jeux ? ». L'éditeur a passé trois à quatre mois à tenter de démêler le problème.

Ce qui était maintenant demandé par Apple, c'est à dire que chaque jeu soit une app, était impensable. La logistique était trop lourde : pour une mise à jour d'un jeu, tous les jeux au catalogue devaient la recevoir. Et si Microsoft retirait un jeu de son offre, il y aurait eu une « app morte » sur l'iPhone. « Nous pensions que c'était une mauvaise expérience pour les joueurs ». Quant à la version TestFlight de xCloud, idem, il fallait la dégager car Apple estimait qu'elle ne respectait pas les règles.

« Apple autorise Netflix à faire ce que Netflix fait, mais Apple ne nous permet pas de faire ce que Netflix fait », a déploré Wright. Visiblement, seule Apple est capable de faire le distinguo entre le flux vidéo d'un épisode de série télé et le flux vidéo d'un jeu. Quant à la solution alternative des web apps, elle se révèle plutôt solide, mais une web app n'est pas tout à fait une application native. Elle n'a pas accès aux notifications, par exemple. Cet échange aura au moins eu le mérite de pointer du doigt une des bizarreries de l'App Store.

Shadow victime collatérale

La même Lori Wright a expliqué qu'au moment du développement du Xbox Cloud Streaming, Microsoft s'est demandé comment des applications comme Netflix, Shadow et d'autres avaient pu recevoir le blanc-seing d'Apple alors que leur proximité avec le service de jeux en streaming semblait assez claire à l'éditeur. C'est quand Microsoft a mis ces exemples sur la table qu'Apple a débranché l'application Shadow, explique la vice-présidente.

« Je pense qu'Apple a supprimé Shadow de l'App Store après l'e-mail que nous leur avons envoyé, jusqu'à ce qu'ils apportent des changements. Ce n'était pas notre intention, bien sûr ». En attendant, beaucoup de questions se sont posées l'an dernier quand le service de PC dans le nuage de Blade a disparu de l'App Store, en février dernier.

Le lanceur de jeux de Shadow a disparu de l'application iOS.

À l'époque, Blade avait expliqué que ses applications iOS et tvOS avaient enfreint une « partie spécifique » des guidelines d'Apple. L'app est revenue quelques mois plus tard, amputée du lanceur de jeux. L'application a de nouveau été supprimée pour mieux revenir en début d'année.

avatar YetOneOtherGit | 

@fte

"Personne ne nie. Sauf que in fine, dans les deux situations, on a un terminal qui affiche des contenus générés ailleurs que sur le terminal, un ailleurs n’appartenant pas à Apple, par des tuyaux n’appartenant pas à Apple, et loués par le client du fournisseur de ces contenus générés ailleurs."

“JE NE MANGE PAS De GRAINE !!!”

Je ne vois plus comment expliquer que mon objectif n’est pas de défendre la position d’Apple 🤪🤪🤪🤪🤪

avatar fte | 

@YetOneOtherGit

"Je ne vois plus comment expliquer que mon objectif n’est pas de défendre la position d’Apple 🤪🤪🤪🤪🤪"

Tu n’as pas besoin. Ce n’était pas le propos de ma réaction. Je réagissais sur ton "c’est pas pareil epicétou sinon sophisme", en soulignant que oui c’est différent, mais que c’est de l’enfumage de harang d’ingénieur infirmatique, pardon, informatique, et qu’à distance, c’est de la génération dynamique de contenus côté serveur streamés vers un terminal.

C’est délicieux soit dit en passant, surtout quand il est péché du jour et fumé de la minute.

avatar YetOneOtherGit | 

@fte

"C’est délicieux soit dit en passant, surtout quand il est péché du jour et fumé de la minute"

Là nous nous rejoignons 😋😉🖖

avatar fte | 

@YetOneOtherGit

"à laisser se propager une vision fausse des choses."

Dis-toi ceci : je ne laisse rien propager. Je donne mon avis et mon interprétation que je pense défendable. Je ne prétend pas avoir tout juste. Mais je pense que mon argument est valide. Ou considerable tout au moins. Je ne doute pas que byte soit dans la même situation.

Pendant ce temps tu regrettes et dénonces du sophisme.

Je pense que tu dérapes. Tu vaux mieux que cette argumentation faible.

avatar YetOneOtherGit | 

@fte

"Je pense que tu dérapes. Tu vaux mieux que cette argumentation faible."

Je suis dubitatif comme jamais sur cette divergence d’opinion avec toi et Byte Order 😉

Les bras m’en tombent 😃

Mais visiblement nous ne tomberons pas d’accord 🖖

avatar shaba | 

@YetOneOtherGit

Techniquement je comprends très bien. Mais en pratique, qu’est-ce qu’Apple reproche à ça ? Ils n’ont aucun argument en matière de confort/sécurité pour une fois. Certes, je préfère avoir le jeu en dur sur mon appareil mais si le cloud convient aux autres rien n’est justifie le blocage. C’est purement commercial.

avatar YetOneOtherGit | 

@shaba

"Mais en pratique, qu’est-ce qu’Apple reproche à ça ?"

Juste que c’est une des plus grosses menaces potentielles pour l’app store 🤑😉

Et fasse à la menace ils essayent tous les évitement possibles.

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> Et fasse à la menace ils essayent tous les évitement possibles.

Et il n'est pas dit qu'ils soient tous conformes au droit du commerce et de distribution.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Et il n'est pas dit qu'ils soient tous conformes au droit du commerce et de distribution."

Aurais-je prétendu cela ? c’est fatiguant ce procès d’intention en défense d’Apple.

J’ai plusieurs fois écris que les arguments d’Apple sur cette question étaient capilotracté sur ce fil 😎

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Et il n'est pas dit qu'ils soient tous conformes au droit du commerce et de distribution."

Et une fois pour toute, j’espère, je reprend une contribution d’un autre fil :

"Je comprends bien l’argument d’Epic, mais ça revient quand même à dire qu’Apple fait trop de marge. "

En premier lieu c’est juste: L’argument d’Apple ne tient pas ils comparent ce qui n’est pas comparable

En suite ce n’est pas “trop” de marge mais “une très belle marge”.

Et personne ne peut reprocher à Apple son ratio de marge, par contre l’angle d’attaque d’EPIC est : “un ratio de marge aussi important n’est possible que par l’absence de concurrence et le monopole de distribution”

Ce qui est parfaitement juste: Apple profites bel est bien d’un monopole de distribution sur ces plateformes qui assure la grande rentabilité.

Pour moi la question n’est pas de savoir si Apple est en situation de monopole et tire profit de cette situation, c’est indéniable.

Mais de savoir si un monopole de distribution sur une plateforme qui ne représente qu’une partie du marché entre dans le cadre du Sherman Act.

C’est la clé de voûte de l’ensemble de la procédure 😉

je ne suis pas dans la défense d’Apple ou d’EPIC !!!!

avatar Tibimac | 

@YetOneOtherGit

C'est pas une question de ressources le problème mais le côté interactif ! Un jeux est une application alors qu'une vidéo est un fichier.
Voilà pourquoi Apple applique aux jeux (même en streaming) sa politique en matière d'app (de code exécuté en fonction des actions utilisateurs).

Pour moi c'est clair et parfaitement logique.

avatar YetOneOtherGit | 

@Tibimac

"C'est pas une question de ressources le problème mais le côté interactif ! Un jeux est une application alors qu'une vidéo est un fichier."

Les deux sont liés : c’est la génération en temps réel et de manière interactive des rendus 3D qui seront streamé qui fait le besoin incomparable en ressources 😉

avatar fte | 

@YetOneOtherGit

"le besoin incomparable en ressources 😉"

Définis resources. Tu sais les resources de stockage et de diffusion et de bande passante de Netflix ? C’est négligeable selon toi ?

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> c’est la génération en temps réel et de manière interactive des rendus 3D

Ca, c'est pas nouveau, tout code de jeu vidéo moderne fait ça depuis des années.

> qui seront streamé qui fait le besoin incomparable en ressources

Là encore, streamer en live n'est pas nouveau. Cf Twitch, Youtube, etc.

La seule chose qui change c'est que le live est propre à chaque utilisateur.
La technologie n'est pas différente, ce qui est différent c'est l'échelle des ressources utilisées pour servir chaque utilisateur.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Là encore, streamer en live n'est pas nouveau. Cf Twitch, Youtube, etc."

Strictement rien à voir le client subit le flux dans les cas que tu évoques 🙄

avatar YetOneOtherGit | 

@Tibimac

"Pour moi c'est clair et parfaitement logique."

Yep et cela ne veut pas dire qu’Apple a raison d’y mettre un frein, mais prétendre que c’est la même chose est une insulte à l’intelligence 😉

avatar byte_order | 

@Tibimac

> alors qu'une vidéo est un fichier.

Dans du streaming audio ou audio/video, y'a aucun fichier qui existe, c'est faux.
Y'a une reproduction en temps réel d'un contenu au fil de lot. Ce contenu est présent en mémoire uniquement le strict temps nécessaire pour sa reproduction, autant dire quelque centaines de millisecondes pour chaque frame d'image et/ou de son reproduit

Le streaming n'est pas de l'accès à un fichier
Et y'a jamais que le seul contenu qui est reproduit, y'a également tout un service de recherche de contenu dans un catalogue, gestion de l'historique de l'utilisateur, reprise de la session précédente, notifications, algorithmes de suggestions, mais également de mise en cache dynamique dans l'infrastructure en fonction de la connaissance des habitudes et des projections des habitudes futures des utilisateurs et le plus proche (topologiquement parlant) d'eux

Réduire le streaming audio et audio/vidéo à l'accès à distance à un fichier afin de prétendre que y'a rien qui s'exécute à distance en parallèle de ce qui se passe sur le terminal, c'est non seulement faux mais c'est de la manipulation.

Le traffic de Neflix qui va jusqu'au terminaux, je l'observe tous les jours de par mon boulot (je bosse comme fournisseurs de solution de surveillance de QoS et QoE pour les opérateurs mobile et fixe). Et y'a plein de traffic qui va *ailleurs* que vers les terminaux, et c'est directement dépendant des usages en cours.

Prétendre que c'est grosso merdo qu'un accès à distance à un fichier, c'est ça qui est une insulte à l'intelligence.

avatar byte_order | 

@Tibimac
> Voilà pourquoi Apple applique aux jeux (même en streaming) sa politique
> en matière d'app (de code exécuté en fonction des actions utilisateurs).

Alors pourquoi elle autorise des apps types RemotePC sans exiger que chaque app exécutable à distance fasse l'objet d'une app dans l'AppStore, qui devra passer par sa validation préalable ?

C'est pourtant là aussi du code exécuté en fonction des actions de l'utilisateur.

Mais, étrangement, là, elle ne le fait pas.

C'est assez surprenant qu'elle ne souhaite le faire *que* quand l'exécution à distance d'un code en fonction des actions de l'utilisateur peut être le cadre d'une transaction commerciale par de nombreux utilisateurs. Non ?

Les règles seraient à géométrie variable en fonction du volume d'argent qu'elle peut capter ou qui lui échapperait ?

Mais non, voyons, les règles sont les mêmes pour tous, et Apple traite tout le monde de manière égale.

Hypocrisie.
C'est juste pour des pures raisons financières qu'elle bloque cela. Afin d'entraver au maximum une migration des habitudes des utilisateurs qui menacera terriblement non seulement son modèle basé sur les apps *natives* mais également sur la captivité des usages sur ses plateformes matérielles.

avatar fte | 

@byte_order

"Les règles seraient à géométrie variable en fonction du volume d'argent qu'elle peut capter ou qui lui échapperait ?"

Qu’oses-tu suggérer là voyons !?

Oh.

Ça se tient en fait.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Les règles seraient à géométrie variable en fonction du volume d'argent qu'elle peut capter ou qui lui échapperait ?"

C’est une base établie du business: les puissant ne sont pas traités comme les faibles.

Et c’est un des problèmes de l’app store: la commission n’est pas degressive en fonction du volume d’activité ce qui est un principe de base.

C’est con font tout à l’envers en offrant des conditions d’accès privilégiées aux sans grade 🙄😎

avatar byte_order | 

@Tibimac

Par ailleurs :

https://developer.apple.com/app-store/review/guidelines/

2.5.1 Apps may only use public APIs and must run on the currently shipping OS.

Le code qui ne peut s'exécuter sur la dernière version déployées de iOS, ce qui est le cas de tout jeux vidéos s'exécutant chez XCloud, Stadia, Shadow and co, ne peut pas être celui d'une app au sens de l'AppStore.

4.2.7.(e) Thin clients for cloud-based apps are not appropriate for the App Store.

Faudrait savoir ce que veut Apple !
Des clients légers pour des apps distants ne sont pas appropriété pour l'AppStore... mais pour les jeux vidéos en streaming, alors là il faut présenter un client léger pour chaque jeu, qu'il soit distribué par l'AppStore et validé préalablement par Apple.

Depuis quand les jeux vidéos en streaming ne sont pas des "cloud-based" apps !?

Enfin, ajouté en urgence face à l'arrivée des clients iOS pour XCloud, Stadia, etc :

3.1.2.(a) Games offered in a streaming game service subscription may offer a single subscription that is shared across third-party apps and services; however, they must be downloaded directly from the App Store, must be designed to avoid duplicate payment by a subscriber, and should not disadvantage non-subscriber customers.

> Pour moi c'est clair et parfaitement logique.

Résumons :
- une app doit s'exécuter sur la dernière version de iOS.
- les apps de type client léger pour des apps s'éxécutant dans un service cloud ne sont pas appropriés à l'AppStore
- mais une app de type client léger pour chaque jeu vidéo s'exécutant dans un service cloud DOIT etre dans l'AppStore.

Et vous appelez cela clair !?

On notera que Apple parle de streaming game service, elle emploie elle même le terme streaming. Si elle considère cela si différent du streaming, elle aurait pu et du employé un autre terme, de type "cloud-base game service".

Beaucoup d'hypocrisie derrière la protection de toute concurrence à son profitable modèle économique.

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> - Dans un cas c’est un contenu statistique stocké sur un serveur qui est streamé

Netflix a du contenu intéractif à son catalogue

> - Dans l’autre c’est un contenu dynamique impliquant de forte ressources distante
> dont le résultat est streamé.

Comme n'importe fonctionnalité d'accès à distance style RemotePC.
Qui repose exactement sur le même genre de mécanisme : le contenu affiché est dynamique impliquant une ressource distante dont le résultat est streamé, tandis que le client sur iOS lui remonte des commandes d'interaction émises par l'utilisateur.

Apple autorise les apps de type accès à distance à des PC qui peuvent permettre d'utiliser des apps qui s'exécutent à distance, sans pour autant qu'elle exige de vérifier au préalable chaque app qui sera ainsi utilisé à distance.

En quoi interagir avec un jeu qui s'exécute à distance est différent d’interagir avec tout autre type d'app qui s'exécute à distance !?

> Personne ne fait de différence entre du SaaS (software as a service) et
> du Storage as a service (STaaS) ?

Ni Netflix ni Spotify ni Deezer ni Apple Music etc ne sont des services de STaaS !
L'utilisateur n'accède pas au contenu, il accède au résultat de l'exploitation de ce contenu par l'app, aidée par le BaaS coté serveurs.

avatar AlexG | 

@YetOneOtherGit

Je n'ai pas l'impression que ce soit le propos. Netflix produit des films, on ne peut pas en acheter sur l'AppStore. Shadow avait son gestionnaire de jeux (très pratique, RIP) il entrait directement en concurrence avec l'AppStore. Ça ne va pas plus loin que ça.

avatar YetOneOtherGit | 

@AlexG

"Je n'ai pas l'impression que ce soit le propos."

Mon propos n’est nullement de défendre la position d’Apple.

avatar AlexG | 

@YetOneOtherGit

Non je veux dire que la différence de stockage ou d'utilisation entre un jeu et un film n'est pas le propos de la décision d'Apple : l'un concurrence directement son AppStore, l'autre non, peu importe comment ils fonctionnent sous le capot.

avatar YetOneOtherGit | 

@AlexG

"l'un concurrence directement son AppStore, l'autre non, peu importe comment ils fonctionnent sous le capot."

C’est très exactement ma position 😉😂

avatar byte_order | 

@YetOneOtherGit
> C’est très exactement ma position

Mais en disant que ce qui se passe sous le capot est d'une approche technique très différente. Technique. Pas fonctionnelle (c.a.d les cas d'usages), non, c'est sur le plan technique que vous situez cette grande différence.

avatar YetOneOtherGit | 

@byte_order

"Mais en disant que ce qui se passe sous le capot est d'une approche technique très différente. Technique. Pas fonctionnelle (c.a.d les cas d'usages), non, c'est sur le plan technique que vous situez cette grande différence."

Un remarquable dialogue de sourd 😀
- D’un point de vue pédagogique il me semble grave de ne pas faire comprendre que streaming vidéo et Cloud Gaming sont deux approches absolument différentes
- D’un point de vue compréhension des enjeux il me semble très important de faire comprendre que c’est justement cette différence de nature qui représente un danger pour le business des app
- D’un point de vue évaluation de la position d’Apple comprendre les deux éléments précédents permet de voir pourquoi Apple adopte des positions capilotracté pour s’opposer à ces pratiques

C’est si intolérable d’essayer d’analyser les choses, point par point?

Il n’y strictement aucune défense d’Apple dans ma position. 🙄🙄

avatar fte | 

@YetOneOtherGit

"Un remarquable 😀
- D’un point de vue pédagogique il me semble grave de ne pas faire comprendre que streaming vidéo et Cloud Gaming sont deux approches absolument différentes "

Il serait judicieux d’expliquer ton message de différentes manières, puisque tu mets en avant la pédagogie, car à l’évidence sous sa forme actuelle ton message reste absolument mal compris, "dialogue de sourd".

Tu affectionnes beaucoup le frontal et l’exposé, mais je suggère de tester d’autres méthodes pédagogiques pour transmettre ce message si mal compris. Et pédagogiquement, l’affirmation péremptoire ne marche plus à notre époque. Du tout.

Parce que non, elles ne sont pas selon moi si différentes, comme exposé dans divers messages plus haut. Dans tous les cas, ça se discute. Ce que tu excluais dans ta formulation initiale, et continue d’exclure par des graves, des ne pas comprendre ou encore des absolument.

avatar YetOneOtherGit | 

@fte

« continue d’exclure »

Yep ça me heurte profondément 😉

Venant de personnes dont je respecte les connaissances techniques

Pour moi c’est comme si vous défendiez que les paradigmes fonctionnel et impératif c’est la même chose puisque in-fine ça permet de programmer.

avatar fte | 

@YetOneOtherGit

"Pour moi c’est comme si vous défendiez que les paradigmes fonctionnel et impératif c’est la même chose puisque in-fine ça permet de programmer."

Ne me cherche pas. 🤣

avatar YetOneOtherGit | 

@fte

"Ne me cherche pas. 🤣"

C’est pas moi qui ai commencé 😂🖖

avatar occam | 

Apple aura réussi l’exploit d’étendre à un nombre de dimensions potentiellement illimitées le modèle du « closed time loop » dont l’exemple classique est le Circumlocution Office de Dickens (dans Little Dorritt) :
« In order to get an appointment, you have to obtain an appointment; but you haven’t got an appointment, so you can’t get an appointment. »

Tout à coup, l’adresse 1 Infinite Loop à Cupertino révèle sa signification profonde.

avatar byte_order | 

Bonne remarque, oui.
En fait, elle n'avance pas masquée, il fallait juste bien faire attention à tout, l'adresse de son HQ, la forme de son HQ, tout est transparent chez elle, mais on est aveuglé par le design, on ne voit plus le sens.

;-)

avatar arnaaud57 | 

Ouais car étant possesseur d’une xbox et gpu ça me soule de ne pas avoir accès au xcloud sur l’app…
Donc il est temps que cela change

avatar Mac13 | 

Wright... n'est ce pas Ace Attorney ? "Objection!"

avatar Tibimac | 

La distinction est pourtant simple, Netflix c'est des flux vidéos point barre alors que côté jeux en streaming c'est un "flux vidéo interactif" avec finalement du code qui est exécuté côté serveur en réponse aux actions de l'utilisateur.
Ce mécanisme permettrait donc sans régulation de transformer un jeu en une app et de s'affranchir de toute les règles de l'app store.

avatar YetOneOtherGit | 

@Tibimac

"La distinction est pourtant simple, Netflix c'est des flux vidéos point barre alors que côté jeux en streaming c'est un "flux vidéo interactif" avec finalement du code qui est exécuté côté serveur en réponse aux actions de l'utilisateur.
Ce mécanisme permettrait donc sans régulation de transformer un jeu en une app et de s'affranchir de toute les règles de l'app store. "

Yep y en a au moins un qui a compris cette évidence 👏👏👍

Le Cloud Computing est peut-être la plus importante menace pour le modèle des app store, bien plus que les diverses procédures en cours ou les volonté des politiques.

Avec entre autre la 5G le modèle du client léger peut bouleverser la donne.

avatar Rez2a | 

@YetOneOtherGit

Mêmes questions pour votre message, vu que ça a l’air si évident quand vous en parlez : quelle est la différence entre xCloud et Shadow, sachant qu’il y’a un service qui n’a jamais été autorisé sur l’App Store, et un autre qui y est toujours ? Quelle différence entre une appli de VNC comme iTeleport et une appli de « cloud computing » comme Shadow ? Faut-il interdire tous les services qui permettent d’accéder à son bureau à distance ?

avatar YetOneOtherGit | 

@Rez2a

"Mêmes questions pour votre message"

Même réponse : je ne suis pas sur une posture de défense d’Apple mais d’explications des grandes différences entre les deux types de services.

Et l’existence de cette différence ne justifie en rien la position d’Apple même si elle aide à la comprendre : le Cloud Gaming est une grande menace pour le store peut-être bien plus forte que toutes les procédures en cours.

avatar Rez2a | 

@YetOneOtherGit

Ça je le comprends, comme la différence entre une vidéo statique hébergée sur Netflix et un flux dynamique, mais y a 2 trucs qui me font dire que même Apple n’arrive pas à défendre sa position :

- ils autorisent explicitement le cloud gaming, du moment que le service se plie à des règles absurdes, ie. faire valider chaque jeu un par un et les proposer sous forme d’applis indépendantes ; déjà avec ce point, vous faites fausse route en cherchant à blâmer la technologie utilisée sur un xCloud par rapport à un Netflix, puisque c’est absolument pas la techno qui est mise en cause, la preuve, elle est autorisée par Apple

- ils autorisent le cloud gaming même via une appli unique, du moment que l’appli ne sert pas uniquement au cloud gaming, la preuve avec Shadow qui était pourtant dans le viseur et qu’ils ont laissé revenir sur l’App Store ; pour Apple, lancer un jeu en un tap n’est pas acceptable, mais lancer le même jeu en 3 taps depuis un bureau Windows ça passe. Et pour cause, cette solution est impossible à distinguer d’un service de VNC tout ce qu’il y a de plus bête ; c’est juste par rapport aux VNC d’il y a 20 ans, on a aujourd’hui la bande passante et la techno nécessaires à ce que ça puisse servir pour jouer.

Bref, y a un moment où Apple n’aura pas le choix, il va falloir qu’ils interdisent toutes les applis de VNC ou qu’ils autorisent tout. Mais leur entre deux actuel n’a vraiment aucun sens.

Ils ont de la chance d’avoir visiblement de bonnes relations avec Microsoft, parceque si ces derniers leur avait servi un procès à la sauce Epic, ça n’aurait pas fait un pli.

avatar YetOneOtherGit | 

@Rez2a

"mais y a 2 trucs qui me font dire que même Apple n’arrive pas à défendre sa position"

Je ne suis absolument pas sur la défense ou sur l’attaque de la position d’Apple avec mes propos 😉

Après si on veut aller sur ce terrain :

- Le Cloud Computing est potentiellement une réelle disruption qui peut changer profondément le paradigme
- Il peut araser les fondements mêmes de la part la plus rentable du modèle des app store
- Il représente sans doute un danger bien plus conséquent pour Apple sur l’app store que l’ensemble des procédures en cours
- Apple se démène pour combattre ce danger
- Les arguments d’Apple sont spécieux et capilotractés

Comme tu vois je suis dans une défense obstinée d’Apple 😄🙄🙄

avatar Rez2a | 

@YetOneOtherGit

Je ne te reproche pas de défendre ou d’attaquer Apple, mais d’avoir fait dévier le sujet sur la différence de techno entre du cloud computing et Netflix qui n’est absolument pas le fond du problème.

Et d’ailleurs je ne m’attends pas à ce que quiconque défende Apple sur le sujet, vu qu’elle-même n’y arrive pas, la preuve : le cloud gaming est officiellement autorisé sur iOS, que ce soit en mettant des bâtons dans les roues de Microsoft, ou en laissant faire Shadow, dans tous les cas ça reste autorisé. Et bon courage à Apple s’ils souhaitent ajouter une règle claire pour l’interdire.

avatar Bigdidou | 

@Rez2a

« Mais leur entre deux actuel n’a vraiment aucun sens. »

Ceci étant, si j’ai bien compris, ce n’est pas tellement une question de sens, mais de défense d’un modèle économique, coûte que coûte…

avatar YetOneOtherGit | 

@Bigdidou

"Ceci étant, si j’ai bien compris, ce n’est pas tellement une question de sens, mais de défense d’un modèle économique, coûte que coûte…"

Tu as bien compris 👍

avatar byte_order | 

@Tibimac
> Ce mécanisme permettrait donc sans régulation de transformer un jeu en une app de
> s'affranchir de toute les règles de l'app store.

Ses règles sont là pourquoi ?

1. la sécurité de l'utilisateur

Avec une exécution à distance, le risque de contamination de son terminal est exclu.

2. la qualité de l'expérience utilisateur

Apple contrôle la qualité de l'expérience utilisateur qui regarde tel série sur Neflix ? Prime Video ? Disney+ ? Ecoute tel artiste sur Spotify ? Deezer ? Consulte tel site web sur Safari ?

Non, son contrôle de qualité se fait sur l'app, pas sur l'expérience accédé à distance.

3. le contrôle parental

Même question.
Comment Apple fait pour empêcher un utilisateur mineur d'utiliser l'app Netflix sur iOS d'accéder à du contenu pas pour son âge, en switchant de profil Netflix ? Ce switch ne vérifie pas que l'utilisateur de l'iPhone a vraiment l'âge associé au profil Netflix.

Si elle ne râle pas parce qu'elle ne peut pas bloquer un enfant sur iPad de regarder du contenu 18+ sur Netflix ou Prime Video (pas Disney+ car, bon, c'est Disney, hein, y'a rien qui soit limités aux 18+ chez eux), dont d'ailleurs elle s'en lave les mains juridiquement, pourquoi elle devrait agir différemment (y compris juridiquement) concernant un jeu vidéo ?

Ce qui la gène, c'est pas l'absence de régulation pour la régulation, c'est l'absence de moyen pour elle d'imposer son péage dans ces nouveaux usages à distance qui, en plus, rend le terminal employé nettement moins important, et donc sa captivité si profitable par la plateforme matérielle menacée.

Donc, elle abuse de son monopole pour entraver l'adhésion des propriétaires de terminaux iOS à ses nouveaux usages proposés par d'autres afin de retarder au maximum ce que je pense être pourtant inévitable.

Mais quelques années de gagnées, pour Apple, cela représente des milliards en plus, pour un risque juridique très limité. Et zero ou presque en terme d'image.

avatar Glop0606 | 

C'est le point épineux de toute l'affaire, qu'une app stream d'autres apps... et c'est ça qu'Apple veut tuer dans l'oeuf car Apple ne fait que défendre son modèle économique. Au delà de toute cette affaire, cela sera intéressant de savoir si le juge tranchera en disant: l'écosystème d'Apple et sa façon de le gérer dépendent seulement d'Apple (en gros ici c'est chez moi, et si t'es pas content ben voici la porte) ou si le juge verra l'Apple Store comme un "bien commun" ou plutôt un marché soumis à des lois anticoncurrentiels (encore faudrait-il que de tels lois existent pour le numérique, ça je sais pas?). En tant qu'utilisateur et consommateur satisfait des produits Apple, j'espère seulement que les décisions à venir n'auront pas d'incidences négatives notamment au niveau de la sécurité/respect de la vie privée sur les produits Apple.

avatar byte_order | 

@GLop0606
> en gros ici c'est chez moi, et si t'es pas content ben voici la porte

Alors que une partie non négligeable du "chez moi" se déroule en fait sur le terminal iOS d'autrui, cela serait assez fort de café de valider ça.

Pour les USA, je ne sais pas, ceci dit, car un juge a toujours l'obligation de défendre l'intérêt collectif des américains, et en cela protéger les profits d'une entreprise américaine (qui s'est remise assez opportunément dans une meilleure position morale vis à vis de la fiscalité) peut rentrer en conflit avec la défense d'intérêt d'une partie des américains qu'il suffit de juger moins nombreux.

Mais sur le même sujet, l'UE semble nettement plus clairement sensible aux pratiques anticoncurrentiels.

> encore faudrait-il que de tels lois existent pour le numérique, ça je sais pas?

Ben oui. Le numérique n'est pas en dehors des lois, hein.

> j'espère seulement que les décisions à venir n'auront pas d'incidences négatives
> notamment au niveau de la sécurité/respect de la vie privée sur les produits Apple.

Je ne suis pas client d'Apple, mais malgré tout je souhaite cela aussi pour autant.

avatar Rez2a | 

@Tibimac

Si c’est si évident que ça, vous pouvez m’expliquer pourquoi xCloud n’a jamais pu être sur l’App Store, alors que Shadow y est toujours ? C’est pourtant du cloud computing pur et dur, et en dehors du launcher de jeux qui leur a valu un retrait, ça n’a pas l’air de poser problème à Apple vu que c’est dispo depuis des années maintenant.

C’est juste qu’au lieu de lancer un jeu depuis un menu tout prêt, on atterrit sur un bureau Windows et on doit double-cliquer sur un raccourci à la main, mais ça lance la même chose au final.

Et où est la frontière entre une appli de cloud computing et une appli de VNC tout ce qu’il y a de plus bête, qui sont autorisées sur l’App Store depuis des années (je pense à iTeleport par exemple) ?

avatar ⚜Dan | 

Pas besoin de les comprendres, c'est ce qu'ils veulent. Point final lol

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