Pour Tim Sweeney, le patron d'Epic, « l'App Store ne rend pas service aux développeurs »

Mickaël Bazoge |

Tim Sweeney ne lâche rien. Le fondateur et patron d'Epic, parti en guerre contre Apple concernant les pratiques de l'App Store, a donné le fond de sa pensée dans une interview au Financial Times. Sans trop de surprise, il blâme les « monopoles » d'Apple et de Google dans le domaine de la distribution de contenus numériques. Les deux entreprises « empêchent d'autres boutiques d'apps de concurrencer [l'App Store et le Play Store] ».

Crédit : Epic

« Cela entrave complètement les acteurs concurrents et le marché qui façonneraient de meilleurs magasins d'apps et de meilleures offres pour les consommateurs », assène-t-il. L'autre grief de Tim Sweeney concerne le service de paiement pour les achats intégrés. « PayPal facture [des frais de transaction de] 3 %. Mastercard et Visa facturent 2 %. Apple prend 30 %. C'est bien supérieur aux coûts réels du traitement des transactions de paiement ».

Le boss d'Epic reconnait à Apple d'avoir remporté la bataille sur un marché, celui du matériel. L'iPhone s'est imposé de manière équitable, et c'est mérité selon lui. Par contre, « [Apple] exploite cette position pour obtenir un avantage injuste sur la concurrence et sur d'autres marchés. Ça brise toute la dynamique concurrentielle qui a permis à l'industrie technologique de croître en bonne santé ».

L'App Store seul en son royaume

Dans sa vision des choses, l'App Store devrait batailler contre l'Epic Games Store, Steam, le Microsoft Store et « les autres boutiques émergentes, comme ils devraient le faire sur n'importe quel autre marché dans le monde, sauf dans celui des boutiques d'apps », déplore-t-il. Avec de la concurrence, Sweeney pense que les frais de paiement passeraient de 30 % à 2 ou 3 %. « Ou peut-être encore plus s'ils innovent ».

La commission prélevée par Apple prend en compte les frais de transaction et tout le bazar administratif des taxes locales, auxquels s'ajoutent des frais difficiles à chiffrer comme celui de la conception de nouveaux outils de développement ou encore l'exposition dans la boutique.

Le seul coût de la transaction financière a été évalué à 3 % par Apple dans le conflit qui l'oppose à l'autorité de la concurrence néerlandaise. Le constructeur a proposé un taux de prélèvement de 27 % sur les achats intégrés réalisés par des systèmes de paiement alternatifs intégrés dans les apps de rencontres. La différence entre ces 27 % et les 30 % de la com' habituelle correspond à « la valeur liée au traitement des paiements et aux activités connexes », 3 petits pourcents donc.

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Apple ne donne pas les revenus tirés de l'App Store, uniquement ce que rapportent les services dans leur ensemble. Une pratique comptable « louche » qui ne devrait pas être autorisée, assène Sweeney qui la décrit comme un « braquage » auprès des développeurs. Apple donne ainsi l'impression que c'est un chiffre d'affaires réalisé par ses soins, mais « ce n'est pas le cas ».

L'App Store n'est pas un service, au contraire, la boutique ne rend pas service aux développeurs, martèle-t-il. « L'App Store oblige les développeurs à s'occuper de leurs apps de façon médiocre, ce qui donne aux utilisateurs une expérience médiocre, tout ça pour facturer des frais de transaction et de traitement non compétitifs et gonfler le prix des biens numériques ». Bim, Apple est rhabillée pour l'hiver.

La grande crainte de Tim Sweeney, c'est pour le métavers. Epic est un des leaders de ce secteur naissant grâce à Fortnite, qui va au-delà du simple battle royale, avec l'organisation de concerts en ligne par exemple. Si les pratiques d'Apple et de Google devaient s'étendre aux métavers, « ils domineront le commerce physique qui se déroulera dans la réalité virtuelle et augmentée ».

« [Pour Apple et Google], si vous utilisez une application pour faire des achats qui vous donnent le droit de posséder des objets numériques, vous devez utiliser leur service de paiement. Le monde physique et le monde virtuel vont fusionner. Vous pourrez acheter un produit physique, et vous allez avoir droit à son équivalent virtuel en même temps. Vous achetez une Ferrari rose dans le monde réel et vous la possédez dans le metavers ».

Il plaide donc pour des changements « majeurs » dans les pratiques de ces deux entreprises, car ils ont créé les conditions qui vont leur donner « une mainmise sur le métavers ». Dans l'immédiat, les bisbilles entre Epic et Apple se poursuivent en justice. Le procès perdu par l'éditeur de Fortnite est désormais dans les limbes de l'appel.

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avatar Gerrer | 

Il es encore en vie celui la ? 🤣🤣🤣

avatar fte | 

@Gerrer

Et plus riche que jamais, oui.

avatar Gerrer | 

@fte

Malheureusement.

avatar Phiphi | 

Meilleures offres pour les consommateurs ou meilleurs offres pour le bénéfice qu’il pourrait en tirer ?

avatar dodomu | 

@Phiphi

Les deux : meilleurs pour Epic (plus de fric), mais aussi meilleurs pour les consommateurs : plus d’acteurs, plus de compétition, plus d’intérêt pour les acteurs à proposer des prix bas pour attirer le consommateur, qui bénéficieront des prix bas.

avatar Krysten2001 | 

@dodomu

Il n’y aura jamais de prix bas. C’est ça que vous ne voulez pas comprendre 😉

avatar dodomu | 

@Krysten2001

« Il n’y aura jamais de prix bas. »
Ça n’est effectivement pas garanti, mais en revanche si le marché reste fermé avec Apple comme unique intermédiaire, c’est certain que ça n’arrivera jamais, on ne peut pas savoir avant d’essayer… 🙂

« C’est ça que vous ne voulez pas comprendre 😉 »
Je n’ai pas l’impression d’être aussi buté que ce que vous pensez, et je pense être capable de changer d’avis, mais pour ça il va falloir me donner des arguments 😉

avatar iPop | 

@dodomu

Je ne suis pas trop de cette avis à propos des prix. Si les applications se perdent sur la toile, là où un store les concentre, elles se vendront moins. Et peut être les prix baisseront mais elles peuvent aussi triplés.

avatar dodomu | 

@iPop

C’est tout à fait possible 🙂
Mais encore une fois, on ne peut pas savoir à l’avance, d’où la nécessité de permettre à la concurrence d’exister, dans l’économie capitaliste moderne les clients sont les arbitres qui déterminent quelles équipes auront la victoire, mais pour qu’il y ait des matchs il faut plusieurs équipes 😉

avatar iPop | 

@dodomu

A vrai dire il y a un exemple : l’après Covid.
Pas de vente, baisse des prix puis rareté des produit : augmentation des prix.

avatar Krysten2001 | 

@dodomu

On l’a bien vu par exemple avec la baisse de la TVA pour les restaurateurs 😉

avatar dodomu | 

@Krysten2001

Faire de ce cas précis une généralité serait une erreur…😉
En revanche cela illustre bien la possibilité qu’aucune baisse des prix n’ai lieu, mais je n’ai pas dis le contraire : une libre concurrence ne garantit pas une baisse des prix, mais son absence l’empêche certainement.
Concernant votre exemple, il me semble difficile à transposer au marché des applications iOS. Pour les restaurants, il y avait déjà de la concurrence. Si aucun restaurateur n’a réellement baissé ses prix, qu’ont fait les clients ? Ils n’ont pas changé de crémerie, puisque pas d’incitation financière.
Le cas de l’AppStore est très différent : il n’y a aucune concurrence, et l’acteur unique en place est solidement ancré, les nouveaux acteurs vont devoir s’en différencier, et fortement s’il veulent prendre des part de marché. Et l’un des leviers permettant d’atteindre ce but est la baisse des prix.

avatar fte | 

@dodomu

"Et l’un des leviers permettant d’atteindre ce but est la baisse des prix."

Ou ce que pratique Epic depuis le lancement de son store concurrent de Steam : des jeux gratuits chaque semaine. J’en ai accumulé une quantité astronomique de quoi jouer jusqu’à la fin de mes jours. Je n’ai joué à aucun cependant.

Je ne suis pas certain de l’efficacité cependant, j’utilise toujours Steam en priorité… par habitude ? Parce que les jeux auxquels je joue sont dans ma librairie Steam, donc c’est là que j’ajoute les nouveaux de préférence ? Il faut que le jeu soit moins cher sur Epic au moment de l’achat. Et la plupart du temps j’achète mes jeux en promo.

Pas simple.

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> On l’a bien vu par exemple avec la baisse de la TVA pour les restaurateurs

En quoi c'est un exemple de 1) mise en concurrence et 2) n'ayant pas débouché sur une baisse des prix pour le consommateurs !?!

Le meilleur exemple de mise en concurrence ayant cassé une position de monopole c'est l'ouverture forcée du marché des opérateurs de téléphonie portable, détenu avant par l'opérateur historique, France Telecom / Orange.

Quel a été le résultat sur les prix pour les consommateurs, déjà ?

avatar iPop | 

@dodomu

Pendant des années le marché était ce qu’il était : ouvert. Rien de folichon.
Puis vint l’AppStore et ce fut un grand boom. Des apps dispo d’un simple clic.
Et Tim nous explique que passer son temps à flâner sur le web pour trouver des apps c’est mieux, plus pratique, etc. 🙄

avatar fte | 

@iPop

"Puis vint l’AppStore et ce fut un grand boom."

Tu n’es pas le premier à laisser entendre qu’il y aurait un lien de cause à effet ici, mais ce n’est absolument pas démontré.

avatar Nesus | 

@fte

Non, c’est juste vous que voulez pas l’accepter. Je vous ai déjà donner l’ensemble des données nécessaires.

avatar fte | 

@Nesus

"Non, c’est juste vous que voulez pas l’accepter."

Lol. C’est moi. Ça ne peut pas être une argumentation foireuse. C’est évidemment moi. Clown. 🤡

avatar dodomu | 

@Nesus

Le succès de l’AppStore peut aussi être lié au succès de l’iPhone (et vice versa), mais également au fait que c’était la seule porte d’entrée pour y vendre ses applications.
Peut-être qu’à l’époque 30% c’était un deal incroyable, mais les temps ont changé, et certains acteurs voudraient renégocier le contrat… or avec Apple ce n’est pas possible, et comme il n’y a pas de concurrence, les développeurs se plaignent, et considère qu’Apple, qui est en position dominante (ce qui n’est pas mal en soit) en abuse, ce qui est condamnable par la justice, mais peut attaquent en justice le colosse Apple, jusqu’au moment où un autre colosse voit ses intérêts s’aligner avec ceux des plus petits développeurs que lui, ce qui nous donne l’affaire actuelle.

avatar Nesus | 

@dodomu

Le succès de l’app store n’est lié qu’au développement de l’iPhone. Des stores, j’en ai eu sur mon Nokia, sur mon BlackBerry, même sur mon Philipps (en passant par une truc immonde créé par bouygues).
Il ne faut jamais oublié ce que fut l’iPhone. D’abord la démocratisation du forfait à data conséquente et ensuite la démocratisation de l’application. Parce que c’était plus adapté que la webapp qui elle même n’avait d’intérêt que parce qu’il y avait de la mobilité. Android y participe également, mais dans des proportions moindre, d’abord parce qu’il est arrivé après, parce qu’il n’y avait pas les mêmes exigences vis à vis des opérateurs (tout le monde se souvient des procès pour casser les monopoles, en France ce fut contre Orange) et ensuite parce que les exigences de l’app store ont permis d’avoir une vraie rentabilité pour les développeurs. On ne compte plus les témoignages tels que ceux des développeurs Monuments Valley qui expliquaient que 60% de leur business était issu d’iOS et que le piratage était à 80% sur android.
L’iPhone a créé un marché et ce marché a été essentiellement celui des applications (mais pas que). Donc le succès de l’AppStore, c’est le succès de l’iPhone.

avatar dodomu | 

@Nesus

« Le succès de l’app store n’est lié qu’au développement de l’iPhone. Des stores, j’en ai eu sur mon Nokia, sur mon BlackBerry, même sur mon Philipps (en passant par une truc immonde créé par bouygues). »
Comme vous le dites ici, le succès de l’AppStore n’est donc pas uniquement lié à ses qualités intrinsèque, mais aussi au succès de la position d’Apple avec le succès de l’iPhone, c’est un argument en faveur de l’abus de position dominante, comme pour l’installation par défaut d’internet explorer sous Windows par le passé…

« Il ne faut jamais oublié ce que fut l’iPhone. D’abord la démocratisation du forfait à data conséquente et ensuite la démocratisation de l’application. Parce que c’était plus adapté que la webapp qui elle même n’avait d’intérêt que parce qu’il y avait de la mobilité. »
Je suis d’accord, mais ces arguments ne sont pas propre à l’AppStore, on peux les utiliser pour justifier en quoi l’AppStore a eu du succès à sa sortie, mais pas pour justifier de pourquoi l’AppStore resterait aujourd’hui la meilleure solution pour la distribution d’application.

« Android y participe également, mais dans des proportions moindre, d’abord parce qu’il est arrivé après, parce qu’il n’y avait pas les mêmes exigences vis à vis des opérateurs (tout le monde se souvient des procès pour casser les monopoles, en France ce fut contre Orange) et ensuite parce que les exigences de l’app store ont permis d’avoir une vraie rentabilité pour les développeurs. »
Comme vous le dites Apple a eu un avantage en arrivant avant. Comme vous le dites, cela a permis de crée une vraie rentabilité pour les développeurs. Mais il faut noter que si c’était vrai dans le passé, ça ne l’est plus forcément pour tout le monde aujourd’hui !
Certains développeurs voudraient gagner plus, et sont prêt à créer leur propre AppStore, car ils ont les reins solides (ou estiment les avoir) pour faire aussi bien, voire mieux, que l’AppStore. Pourquoi les empêcher de créer leurs boutiques ? J’entends bien les avantages du store unique d’Apple, et je suis tout à fait d’accord pour dire que c’est pratique, que c’est globalement sécurisé et sûr, que certaines applications risquent de partir sur d’autres store, etc… Mais dans le même temps, je vois aussi des développeurs se plaindre, j’en vois un petit nombre être prêt à faire concurrence à l’AppStore, mais être bloqué par une limitation artificiellement mise en place par Apple, limitation qui est contraire (selon les interprétations) aux lois visant à garantir la libre concurrence entre les entreprises, pour éviter les abus de position dominante.

« On ne compte plus les témoignages tels que ceux des développeurs Monuments Valley qui expliquaient que 60% de leur business était issu d’iOS et que le piratage était à 80% sur android. »
Rien n’empêcherait Apple de mettre en place un système pour limiter le piratage : on pourrait imaginer le même système de notarisation que sur MacOS : une app iOS devra être signée par Apple ou un des AppStore alternatifs pour s’exécuter sur un iPhone, et en cas de distribution d’une version pirate, le certificat pourra être révoqué pour bloquer l’exécution de l’application.

« L’iPhone a créé un marché et ce marché a été essentiellement celui des applications (mais pas que). Donc le succès de l’AppStore, c’est le succès de l’iPhone. »
Comme vous le dites, les deux sont liés et s’influencent, on peut donc penser légitimement qu’au moins une partie du succès de l’AppStore vient du fait qu’il est disponible sur tout les iPhones, et qu’on ne peut pas en changer… 😉

Bref c’est un sujet complexe, et je pense que les deux côtés du débat ont de vrais arguments :
Oui un store unique à des avantages considérables que l’on devrait vouloir conserver.
Oui avoir plusieurs store apporterai de nouvelles applications actuellement interdites par Apple, apporterai la possibilité d’avoir des prix plus bas..
A mon humble avis, si Apple n’eut pas été aussi gourmande, tout ce ramdam n’aurait pas eu lieu, et nous aurions continué avec un store unique et des développeurs très majoritairement heureux de leurs revenus, mais Apple a été (à mon avis, et celui de nombreux développeurs visiblement) trop gourmande, et cela a abouti aux projets de réglementation européen et au procès et sanctions diverses dans différents pays…
Nous verrons bien ce que cela donnera ! 🙂

avatar pat3 | 

@dodomu

"mon humble avis, si Apple n’eut pas été aussi gourmande, tout ce ramdam n’aurait pas eu lieu, et nous aurions continué avec un store unique et des développeurs très majoritairement heureux de leurs revenus, mais Apple a été (à mon avis, et celui de nombreux développeurs visiblement) trop gourmande"

Apple n’a rien changé de sa politique, ce sont les développeurs enrichis qui veulent gagner plus. Je ne défends pas Apple, je dis juste que votre raisonnement repose sur des prémices fausses.

avatar iPop | 

@pat3

De mon humble avis ça n’aurait rien changé. Ils veulent tout simplement empocher leurs bénéfices. A une époque certain ne voulait même pas se donner la peine de faire une application iOS sous prétexte qu’il fallait un Mac, Adobe avait jouer son Joker (Flash) et c’était fait recalé.

avatar dodomu | 

@pat3

Apple n'a effectivement que peu changé sa politique sur l'AppStore, mais ce n'est pas un argument valide pour rejeter l’affirmation qu'elle serait devenu trop gourmande : on peut tout à fait considérer qu'Apple l'est devenue justement en refusant de baisser sa commission, en interdisant aux développeur de passer par des moyens de paiement autres, ou en les redirigeant vers leur sites web.
Les développeurs veulent gagner plus : c'est normal, c'est leurs droit. Apple veut maintenir ses marges, c'est normal, c'est son droit. Chacun fixe ses prix, et ses budgets de dépenses.
Mais cela ne fonctionne que si les clients sont libres d'aller voir ailleurs, pour faire jouer la concurrence. Hors de concurrence, il n'y en a pas sur les plateforme mobiles Apple. On pourrait dire que les applications web en serait une, mais elle est limité par Apple (une webapp n'a pas accès à tout ce qu'une app native peut faire), c'est comme si un constructeur automobile vous disait qu'il était concurrencé par les vélo, ce n'est pas sérieux.
Cela ne fonctionne aussi que si l'acteur en position dominante n'abuse pas de cette position. Quand Apple ponctionne 30% (puis 15% après la premiére année) des revenus des clients iOS de Spotify, et propose dans le même temps Apple Music à ses clients, avec des notifications et des bannière dans l'OS, avec l'application préinstallé sur tout les iPhone, sans que Spotify n'ai accès à ces avantages, on peut comprendre que Spotify trouve qu'il s'agisse de concurrence déloyale et attaque Apple en justice, et/ou fasse du lobbying pour faire évoluer les réglementations...
Enfin, ce deal 30%/70% pouvait être bon par le passé, Apple à mis effectivement en place un tout nouveau secteur économique et à permis à des entreprise de naitre et de se développer, mais le même deal peut ne plus être si avantageux aujourd'hui, et c'est normal pour les développeurs qui se sentent lésés de vouloir changer les choses. Le deal avec Apple n'a pas changé, mais l'époque et ses contraintes si... Il y a 10 ans, avoir un forfait mobile avec 2 heures d'appel/sms illimités/2 Go d'internet mobile pour 35€ par mois pouvait être considéré comme une bonne affaire, mais la plupart de gens aujourd'hui trouverait scandaleux de payer si cher pour si peu, et contacterait leur opérateur pour renégocier le contrat, et dans l'hypothèse où il refuserait, passerait à la concurrence, ce que ne peuvent justement pas faire les développeurs...

avatar byte_order | 

@pat3
> Apple n’a rien changé de sa politique,

Oh que si.
Au départ elle ne voulait une commission que sur les ventes d'apps. Et pendant plusieurs années, le modèle économique des apps pour iPhone était celui de vendre les apps.

Mais ensuite, vu la vague massive de migration vers des apps gratuites avec contenu ou service payant, contenu et/ou service rendu par l'infrastructure du développeur de l'app et non plus par celle d'Apple dans le cas de la distribution des apps, Apple a choisi d'imposer que ces contenus et services payants créés et distribués intégralement par des tiers sans l'aide d'Apple, contrairement aux apps, soient eux aussi soumis à sa taxe, comme si elle était propriétaire des terminaux des clients.

Ce qui a changé c'est que Apple s'est mise à exigé une part des revenus tirés du travail d'autrui auquel, elle, ne participe en rien, le service ou le contenu étant créé ailleurs (et souvent de manière multiplateforme d'ailleurs) et est distribué directement par le développeur jusqu'aux iPhones des consommateurs.

Ce qui a changé c'est qu'elle a transformé sa commission sur son service de distribution d'apps en douane globale prélevant toute forme de transaction commercial entre un tiers et un propriétaire d'iPhone. C'est plus une marge de distribution d'un store, c'est un péage d'accès au parc d'iPhones... qui ne lui appartient pourtant pas.

avatar iPop | 

@fte

Bien sûr que c’est démontré. Avant on disait « logiciel » (Windows) et tout le monde sans cognait, c’était des trucs de Geek. La majorité des applications étaient des applications de réseaux, des consoles serveurs, etc…c’était barbant et fallait le plus souvent acheter le livre qui va avec à la Fnac.
Maintenant tout le monde dit « Appli » et c’est cool. Tellement cool qu’on en veut plus, on en trouve de toute sorte, de services à faire du coloriage.

avatar fte | 

@iPop

"Bien sûr que c’est démontré."

Bien sûr que non. L’explosion n’a pas eu lieu avec l’arrivée d’AppStores sur toutes les plateformes, l’explosion a eu lieu sur smartphone avec l’explosion des ventes de smartphones, pour lesquels les app stores étaient (ou sont) le seul moyen de distribution.

avatar byte_order | 

@iPop
> Avant on disait « logiciel » (Windows) et tout le monde sans cognait, c’était des trucs de Geek

Mais oui. C'était tellement anecdotique que même 20-30 ans après, 75% des ordinateurs utilisent encore Windows. Tout le monde s'en cognait tellement que même après tout ce temps, les gens se servent encore massivement de ce système d'exploitation... et donc des logiciels disponibles pour, alors que ces "apps" si cools sont pourtant là depuis 14 ans maintenant.

> La majorité des applications étaient des applications de réseaux, des consoles serveurs, etc…

N'importe quoi.

Les 4 logiciels les plus connus sur Windows sont... des logiciels de bureautiques. Rien à voir avec le réseau ni des consoles serveurs.

On voit bien que soit vous ne vous souvenez pas de l'année 1995, soit que vous êtes trop jeune pour l'avoir connu. Dans les deux cas, clairement, vous parlez d'un passé bien plus antérieur à Windows et surtout bien moins grand public, alors qu'avant 2008 y'a bien eu des logiciels grand public.

Apple a traversé une période très difficile durant la fin des années 90 par exemple, et je pense sincèrement que sans Adobe Photoshop et Illustrator cela aurait pu se terminer bien plus mal.
Oui, 2 "logiciels" de "geek", pas du tout de réseau ni de serveurs, mais, oui, fallait souvent s'autoformer... en achetant des livres sur ces logiciels.

La raison pour laquelle les "apps" n'ont pas besoin d'apprentissage c'est parce que pour l'immense majorité d'entre elles sont nettement moins complexes à utiliser... parce que nettement plus limitées en fonctionnalités.

Trouvez donc une app mobile qui propose des capacités fonctionnelles équivalents à celles d'un DaVinci Resolve ou d'un Blender 3D. Ou même très simplement, essayer donc de gérer une feuille de calcul un minimum sérieuse...

> Tellement cool qu’on en veut plus, on en trouve de toute sorte, de services à faire
>du coloriage.

Beaucoup de casual "consommables", oui.

avatar dodomu | 

@iPop

« Pendant des années le marché était ce qu’il était : ouvert. »
Faux, nous parle ici du marché des applications mobiles (iOS plus spécifiquement), pas de celui des ordinateurs portables.

« Puis vint l’AppStore et ce fut un grand boom. Des apps dispo d’un simple clic. »
Difficile d’être aussi catégorique, le succès de l’AppStore est aussi dû au succès de l’iPhone, et au fait qu’il s’agit du seul et unique point d’entré pour les applications iPhone…

« Et Tim nous explique que passer son temps à flâner sur le web pour trouver des apps c’est mieux, plus pratique, etc. 🙄 »
Rassurez-vous, ce qu’il demande c’est de pouvoir installer d’autres store, pas uniquement de tout fouiller depuis le web, vous aurez le même confort qu’avec l’AppStore, mais sur une autre application que l’AppStore.

Je terminerai en posant un contre exemple : si l’AppStore fut un immense succès, le Mac AppStore ne connaît pas le même sort, pourtant il partage les mêmes caractéristiques que son homologues sur iOS. Pourquoi donc alors les utilisateurs de Mac et/ou les utilisateurs continuent de le bouder ?

avatar iPop | 

@dodomu

Oui l’iPhone y joue un grand rôle, c’est un tout. On peut avoir une bonne recette et s’y prendre mal, il faut juste trouver le truc qui fait que.
Le truc c’est que Apple a démocratisé le Store, et donc tout le monde veut en faire un pour avoir sa part de gâteau. On se souvient tous de Microsoft qui attaqua pour posséder le nom AppStore.
Mais cela ne peut marcher que si on est connu.

avatar fte | 

@iPop

"Le truc c’est que Apple a démocratisé le Store"

Non. Le téléphone mobile n’a pas été démocratisé par Apple. Ils ont reformulé le smartphone, dans un marché de téléphonie en très forte croissance. L’app store a été imposé et non démocratisé. L’iPhone est minoritaire dans un vaste marché dominé très très lourdement par Android.

La grande force d’Apple a été (est) de capter les profits, pas les parts de marché. Apple de démocratise rien.

avatar iPop | 

@dodomu

Les applications du Mac sont compliquées, des interfaces en vrai foutoir, pas forcément ergonomique et le plus souvent moches. Ça n’a rien de « cool ». Et puis le Mac c’est vieux.
Sans oublier que l’application Mac AppStore, faut le dire, est une merde.
Personnellement je n’ai jamais compris comment avoir toutes les applications que j’ai acheté. Sur iOS il y a toujours deux boutons pour la recherche en plus de son compte.

avatar pat3 | 

@iPop

"Personnellement je n’ai jamais compris comment avoir toutes les applications que j’ai acheté."

Sérieux ?
Tu cliques sur l’icône de ton avatar en bas à gauche… et c’est tout. C’est plus simple que sur iOS.

avatar pat3 | 

@iPop

"Les applications du Mac sont compliquées, des interfaces en vrai foutoir, pas forcément ergonomique et le plus souvent moches. "

Soit c’est de l’ironie, soit c’est bêtement gratuit. Je ne suis pas sûr d’avoir compris…

avatar Florent Morin | 

> Avec de la concurrence, Sweeney pense que les frais de paiement passeraient de 30 % à 2 ou 3 %.

Pour la grande majorité des développeurs (excepté les gros éditeurs comme Epic), la commission de l'App Store est de 15 %.
Celle de l'Epic Store est de 12 % (loin des 2-3 %), avec parfois une variable en fonction des moyens de paiement...

Donc bon. Le niveau de crédibilité frôle le zéro.

avatar Krysten2001 | 

@FloMo

Et surtout que ces fameux 30% ne fait pas que les moyens de payements mais encadre beaucoup de services pour les développeurs.

avatar Florent Morin | 

@Krysten2001

💯

avatar fte | 

@FloMo

"💯"

Je devrais être surpris. Malheureusement je ne le suis pas.

avatar fte | 

@Krysten2001

"beaucoup de services pour les développeurs."

Malheureusement pas optionnels. On frôle la vente forcée de services non désirés.

avatar marc_os | 

@ fte

> vente forcée de services non désirés

Lesquels ?

avatar fte | 

@marc_os

"Lesquels ?"

Leur système de paiement par exemple ?
Leur système de distribution ?
Leur système de validation ?
Leur service d’intermédiaire entre éditeur et client ?
Leurs cartes ?
Leur assistant vocal ?
Leur système de contrôle domotique ?
Je pourrais continuer mais c’est l’heure d’aller me coucher, je n’ai pas toute la nuit.

avatar marc_os | 

@ fte

Visiblement tu n'as aucune idée de ce que c'est de la vente forcée.
https://www.litige.fr/definitions/vente-forcee-sans-commande

avatar fte | 

@marc_os

C’est ta seule objection ? Un point de vocabulaire juridique ? Okay.

avatar iPop | 

@Krysten2001

Vraisemblablement les 30% ne sont valable que la première année, passée le cap…

avatar fte | 

@FloMo

"Le niveau de crédibilité frôle le zéro."

Bien entendu tous prêchent pour leur église. La crédibilité d’Epic n’est ni meilleure ni pire que celle d’Apple. Zéro pour les deux. Rien de surprenant.

avatar Phiphi | 

Quand aux achats intégrés c’est pas 30 (ou 15) % pour les frais de transaction, c’est ce qui sert aussi à payer le stockage des applis. De TOUTES les applis, y compris les applis gratuites.
Si toutes les applis deviennent gratuites avec des achats externes, les personnes qui veulent OFRIR des applications LIBRES seront à terme obligées de payer des frais de mise à disposition. Je ne suis pas certain qu’on y gagne tant que ça à terme.

avatar bibi81 | 

les personnes qui veulent OFRIR des applications LIBRES seront à terme obligées de payer des frais de mise à disposition

C'est déjà le cas à l'heure actuelle 100$/an...

avatar Phiphi | 

@bibi81

Ah je savais qu’il y avait une inscription payante pour être développeur mais vous devez payer ca en plus pour chaque application mise en ligne ?

avatar geooooooooffrey | 

Non c'est juste 100€/an pour avoir un compte dev

avatar Phiphi | 

@geooooooooffrey

Ah oui donc c’est bien différent !
Ça ne change donc absolument rien à ma remarque initiale 🤷‍♂️

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