Chose promise, chose due : la Commission européenne va bien proposer jeudi une nouvelle directive imposant aux fabricants de smartphones l'utilisation d'un chargeur universel en Europe. Selon Les Échos, il faudra donc que les appareils vendus chez nous disposent d'au moins un port USB-C, et il ne sera pas possible de feinter en incluant seulement un adaptateur dans la boîte.
Apple et son Lightning sont évidemment visés par la Commission, la majorité des marques de téléphones Android étant déjà passés à l'USB-C. Le projet de directive appelle à une véritable unification technologique du marché des smartphones : un constructeur pourra conserver un port propriétaire s'il le souhaite, mais il faudra en plus un port USB-C !
Le projet implique aussi de ne plus vendre automatiquement un chargeur avec chaque nouvel appareil. Il ne concerne pas que les téléphones, mais également les caméras, les tablettes, les casques audio et enceintes — l'AirPods Max devra donc lui aussi troquer son port Lightning par de l'USB-C, sans oublier l'iPad. Évidemment, Apple ne l'entend pas du tout de cette oreille et a déjà affirmé qu'une telle approche « étouffe l'innovation plutôt que de l'encourager et nuira aux consommateurs ».
S'il va être discuté jeudi, l'entrée en vigueur du texte n'est pas pour tout de suite. Si tout se passe bien, le projet sera adopté début 2022 pour une mise en application en 2024, après un temps d'adaptation laissé aux fabricants. Néanmoins, cette directive pourrait arriver trop tard : des rumeurs évoquent depuis quelque temps un éventuel iPhone… sans port du tout !
En plus d'échapper à la Commission, ce changement aurait d'autres bénéfices pour Apple. L'entreprise pourrait améliorer l'étanchéité de l'iPhone, libérer de la place sous le capot de son téléphone, pousser ses galets de recharge MagSafe, mais aussi bloquer certaines failles de sécurité (comme les boitiers de hack de Cellebrite).
Rappelons que la Commission européenne mène actuellement plusieurs enquêtes contre Apple, et plus particulièrement sur l'App Store et sur ses pratiques anticoncurrentielles