Apple embauche un DJ découvreur de talents pour le futur iTunes

Mickaël Bazoge |

Il n’y a pas que les voitures dans la vie, même si on a pu faire le plein, ce week-end, de rumeurs autour des projets à plusieurs roues d’Apple (ici, et ). Plus près de nous, la Pomme travaille au lancement de son nouveau service musical à base de Beats, et cela semble se préciser très franchement avec l’embauche de Zane Lowe, un DJ fameux sur les ondes de Radio 1 de la BBC.

À 41 ans — dont 12 passés sur la Beeb — Lowe rejoindra après le mois de mars les troupes de Cupertino. Le pedigree du DJ est impressionnant : Lowe a joué un rôle majeur dans la découverte de nouveaux groupes et artistes; ses émissions ont permis à ces derniers de rencontrer leur public. Pour beaucoup, elles ont aussi servi de rampe de lancement pour le succès. Si Zane Lowe n’a pas précisé quel serait son rôle chez Apple, cet expert de la curation musicale aura sans aucun doute toute sa place chez Beats Music dont l’une des particularités est précisément d’offrir des listes de lecture personnalisées très pointues.

Reste à savoir quand ce nouveau service musical atteindra nos oreilles. Billboard l’annonce pour ce printemps, voire cet été. On a appris il y a quelques jours qu’iOS 8.4 comprendra tout le nécessaire logiciel pour accéder à cette nouvelle offre se déclinant — de ce qu’on en comprend — en une formule : un abonnement mensuel « tout illimité » pour 7,99$. Le site n’évoque pas d’offre gratuite, mais on imagine qu’iTunes Radio continuerait d’être du voyage.

Une source proche du dossier précise néanmoins qu’Apple ne compte pas se limiter au seul streaming. L’entreprise, qui a les poches profondes, veut rien moins qu’incarner « le business de la musique; ce n’est pas [simplement pour] concurrencer Spotify ». Apple a une arme fatale dans ses valises : les quelques 800 millions de comptes iTunes, dont la plupart enregistrés avec une carte bancaire. L’intégration des services de Beats Music, pré-installés dans tous les terminaux iOS, aiderait aussi beaucoup à la reconnaissance de la future offre.

Autre chantier ouvert par Apple : un « gros nettoyage » du catalogue de l’iTunes Store. L’idée est de mettre au panier les milliers de morceaux « spam » (karaoké, reprises, chansons ré-enregistrées…) qui tirent la bibliothèque de la boutique vers le bas question qualité, et sont source de confusion pour le consommateur — et de déception, ce qui n’est jamais bon pour le business (au passage, on aimerait un même effort pour l’App Store). Une source évoque aussi la volonté d’améliorer les ventes de l’iTunes Store en mettant en avant les titres susceptibles de se vendre. Billboard parle de faire de la boutique une sorte de Target (un distributeur pousse-carton) de la musique.

Les artistes (et leurs maisons de disques) sont donc choyés par Apple, et par leurs dirigeants. On a ainsi vu Tim Cook, Eddy Cue, Robert Kondrk (vice-président d’iTunes, en charge de mener à bien le chantier Beats) et Jimmy Iovine sur une même table, en compagnie d’Al Gore, durant le gala de chauffe des Grammy Awards le 7 février (lire : L’iPad Air pousse le volume à 11). Les artistes et industriels invités à la fête ont fait la queue pour discuter avec les officiels d’Apple : Lucian Grainge, CEO d’Universal Music Group et Daniel Glass le fondateur de Glassnote n’ont pas manqué de tailler le bout de gras, peut-être pour finaliser les accords avec Iovine qui a multiplié les rendez-vous ces dernières semaines.

avatar Mark Twang | 
avatar hugome | 

@Mark Twang :
Bien vu !

avatar DG33 | 

@MacG
"Il n’y a pas que les voitures dans la vie, même si on a pu faire le plein, ce week-end"
Non mais sans déc, comment avez-vous su que nous étions passés à la pompe ?

avatar Mark Twang | 

@DG33 :
C'est la nouvelle Fonction Smart iGen. Tout ce que vous faites peut être analysé par la rédac.

avatar narugi | 

Super bonne nouvelle si ils procèdent au nettoyage des musiques polluantes. Rien que récemment la musique FourFiveSeconds de Rihanna, Kanye West et Paul McCartney est dupliqué en je ne sais combien de fausses éditions.

J'espère que Apple conservera le nom de Beats avec pourquoi pas iTunes Beats Music. ^^

avatar raf30 | 

@narugi :
Itunes Beats Music.... IBM ? Peu probable...

avatar vincentbls | 

"Dans les années 60, une quantité importante de musique expérimentale et nouvelle a été enregistrée et sortie sur disque. Regardez qui était à la tête des maisons de disques à l’époque. Pas des jeunes hippies. C’était des vieux qui fumaient le cigare. Ils jetaient un œil au produit et disaient : “J’en sais rien ! J’ai aucune idée de ce que c’est ! Enregistrez moi ça, sortez le et on verra ce que ça donne.” On était mieux lotis avec ces mecs, qu’avec les soit-disant jeunes hippies qui sont aux manettes aujourd’hui et décident de ce que la population devraient voir et écouter." F. ZAPPA.

avatar Mark Twang | 

@vincentbls :
Merci pour la traduction !

avatar le ratiocineur masqué | 

D'un autre coté dans les années 60 le monde était bien différent et les entreprises et décideurs pouvaient se permettre de prendre des risques, commercialiser des produits, puis si ça fonctionnait alors tant mieux si ça fonctionnait pas tant pis on passe au suivant. Puis le choc pétrolier de 73 est arrivé puis 79 le monde a été chamboulé et s'est mis à fonctionner en situation "de crise" versus "situation de prospérité" qui était alors la norme avant. Et quand c'est la crise tout le monde se met à compter le coût de chaque chose et personne ne veut plus prendre de risques "inutiles" car personne ne veut être responsable d'un échec. Du coup on veut avoir la réponse de savoir si tel ou tel chose va fonctionner (sous entendu "se vendre") avant de le créer, avant de le commercialiser. Et c'est à partir de là que l'on va catégoriser les goûts et profils des acheteurs potentiels, fonctionner avec des statistiques, parler de "tableaux de projections" et voir les mots "coût" et "profit" apparaître beaucoup plus souvent sur les documents interne.

Et tout ceci dans son ensemble, qu'on le veuille ou non, s'appelle "l'évolution".

avatar Mark Twang | 

Merci de permettre qu'on ne le veuille pas.

avatar le ratiocineur masqué | 

Oui, normal, sinon t'imagines si on ne pouvait pas ne pas vouloir l'évolution, ça serait une révolution !

avatar simnico971 | 

Déjà si on pouvait avoir iTunes Radio en France ça serait pas mal.

avatar Le docteur | 

Ce n'est pas une crise mais une rationalisation de nos vies au profit de ceux qui tiennent les calculettes. C'est cette rationalisation elle- même qui dégage du profit, aux dépends de ceux qui sont rationalisés, transformés en produits.

avatar Mark Twang | 

@Le docteur :
Exactement. Et c'est déguisé en évolution, tout comme le travail de 14 heures était une "évolution" du mode de production au XIX e siècle. Heureusement, ceux qui étaient contre cette évolution ont obtenu des conditions plus humaines.

avatar tipatmorin35 | 

Bonne nouvelle

avatar DouceProp | 

La cassette va tuer le disque ! Les pirates enregistrent tout sur bandes !
Euh... Excusez-moi, je me suis trompé d'époque.

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