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Les exclusivités d'Apple Music vont-elles franchir l'Ocean ?

Florian Innocente

vendredi 26 août 2016 à 18:00 • 6

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La sortie du dernier album de Frank Ocean a-t-elle mis en péril le principe des exclusivité dont est friande Apple pour populariser son service de streaming ?

D’après Hits Daily Double, un accord entre Lady Gaga et Apple s’en trouverait compromis. L’artiste est sous contrat avec Interscope, propriété du géant Universal Music. Et c’est à ce niveau que se joue la partie. Ocean était aussi un artiste Universal, au travers du label Island Def Jam.

Ocean a joué un joli tour (ou méchant, c’est selon) à Lucian Grainge, le grand patron d’Universal Music. Le 19 août apparaissait « Endless » sur Apple Music, une vidéo de 46 minutes visible à volonté et gratuitement pour les abonnés.

Lucian Grange

48h plus tard, Ocean sort cette fois l’album tant attendu par ses fans, Blonde. Il est en streaming sur Apple Music et en vente sur iTunes. Une exclusivité de 15 jours monnayée par Apple.

À ce détail près que cet opus est publié par la propre maison de disques d’Ocean. Universal est mis complètement hors jeu. Il ne peut que regarder le train passer. Le label ne retirera pas grand chose d’« Endless » qui n’est pas vendu et tous les bénéfices de Blonde vont lui échapper, allant dans les poches du label Boys Don’t Cry.

Hits Daily Double raconte qu’Universal aurait fini par se lasser des exigences de son protégé et accepté qu’il rachète son contrat en vue d’une séparation à l’amiable.

Pour ce faire, Ocean aurait négocié une avance de 5 millions de dollars auprès de Live Nation, grand spécialiste en organisation de concerts. Une somme employée à rembourser Universal, tandis qu’avec « Endless » Ocean remplissait sa dernière part du contrat : livrer un ultime album pour Island Def Jam.

Si ce n’est qu’Universal aurait été tenu dans l’ignorance de l’existence de Blonde et que sa sortie immédiatement après le long clip vidéo a relégué ce dernier au second plan.

Fureur de Lucian Grainge, qui a décrété dans la foulée l’arrêt de toutes les opérations d’exclusivité au niveau mondial. Apple en ferait donc les frais avec le prochain album de Lady Gaga. Et puis Universal et ses filiales ont d’autres poids lourds sous leur aile, dont certains sont très proches d’Apple (Drake, The Weeknd qui ont tous deux collaboré avec Apple Music) voire plus (Dr Dre, cofondateur de Beats), Eminem, Selena Gomez, Rihanna ou bien encore Kanye West et Justin Bieber.

Quant à Universal et Ocean, les choses ne sont pas terminées, il pourrait y avoir plainte si le contrat prévoyait une abstinence musicale temporaire entre deux sorties d’albums chez deux labels différents.

Cette affaire plutôt rocambolesque pose toutes sortes de questions sur ce qu’il va advenir de ces exclusivités. Universal n’est pas la seule grande maison de disques, sa politique ne sera pas forcément partagée par ses concurrents. Spotify, quant à lui, pourrait essayer de profiter de la situation pour obtenir des faveurs que les labels lui refusent.

Si ces exclusivités disparaissaient pour de bon, les premiers à s’en féliciter seraient peut-être les abonnés aux plateformes payantes autres que celle d’Apple…

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