Avec un peu de retard, le patron de la fintech Swoon a finalement redonné signe de vie. Après une mise en liquidation judiciaire et une fermeture du service durant l'été, plusieurs clients se sont plaints de ne pas revoir leurs épargnes et d'une absence de communication de l'établissement, comme nous le rapportions la semaine dernière. Sans nouvelles depuis plusieurs semaines, les clients ont commencé à évoquer une action en justice, ce qui a visiblement motivé son président à répondre aux questions de MoneyVox.
Quentin Haddouche confirme tout d'abord que les fonds sont bien situés à la Financière de garantie, une autre de ses sociétés qui n'est pas en liquidation. C'est celle-ci qui va devoir rembourser les clients. « L’objectif est bien de récupérer l’intégralité de l’argent et de le restituer aux clients », rassure-t-il. Il affirme que certains utilisateurs ont déjà été remboursés et qu'ils le seront tous à terme. Niveau délai, il ne veut cependant pas s'avancer : « Pas 10 ans, mais pas 10 jours non plus, ce serait malhonnête de ma part. Dans les semaines à venir, certains clients seront rassurés. »
Même si les comptes épargnes étaient présentés comme des « livrets », l'argent a été utilisé pour faire des prêts à des petites structures. Ce n'est pas une surprise, car c'est le modèle économique défendu par Swoon depuis sa création en 2018. En revanche, ce fonctionnement risque d'allonger les délais de restitution, qui ne pourront être faits qu'au fur et à mesure que les débiteurs remboursent la Financière de garantie.
Interrogé sur son manque de communication, Quentin Haddouche ne se dégonfle pas. « Nous avons toujours agi de manière honnête et la plus transparente possible », explique celui qui restait injoignable pour nous comme pour ses clients la semaine dernière. En dépit de cette prise de parole, plusieurs clients sur les forums de MoneyVox envisagent toujours de porter collectivement l'affaire en justice. « Si je dois m’expliquer devant la justice, je le ferai évidemment. Je ne cherche pas à me défiler », affirme le patron.