En attendant celui d’Apple, Presto lance son service de streaming pour les amateurs de classique et jazz

Nicolas Furno |

Presto Music annonce le lancement de son service de streaming, accessible depuis un grand nombre de pays, dont la France, la Belgique et la Suisse, à cette adresse. Concentrée exclusivement sur la musique classique et le jazz, cette nouvelle offre débute à 10,99 € par mois sans engagement et propose un catalogue de plus de 200 000 albums qui peuvent être écoutés sans pertes et sans limite. Rien de très original sur le papier, mais c’est un service optimisé pour ces deux genres bien mal traités par les généralistes.

Cette entreprise britannique connaît bien le sujet, car elle vend de la musique classique et jazz depuis l’ouverture d’une boutique physique dans les années 1980 et d’un site web au tout début des années 2000. Son service de streaming propose ainsi moins de titres que ses concurrents, mais ce contenu devrait être bien mieux organisé, avec des métadonnées complètes et correctes pour tout le catalogue. Ce n’est pas qu’un détail : le classique, en particulier, ne fonctionne pas selon les modes de fonctionnement habituels, où chaque album correspond à la sortie d’un groupe ou d’un artiste. Il faut gérer différemment les compositeurs, les œuvres et les interprètes et cela demande un important travail préalable.

L’énorme retard d’Apple Classical, ce service de streaming dédié au classique qu’on attend depuis l’été 2021, pourrait d’ailleurs être lié à cette difficulté pour organiser correctement le catalogue, d’après ce que nous avons pu entendre. Même si le service se crée sur la base de Primephonic, qui disposait de sa propre offre consacrée au genre, il semble bien que la pomme a sous-estimé la charge de travail nécessaire, ce qui expliquerait un plan initial bien trop ambitieux.

La question de la rémunération bloque-t-elle aussi ? Là encore, le modèle traditionnel où un artiste est rémunéré en fonction du nombre d’écoutes de ses morceaux ne fonctionne plus correctement dans ce monde. Comme l’explique Presto Music, les titres peuvent énormément varier en longueur : les plus courts peuvent se contenter de quelques dizaines de secondes, quand les plus longs dépassent la demi-heure. C’est pourquoi, comme Primephonic avant lui, ce nouveau-venu a choisi de rémunérer les ayants droits à la seconde écoutée et non au morceau. Est-ce qu’Apple entend garder ce principe de son côté ? Est-ce que cela pose des problèmes lors des négociations ?

En attendant d’avoir les réponses pour Apple, on peut tester dès maintenant Presto Music et son service qui est accessible depuis le web, ainsi que via des apps pour iOS et Android. Pas de musique compressée ici, le catalogue est entièrement proposé en qualité CD, avec même une partie (plus de 34 000 albums) qui monte jusqu’au 24 bits et 192 kHz. Plus de 70 000 albums sont accompagnés de livrets complets numérisés, un élément souvent essentiel dans le monde du classique.

Deux formules sont proposées, mais elles offrent les mêmes prestations en streaming, la différence entre la version de base à 10,99 € par mois et celle à 13,99 € est l’intégration pour cette dernière d’une réduction de 10 % sur les achats réalisés sur la plateforme. Si vous ne cherchez qu’une offre de streaming, l’abonnement par défaut suffit amplement. Notez qu’il n’y a pas d’offre familiale, mais qu’une réduction est proposée si vous payez pour une année entière : 109,9 € par an, soit environ 9,16 € par mois.

Source
Photo de fond accroche : Old Photo Profile (CC BY 2.0)
avatar Malouin | 

Ben oui…
En attendant le service d’Apple.
Je suis un ancien de Qobuz passé sur Apple Music (Qobuz ne proposait pas de formule « familiale » à l’époque).
J’avoue être plutôt satisfait des services d’Apple Music (notamment avec Sonos) mais j’ai hâte que Tim balance le service Apple dédié « Musique Classique » .
Notamment pour les raisons évoquées dans l’article.

avatar baritono | 

Qobuz reste une référence dans ce domaine et pas seulement…

avatar hdam1959 | 

@baritono

"Qobuz reste une référence dans ce domaine et pas seulement…"

Hmm … J’ai ouvert un compte d’essai gratuit de Qobuz pour me faire une idée.

Résultat : je ne suis pas sûr en quoi Qobuz est une référence dans ce domaine. Il me faudrait peut-être plus de temps pour m’en assurer, mais il m’a immédiatement semblé que Qobuz souffre des mêmes problèmes de métadonnées qu’Apple Music.

Pas de catalogue des œuvres ou des compositeurs, par exemple.

Ainsi, une recherche simple comme « Brahms ballades op. 10 » sur les albums ne trouve pas l’excellente version de Paul Lewis qui figure en complément de son enregistrement du premier concerto pour piano du même compositeur.

Apple Music a le même problème.

Si on ajoute le nom du pianiste dans la recherche : « Brahms ballades op. 10 Paul Lewis », Qobuz trouve l’enregistrement, ce qui prouve bien qu’il y a un problème dans l’organisation du catalogue.

L’application IDAGIO, à la présentation bien plus rustique, n’a quant à elle aucun problème pour trouver l’enregistrement en question. La même recherche donne la liste de tous les albums correspondant à la requête et il est ensuite possible de filtrer par interprète.

Alors ma question est : en quoi Qobuz est-elle une référence dans le domaine ?

Peut-être que j’ai raté quelque chose ? Si c’est le cas, je veux bien qu’on m’éclaire …

avatar mimot15 | 

A regarder de plus près avec la version d'essai bien sûr, mais je ne vois pas trop ce que cette solution apporte par rapport à l'offre de Qobuz ? Qui reste un tout petit poil plus cher certes, mais qui a tout : abonnements différenciés, appli ios, MacOS et lecteur Web, téléchargement en local. Achat d'albums possible aussi (avec des remises souvent bien plus importantes que 10%..) et intégration à Audirvana et Roon (les meilleurs lecteurs !). Qobuz est sans aucun doute globalement la meilleure offre aujourd'hui, pour le classique et le jazz en tout cas. Son catalogue est réellement ahurissant. Et Qobuz permet aussi l'écoute des autres genres musicaux..
Il semble que Prestomusic veuille surtout proposer l'achat des albums musicaux.

avatar marc_os | 

@ mimot15

Malheureusement Qobuz n'offre rien pour ATV alors qu'ils ont une app iOS qu'il ne serait pas difficile à adapter et qu'ils supportent Samsung TV, Chromecast et même la Freebox, et alors qu'ils sont "supportés" par maintes marques de chaîne Hifi.
Ma chaîne Hifi étant analogique, le pont vers le monde numérique se fait via une ATV (et DAC externe).
Ne pas proposer d'app pour ATV est pour moi rédhibitoire.
Malheureusement Presto ne semble pas en proposer non plus, vu que tvOS n'est pas dans la liste à côté de iOS, Android et d'un "web player".

avatar dgianni | 

Qobuz reste la référence pour moi

avatar occam | 

Je suis, ou plutôt j’étais, client de longue date de Presto Music. D’abord pour les CD, ensuite pour le téléchargement. Ma relation avec eux s’est refroidie après le téléchargement de quelques fichiers FLAC défectueux. Presto n’offre que du FLAC en téléchargement, 16/44.1 ou 24/96. Leur SAV n’a apporté aucune assistance, imputant la faute à son fournisseur (EMI en l’occurrence).

Je me suis résigné à racheter les fichiers chez Qobuz. Qobuz a l’avantage, vital en la matière, d’offrir le téléchargement en plusieurs formats, avec ou sans compression. Comparant les versions WAV, AIFF, ALAC et FLAC, j’ai pu vérifier que la conversion FLAC était fautive, induisant des distorsions allant jusqu’à la saturation. Une recherche laborieuse a révélé qu’une version déficiente du codec FLAC était en usage dans les années 2007-2009, et que des productions jusqu’en 2011 au moins sont concernées. Ce que Presto Music aurait pu constater, et dû remédier. Mais zéro.

Ceci dit, il n’est pas mauvais de voir un deuxième distributeur indépendant de musique classique et jazz lancer une offre de streaming.
Néanmoins, le streaming reste absolument tributaire du catalogue que les maisons de production veulent bien diffuser. Or, le processus de concentration se poursuit. Après Harmonia Mundi en novembre dernier, dont le précédent investisseur de référence, PIAS, a revendu un paquet de contrôle à Universal🤢, c’est maintenant au tour de Hyperion d’être racheté par Universal🤮.

C’est pourquoi je continuerai à télécharger les titres qui me tiennent vraiment à cœur (et qui ne sont généralement pas le mainstream commercial que nous rabat Universal) et à me constituer ma propre discothèque ; indépendante et inamovible.

avatar Orphanis | 

@ hdam1959,

Qobuz demeure une valeur sûre au regard de la richesse du catalogue, de la mise à disposition des livrets (souvent du moins) et de la disponibilité des nouveautés au format hi-res. Lorsque ce service de streaming est couplé à Roon, la découverte de nouvelles oeuvres devient un régal.
Le problème des metadatas en musique "classique" tient, à mon sens, moins à la recherche (on sait souvent quel interprète on cherche) qu'à la rigueur observée par les opérateurs dans le fait bien remplir toutes les cases afin de distinguer les différentes versions qu'un interprète a pu proposer d'une même oeuvre au fil du temps (la date, les partenaires & la maison de disque sont essentiels surtout lorsque l'on sait que les catalogues sont souvent passés d'une maison à une autre).

Pour les personnes qui "découvrent" la musique classique, les oeuvres au fil des navigations ou qui ne savent pas exactement ce qu'elles recherchent, c'est, j'en conviens, plus problématique tant certaines modalités de classement sont exclusives à la musique classique.

avatar hdam1959 | 

@Orphanis

"on sait souvent quel interprète on cherche"

Justement pas forcément : lorsque je veux comparer différentes versions d’une œuvre, j’ai besoin que le programme me propose des versions que je ne connais pas encore. D’où l’importance d’avoir une base de données bien faite.

avatar Mektoub | 

Pour moi la référence actuelle en jazz et classique est Spotify

Étonnant ? Non c’est simple à expliquer, c’est parce que leur moteur de recherche est de loin le meilleur (sans être spécifiquement optimisé classique). Non seulement il est le plus rapide, il commence à chercher dès la première frappe, mais le plus pertinent lorsqu’il doit trier parmi plusieurs match, et aussi parce qu’il est le plus intelligent et robuste par rapport aux erreurs d’orthographe ou de frappe.

Donc très impatient que Spotify propose le lossless. Spotify est aussi le plus rapide à démarrer un morceau et la lenteur d’Apple Music est exaspérante.

avatar Orphanis | 

Spotify n'est à mon sens absolument pas recommandable pour un amateur de musique "classique". Pour le coup, la gestion des metadatas ignore complètement les spécificités de la musique classique, le catalogue est, a priori (je n'ai pas réessayé depuis des années), plus modeste et les formats lossy sont rédhibitoires en musique classique (rappelons que le CD a prioritairement été adressé aux amateurs de musiques classiques il y a plus de 40 ans).

avatar Mektoub | 

@Orphanis

Ma réflexion ne concernait pas la qualité audio bien entendu.

avatar Mektoub | 

Exemple : j’ai cherché un vinyl que j’adore : le concerto d’Aranjuez par le quatuor pour orgue de Jean-Christian Michel.
Trouvé en 3 secondes sur Spotify
Je cherche encore sur Apple Music (alors qu’il y est certainement ce disque était un best seller dans les années 70
Shazam le trouve aussi mais le link vers Apple Music plante. Alors que cela ouvre le bon morceau instantanément chez Spotify.

avatar Orphanis | 

En terme de gestion de metadatas, je pense qu'il est difficile de faire pire qu'Apple Music.

avatar vince29 | 

Je dois avouer que je ne comprends pas cette manie d'associer jazz et classique.
C'est le (supposé ?) côté élitiste ?
Parce qu'au niveau musical, l'un me semble être l'antithèse de l'autre.

avatar hdam1959 | 

@vince29

"C'est le (supposé ?) côté élitiste ?"

Mais non, pas du tout.

La seule raison qu’on a de les associer dans ce contexte, c’est qu’il s’agit de deux genres musicaux dont le catalogue n’est pas calqué sur le modèle « chanson-artiste-album ». C’est tout.

Ils réclament donc une organisation différente des données que celle qu’on trouve traditionnellement dans des programmes comme iTunes (et cette organisation sera différente pour le jazz et le classique)

C’est pas plus compliqué que ça.

avatar vince29 | 

opus-compositeur-symphonie c'est pas super éloigné.
Après si on est un fétichiste de tel ensemble, chef d'orchestre, 1er violon, interprète je peux imaginer qu'il existe d'autres modes de classement mais de là à considérer qu'un genre se distingue des autres uniquement par la richesse des metas, ça me paraît bizarre comme raisonnement.

avatar marc_os | 

@ vince29

> opus-compositeur-symphonie c'est pas super éloigné

Côté "pop", les interprètes sont soit les auteurs, soit on "oublie" les auteurs.
C'est simple.
En classique, le compositeur (auteur) est souvent plus connu que l'interprète - qui peut être cependant célèbre. Ou alors surtout le chef d'orchestre. Donc on a à pied d'égalité auteur ET interprète (pour simplifier).
Si de plus on prend en compte les concerts, où un fameux interprète va jouer des morceaux de différents compositeurs....
Et côté jazz si on tient compte du fait qu'il y a souvent des musiciens célèbres invités sur un album mais qu'ils ne jouent pas sur tout les morceaux...*
Bref, on a moult configurations bien plus compliquées que le basique auteur / album / morceau.

(*) Ça arrive dans tous les genres, mais pour l'instant Apple n'affiche pas ce genre d'info. De toute façon en dehors de la pochette au format timbre poste... Y a rien.

avatar hdam1959 | 

Je dois reconnaître que j'ai un peu de peine à comprendre ce qu'il y a de si difficile à comprendre …

Je vais donc reprendre mon bâton de pèlerin et essayer d'expliquer encore une fois pourquoi Apple Music (et, je pense, Qobuz) sont des solutions boiteuses pour les amateurs de musique classique en particulier. Je ne dis pas que ces applications ne servent à rien, juste qu'elles sont souvent frustrantes à utiliser pour ceux qui ont des goûts qui ne sont pas alignés avec ceux de la majorité.

En musique classique, il y a (au moins) quatre éléments essentiels permettant d'identifier un enregistrement particulier :
– compositeur (par exemple "Beethoven")
– oeuvre (par exemple "Sonate pour piano no 14, op. 27 nº 2, en do dièse mineur dite Sonate au Clair de lune")
– interprète (par exemple "Wilhelm Kempff")
– année de l'enregistrement (Wilhelm Kempff a enregistré la Sonate au Clair de lune trois fois : en 1956, en 1960 et en 1965)

Un cinquième élément à considérer est l'année de publication et le travail de "nettoyage numérique" qui a éventuellement été effectué, en particulier pour améliorer la qualité sonore des vieux enregistrements.)

J'aurais tendance à protester contre votre emploi du mot "fétichiste" pour désigner l'attachement qu'on peut avoir à l'égard de tel ou tel ensemble ou interprète. À partir du moment où quelque chose vous tient à coeur, vous devenez forcément un peu "fétichiste".

Vous semblez insinuer que le choix de l'interprète est en quelque sorte anodin ? Pour moi, c'est équivalent à suggérer qu'un fan de tennis devrait être indifférent au fait d'assister à un match Nadal-Djokovic ou un match Mannarino-Moutet. Ces derniers sont incontestablement d'excellents joueurs, mais si j'avais le choix du billet, je prendrais celui pour le match Nadal-Djokovic … (mais l'analogie avec le sport n'est peut-être pas la meilleure).

/1

avatar v1nce29 | 

Ces problèmes de classement ne m'apparaissent pas comme spécifiques au classique et au jazz.
Si tu prends la Mer de Trenet tu as 400 versions par plus de 200 interprètes. Dans l'électro tu peux avoir 20 remix par l'interprète original (ou pas) dans la même année comme 20 ans plus tard. Dans la pop tu as aussi n versions (studio, concert, en duo avec ..., Version longue, anniversaire, remasterisee...). Et je ne parle même pas des bootlegs.
Entre le Tainted Love de 1964, celui de Softcell et celui de Marylin Manson c'est un peu le grand écart.

avatar marc_os | 

@ v1nce29

> Ces problèmes de classement ne m'apparaissent pas comme spécifiques au classique et au jazz.

Ils ne le sont pas en effet, et personne n'a dit il me semble qu'ils l'étaient.
Seulement, les amateurs de jazz ou de classique sont ceux qui s'expriment le plus sur le sujet.
D'ailleurs, s'il y a un meilleur catalogage, j'espère bien que tout enregistrement en profitera, pas uniquement le jazz ou le classique.
En ce sens, je ne souhaite pas de nouvelle app pour le classique, mais j'espère que c'est l'app Apple Music qui sera améliorée, tant pour la recherche que pour l'affichage des méta-données (fonction inexistante actuellement).
Car concernant les "meta données", j'espère bien qu'un jour on retrouvera dans Apple Music toutes les informations qu'on retrouve sur une pochète, pas seulement au sujet des musiciens, mais aussi concernant le studio d'enregistrement, l'auteur de la pochète, etc.

avatar vince29 | 

Faites votre recherche sur https://www.discogs.com/
avant de la faire sur des sites de streaming audio, c'est tout :)

avatar hdam1959 | 

"Ces problèmes de classement ne m'apparaissent pas comme spécifiques au classique et au jazz."

Vous avez raison de le signaler. Le problème n'est pas spécifique au classique, mais dans le classique, il est systématique, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'oeuvres pour lesquelles il n'y a pas une multitude d'interprètes de la même oeuvre (et souvent plusieurs "mouvements" par oeuvre).

Il me semble aussi que la recherche sur les chansons semble ne pas trop mal marcher : si vous cherchez "La Mer", et cochez "chansons", vous obtenez une cinquantaine de résultats dont le premier est "La Mer" interprétée par Charles Trénet. Et si vous connaissez le nom de l'interprète qui vous intéresse, il suffit de l'ajouter au titre de la chanson pour qu'il sorte.

Est-ce à dire qu'il n'y a pas un travail profond à faire sur le catalogue non-classique ? Évidemment que non.

avatar hdam1959 | 

Je suis pianiste (amateur), et lorsque je travaille une pièce il peut être très intéressant de comparer ce que font divers interprètes avec cette pièce. Tempos, inflexions, expression, tout cela m'importe énormément.

Pour reprendre l'exemple de la Sonate au Clair de lune de Beethoven, selon IDAGIO, au moins 217 interprètes différents ont enregistré cette sonate, de Géza Anda à Tamás Vásáry en passant par Wilhelm Backhaus, Maurizio Pollini, Alfred Brendel, et j'en passe. Et certains de ces interprètes ont enregistré l'oeuvre à plusieurs reprises.

L'un des avantages fascinants avec le streaming est de pouvoir instantanément comparer ces différentes versions entre elles sans avoir à les acheter individuellement. Mais encore faut-il pouvoir les trouver ! (Dans le temps, on pouvait certes aller chez son disquaire et faire des écoutes comparatives sur place, mais le nombre d'options était forcément très limité.)

Le problème le plus fréquent que je rencontre sur Apple Music survient quand je cherche quelque chose de précis et que soit je ne trouve rien, soit je trouve beaucoup trop de choses qui n'ont pas l'air pertinentes.

Cela semble être dû à la façon dont la recherche (dys)fonctionne.

Ainsi, si je fais la recherche "Brahms op. 34", le premier album listé est "Songs from the Arc of Life" avec Yo-Yo Ma et Kathryn Stott, album qui ne contient absolument pas l'oeuvre recherchée.

Alors pourquoi cet album est-il listé, me direz-vous ?

Parce que "Brahms" est l'un des compositeurs figurant sur l'album de même que les "Mélodies élégiaques op. 34" de Grieg. Apple Music a ainsi trouvé tous les albums contenant "Brahms" OU "op. 34" (voire même "op. 3" !). Ce que je cherchais, c'était Brahms ET op 34.

En fait, sur les 12 premiers albums listés, seuls 3 contiennent l'oeuvre recherchée. Avouez que c'est frustrant, non ?

/2

avatar hdam1959 | 

Il y a donc au moins 2 problèmes :
1. Les options de recherche simplistes (absence d'opérateurs booléens ?)
2. La mauvaise qualité des métadonnées (fautes de frappe, numéros d'opus manquants, absence d'une liste des oeuvres par compositeur, …)

Le premier problème devrait pouvoir être résolu assez facilement, il me semble (c'est de l'informatique de base).

Le deuxième problème est beaucoup plus épineux parce qu'il requiert beaucoup de travail de rédaction et de vérification du catalogue. On dirait que ce travail exige des êtres humains, ce qui coûte forcément cher. (Si chatGPT pouvait s'en occuper, ça pourrait accélérer la manoeuvre !)

[Je passe sur les difficultés plus anecdotiques liées au fait que beaucoup d'oeuvres ont des noms qui diffèrent d'une langue à l'autre (piano sonata, sonate pour piano, Klaviersonate) et que Rachmaninov (en français) s'écrit Rachmaninoff (en anglais) et Rachmaninow (en allemand), ce qui rend le résultat des recherches encore plus aléatoire. Apple Music est vite déboussolée …]

J'espère que ces quelques explications sur la problématique sont utiles. Désolé pour la longueur !

/3 et fin

avatar marc_os | 

@ vince29

> au niveau musical, l'un me semble être l'antithèse de l'autre [jazz et classique]

Pourriez-vous préciser ?

> Je dois avouer que je ne comprends pas cette manie d'associer jazz et classique

Peut-être parce que pour le jazz comme pour le classique, chaque album n'est pas fait dans le moule simple : chanteur (ou groupe) / album.
On a des groupes de jazz dont la composition varie parfois très vite au fil du temps, des musiciens de jazz qui bougent, qui font partie de plusieurs "groupes" et côté classique de grands orchestres avec chefs qui changent, ou juste des trios ou solo et tout ce beau monde n'arrête pas de changer de crémerie.
Côté "pop" / blockbusters (le reste), comme je le disais le schéma est plus simple, et même s'il ne l'est pas si on creuse, les distributeurs se permettent de se contenter du strict minimum, nom du groupe/artiste/chanteur + nom de l'album. Dans 90 % des cas ça suffit pour classer la musique semble-t-il.

avatar marc_os | 

Je vois que Presto et Quobuz offrent la musique également à la vente.
J'ai fait une recherche sur les deux sites concernant Joëlle Léandre, contrebassiste française jazz, et le résultat est intéressant.
Les deux listes diffèrent, avec d'un côté des albums absents de l'autre et vice versa.

Par contre, les prix côté Presto semblent plus élevés. (Son dernier album "Zurich concert" est vendu 16€50 côté Presto contre 10,79 côté Quobuz. Pour d'autres albums, les prix sont similaires. Ceci dit, autant que possible je préfère acheter directement auprès des labels ou via bandcomp.com qui permet d'acheter le CD et les fichiers numériques pour un prix similaire à celui de Quobuz.

avatar powergeek | 

Le problème de tous ces sites est le moteur de recherche. A la moindre faute il ne trouve rien et ne sait pas bien gérer les associations de mots clés. C'est là qu'un outil comme ChatGPT serait utile pour effectuer une recherche en langage naturel.

CONNEXION UTILISATEUR