« Mauvais joueurs ». C'est ainsi que Thomas Reynaud, le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free, qualifie ses concurrents dans une interview à La Tribune. Orange en particulier a eu des mots durs contre la 5G de Free Mobile, qualifiée de « fausse 5G » en raison de la reconversion des antennes 700 MHz qui servaient à la 4G. Cette astuce permet à Free de plastronner sur la plus grande couverture 5G en France, et c'est effectivement le cas (lire : Déploiement de la 5G : Free Mobile a plus de 7 000 sites ouverts).
Mais les débits offerts par cette bande de fréquence n'ont rien d'exceptionnels par rapport à une 4G classique. En matière de performances, il vaut mieux tomber sur la 5G à 3,5 GHz de Free que sur sa 5G à 700 MHz (lire les témoignages de nos lecteurs). « Nous déployons notre réseau 5G sur toutes les bandes de fréquences, comme n'importe quel opérateur en Europe », explique le dirigeant, qui constate « qu'à la fois sur les fréquences 700 MHz, mais aussi sur les fréquences 3,5 GHz, nous sommes très loin devant Bouygues et SFR ». Et il ne ment pas : Free Mobile est effectivement bien placé dans l'activation des sites en 3,5 GHz.
Autre reproche adressé à Free : le lancement de la 5G sans surcoût, « quand certains ont fait exactement l'inverse ». Mais il n'empêche que le résultat est le même : « Nous investissons depuis 18 mois dans le déploiement de notre réseau 5G, et il est aujourd'hui de manière incontestable le plus grand de France en nombre de sites ».
Thomas Reynaud revient également sur la mutualisation des réseaux 5G entre Orange et Free, qui a finalement capoté en raison d'une « divergence de stratégie de déploiement », selon l'opérateur historique. Le directeur général de Free confirme cette divergence et déplore des « discussions sans fin ».
Il appelle en revanche à un partage « au maximum » des infrastructures passives (comme les pylônes) : « Il y a à la fois un enjeu environnemental mais aussi de défense de la beauté des paysages français. Cela fait sens, car les quatre opérateurs vont collectivement déployer 30 000 sites sur les six ou sept prochaines années ».
Iliad, qui a signé une bonne année 2020 malgré la crise sanitaire, s'est tout récemment lancé sur le marché des entreprises avec une offre Free Pro. Thomas Reynaud estime que ce marché est « totalement verrouillé », « peu concurrentiel avec des entreprises françaises peu digitalisées ». Selon lui, Free a une « légitimité forte » pour répondre à ce besoin.