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Test de l’iPhone 6 Plus

Nicolas Furno

jeudi 25 septembre 2014 à 15:50 • 76

Matériel

Cette année, Apple a décidé de répondre aux attentes d'une partie des utilisateurs de smartphone en agrandissant à nouveau son iPhone. Le constructeur l'avait déjà fait en 2012 avec l'iPhone 5, passant de 3,5 pouces à 4 pouces, mais il va beaucoup plus loin cette fois. La taille de base progresse déjà avec l'iPhone 6 qui passe à 4,7 pouces, une progression assez similaire à celle que l'on avait connu il y a deux ans. Ce n'est qu'une partie des nouveautés toutefois : en effet, on a non pas un iPhone, mais deux iPhone de tailles différentes. 

Suivant notre test de l’iPhone 6, voici celui du grand modèle, l’iPhone 6 Plus. Peut-on vivre au quotidien avec cet écran démesurément grand de 5,5 pouces ? Faut-il faire le choix de la démesure ou au contraire rester sur la progression raisonnable du passage de 4 à 4,7 pouces ? Après quelques jours d’utilisation, ce test rassemble tout ce que l’on peut dire sur cet iPhone hors du commun.

[MàJ] : iPhone 6 Plus : le re-test

Plus encore que pour l’iPhone 6, précisons que notre avis pourra évoluer avec le temps : jamais sans doute depuis 2007 et son premier téléphone, Apple n’a sorti de produit aussi controversé. Plus encore donc, il faudra prendre du recul et attendre notre re-test dans quelques mois pour juger définitivement des forces et faiblesses d’un tel modèle. D’ici là, que vaut cet iPhone 6 Plus ? Réponse dans notre test !

Avant d’entrer dans le vif du sujet, évacuons ce qui fâche : les prix. L’iPhone 6 Plus est vendu 100 € de plus que l’iPhone 6 à capacité identique, sachant que l’on a, cette année, le choix entre 16 Go, 64 Go et 128 Go de stockage. Les tarifs commencent ainsi à 809 € et dépassent les 1000 € en France, grâce à la taxe sur la copie privée. Naturellement, vous pouvez obtenir de meilleurs prix à l’achat chez les opérateurs, mais vous le paierez beaucoup plus cher après votre année, ou vos années, d’engagement.

Sommaire

Un gros iPhone, ou un trop gros iPhone ?

L'iPhone 6 Plus est grand, c'est incontestable. Mais est-il trop gros ? Quand on a toujours utilisé un iPhone et jamais un smartphone aussi grand, l'effet de surprise est inévitable et on ne peut que le trouver trop gros, beaucoup trop gros. Il faut dire qu'avec ses 7,8 cm de large sur 15,8 cm de haut, il est vraiment imposant. On a du mal à s’en rendre compte avant de le voir et de le prendre en main : pour vous donner une idée, on peut poser un iPhone 4 pouces sur ce modèle, et l’écran ne sera même pas totalement recouvert !

En mains, cet iPhone 6 Plus paraît si grand que l’on a presque le sentiment d’avoir affaire à un autre produit. Le modèle standard et son écran 4,7 pouces est plus grand que son prédécesseur, mais c’est une évolution qui paraît aussi logique que lorsque l’on était passé de 3,5 à 4 pouces il y a deux ans. Passez quelques minutes avec un iPhone 6 et vous aurez presque du mal à faire la différence avec les iPhone 5, 5s ou 5c.

Alors qu’avec cet écran 5,5 pouces, on ne peut pas oublier sa taille. L’iPhone 6 Plus paraît très grand tout de suite, mais cette impression ne disparaît pas au fil des jours. C’est un gros iPhone, si gros que l’on pourrait même penser que ce n’est plus tout à fait un téléphone, quasiment une tablette. On parle parfois de « phablette », contraction assez hideuse de « phone » et « tablette », mais il faut reconnaître qu’elle décrit bien l’expérience que l’on peut en avoir. Ce modèle est à mi-chemin entre le téléphone et la tablette et, comme on le verra plus loin, iOS 8 entretient cette position un peu floue avec des fonctions héritées de l’iPad.

Cela ne se voit pas forcément sur cette photo, mais les mains du testeur sont assez petites… et cet iPhone est vraiment grand.

172 g sur la balance : l’iPhone 6 Plus est aussi le téléphone le plus lourd jamais conçu par Apple. C’est 43 g de plus que l’iPhone 6, ou encore 60 g de plus que les iPhone 5 et 5s qui sont pour le moment les plus légers. La différence paraît énorme, mais ce n’est pas aussi gênant que cela pourrait en avoir l’air à l’usage. Certes, cet iPhone est lourd, mais comme il est aussi beaucoup plus grand, la différence est moins sensible une fois pris en main. Les masses sont bien réparties sur ce téléphone et le poids élevé joue plutôt en sa faveur : on le tient bien en main, et la densité élevée de l’appareil incite à ne pas le lâcher.

Au passage, on peut noter que la conception de cet iPhone a progressé. Même si tous les modèles ne sont pas parfaits — sur plusieurs iPhone 6 (Plus), le sélecteur du mode silencieux cliquète quand on le secoue —, c’était, à notre avis, pire les années précédentes. L’iPhone 6 Plus est un téléphone vendu entre 800 et 1000 €, mais on en a pour son argent : l’ajustement est proche de la perfection et même le bouton d’accueil a progressé. Sur l’iPhone 5s, il avait perdu en rigidité et était devenu un peu « mollasson », sans doute pour accueillir le capteur digital Touch ID.

On craignait l’an dernier qu’il soit un peu fragile, l’expérience nous a prouvé le contraire, mais la nouvelle génération fait encore mieux. Apple a réussi cette fois à combiner le capteur Touch ID avec un bouton qui « clique » aussi bien que sur les iPhone 5 et 5c. Ajoutons que la détection de l’empreinte est désormais très rapide et précise, ce qui est une bonne chose, d’autant que les développeurs peuvent l’utiliser pour leurs applications. Seul regret peut-être, la limite à cinq doigts qui reste en place.

Alors, l’iPhone 6 Plus est-il seulement un gros téléphone, ou un trop gros téléphone ? Naturellement, la réponse dépend de vos habitudes, de vos besoins, mais aussi de votre physionomie. Plus vos mains seront grandes, moins la taille sera un problème… et réciproquement, mais tout dépend aussi de vos habitudes.

En fonction de vos réponses, vous devrez plutôt vous porter sur l’iPhone 6, ou vous pouvez envisager l’iPhone 6 Plus. Il faut reconnaître que, porté à l’oreille pour téléphoner, le gros smartphone prend beaucoup de place et couvre la majorité du visage… mais ce n’est pas forcément impensable de le faire, surtout pour des appels relativement courts. Sans oublier que les écouteurs livrés avec font office de kit mains-libres très pratiques, et la majorité des casques avec la télécommande de contrôle peuvent aussi servir à passer les appels.

Pour appeler, l’iPhone 6 Plus est incontestablement encombrant… mais ce n’est pas forcément inconfortable pour autant, surtout pour un appel court. À titre de comparaison, le même « modèle » avec un iPhone 6 (gauche) et un iPhone 6 Plus (droite).

Dans tous les cas, même si le téléphone est incontestablement très grand, Apple en a conscience et le constructeur a apporté des solutions, tant sur le plan matériel que côté logiciel. En effet, l’iPhone 6 Plus compense en partie sa taille par sa finesse : 7,1 mm, soit 0,5 mm de moins que les iPhone 5 et 5s. Cela n’a l’air de rien, mais la différence est sensible à l’usage et ce téléphone paraît incontestablement plus fin. C’est important quand on le tient en main et qu’on l’utilise, mais pas seulement.

Cette finesse est aussi utile quand on n’utilise pas le téléphone et qu’il est placé dans une poche, par exemple dans celle d’un jeans. Pendant nos quelques jours d’utilisation, nous avons testé un maximum de pantalons, des jeans en majorité, mais aussi quelques modèles en toile plus fine. La rédaction étant exclusivement masculine, nous n’avons pas testé de modèles féminins. Ajoutons que nos tests n’ont concerné que la poche avant des pantalons, et que nous ne pouvons prétendre à la moindre exhaustivité avec une quinzaine de tests seulement. Ajoutons que nous n’avons jamais placé le téléphone dans la poche arrière : ce n’était pas le cas avec les iPhone 4 pouces, le faire avec ce nouveau modèle semble irréaliste.

Quoi qu’il en soit, l’iPhone 6 Plus entre dans toutes les poches testées… mais ce n’est pas toujours très confortable. Dans certains cas, le téléphone est juste à la limite de la poche, parfois même il dépasse. Dans ce cas de figure, ce sera une gêne à l’usage : vous le sentirez à chaque pas, et vous ne pourrez plus vous assoir, encore moins le retirer une fois assis. Quand l’iPhone entre complètement, sa finesse compense largement sa taille et on ne le sent plus.

C’est un petit peu moins vrai si on utilise une housse, et cela dépendra naturellement du profil de chacun. Si, comme l’auteur de test, vous avez un léger embonpoint, vous aurez probablement des pantalons plus larges et moins de problèmes. À l’inverse, si vous aimez les pantalons bien serrés, ce grand téléphone risque de vous gêner au quotidien. Sur ce point, le seul conseil est sans doute de tester avant achat. Si vous avez un Apple Store près de chez vous, les iPhone 6 Plus sont nombreux et vous devriez même pouvoir tester dans la poche de votre pantalon.

Depuis vendredi dernier, nous avons toujours gardé notre iPhone 6 Plus dans la poche avant des pantalons pendant nos déplacements, et nous n’avons jamais été vraiment gênés. Il y a tout de même un point à surveiller : si vous utilisez des écouteurs, leur connecteur mini-jack devrait passer au niveau de la fin de la poche et il devrait ainsi être plié à chaque pas. Si le connecteur est coudé, cela ne sera pas un problème a priori, mais avec une prise jack droite, vous risquez de l’abimer prématurément. Attention surtout aux casques et écouteurs où le câble ne peut pas être remplacé…

Un dernier mot sur le stockage de l’iPhone 6 plus pendant ses déplacements : nous avons essayé quelques sac à main, et le téléphone y trouvait naturellement une place. Mais dans ce contexte, si on veut rester discret, tout en recevant des appels et notifications, il faut compter sur le vibreur. Celui de ce grand téléphone est puissant, beaucoup plus puissant que celui de l’iPhone 6 et des modèles précédents. Pour autant, il ne suffit pas à ne pas manquer une notification quand on marche dans la rue, avec l’iPhone dans le sac.

Il y a un ajustement qu’Apple n’a pas fait pour diminuer la taille de son téléphone 5,5 pouces : réduire les bordures autour de la dalle. Sur la gauche et sur la droite, elles restent assez fines, mais c’est surtout en haut et en bas que l’iPhone 6 Plus n’a pas progressé du tout. En bas, il faudrait sacrifier le bouton d’accueil ou modifier sa forme, mais c’est un élément si important dans le design de l’iPhone que l’on comprend qu’Apple n’y touche pas.

Au-dessus, il y aurait largement la place pour conserver la caméra avant, le haut-parleur lié au téléphone et le capteur de luminosité tout en réduisant l’espace qui semble inutile. Un démontage de l’iPhone permet toutefois de comprendre que les choses ne sont pas si simples et qu’Apple a fait notamment le choix de garder une batterie de bonne taille, plutôt que de réduire la taille du téléphone.

Sous le capot, il n’y a aucun espace de perdu : l’iPhone 6 Plus pourrait être plus petit, mais ce serait forcément au détriment d’un composant (image iFixit). — Cliquer pour agrandir

Reste que l’iPhone 6 Plus est un grand téléphone, même pour un téléphone doté d’un écran 5,5 pouces. Un tour du côté des phablettes Android permet rapidement de voir la différence : le G3 de LG est lui aussi construit autour d’un écran 5,5 pouces, mais il est plus petit en hauteur (14,5 cm contre 15,8 cm) et en largeur (7,5 cm contre 7,8 cm) ; il est en revanche nettement plus épais (2 mm de plus que l’iPhone 6 Plus). Autre exemple, le Galaxy Note 3 de Samsung dispose d’un écran plus grand (5,7 pouces), mais il est moins haut que le téléphone d’Apple (15,1 cm) et à peine plus large (7,9 cm) et plus épais (8,3 mm, soit environ un de plus).

À une, ou à deux mains ?

Quand on aborde la question de la taille d’un téléphone, un point important concerne l’utilisation à une ou deux mains. Les premiers téléphones portables se sont faits de plus en plus petits avec un objectif essentiel : les utiliser avec une seule main. Quand Apple a sorti son premier iPhone, le constructeur a insisté sur la taille réduite de l’écran, qui permettait encore de l’utiliser à une main. Et même en sortant un téléphone 4 pouces, en 2012, le message marketing était clair : on peut encore l’utiliser d’une seule main.

Faut-il renoncer totalement à cette option avec l’iPhone 6 Plus ? Pas forcément : en fonction de la taille de votre main et de vos habitudes, ce grand smartphone peut rester utilisable à une main, même s’il faut reconnaître d’emblée que c’est toujours plus confortable quand on peut utiliser les deux. Même pour écrire du texte, c’est encore possible : certes, la prise n’est pas aussi assurée, mais pour dépanner et pour de petits messages, c’est encore possible.

Encore une fois, la possibilité d’utiliser le téléphone à une main dépend d’abord de votre physionomie et de votre usage. Les relativement petites mains de l’auteur de ce test (19 cm d’empan) lui permettent malgré tout de le faire. On peut établir que 19 cm est une limite basse pour que l’utilisation reste confortable et pour que l’iPhone ne risque pas de tomber à chaque geste. Pour mesurer la taille de votre propre main, ouvrez-la et mesurez la distance qui sépare le pouce de l’auriculaire, en ouvrant au maximum, mais sans forcer.

Quand il s’agit de tenir l’iPhone 6 Plus à une main, il y a deux écoles. On peut poser l’appareil sur la paume, en le laissant dépasser en haut et en bas : il est ainsi à peu près au milieu de la main, avec le pouce à droite ou à gauche selon la main utilisée, et les quatre autres doigts de l’autre côté qui assurent la prise. Ainsi positionné, il n’y a pas de risque de faire tomber le téléphone, mais si vous n’avez pas de longs doigts, vous ne pourrez pas faire grand-chose. La main qui écrit ces lignes est incapable d’accéder au bouton d’accueil, à moins de monter le téléphone, ce qui est aussi le meilleur moyen de le faire tomber.

Première manière de tenir l’iPhone 6 Plus : ainsi positionné, il est bien tenu par la main, mais il faut de longs doigts pour accéder à l’écran, ou même au bouton d’accueil.

L’autre méthode paraît beaucoup plus acrobatique, mais elle a la faveur de l’auteur de ce test et d’un autre utilisateur d’iPhone 6 Plus à la rédaction. Elle consiste à placer la base de l’iPhone dans le creux de la main, un coin dans le fond de la paume et l’auriculaire en guise de support (la photo suivante devrait vous aider à comprendre). Ainsi placé, le téléphone semble en permanence sur le point de tomber, mais nous n’avons encore jamais eu de grosses frayeurs et la finesse semble, dans ce cas, jouer en la faveur de l’iPhone.

Pour une main plus petite, cette position a un avantage évident : le pouce accède très facilement au bouton d’accueil et la moitié de l’écran environ est couverte sans trop de difficulté. Comme on le verra plus loin, iOS 8 dispose d’une astuce pour baisser l’interface et la rendre aussi accessible. Mais il faut aussi bien reconnaître que la prise est moins assurée et que l’on augmente les risques de le faire tomber.

Ainsi placé, l’iPhone 6 Plus dépasse largement de la main… mais l’utilisation reste tout à fait possible.

De ce fait, même si l’utilisation à une main est possible, mieux vaut probablement s’en tenir à deux mains quand on marche… Dans ce cas, on peut tenir fermement l’iPhone comme sur la première image, tout en utilisant les doigts de l’autre main pour manipuler l’iPhone. Ce n’est pas toujours possible, mais quand c’est le cas, utiliser un iPhone 6 Plus n’est pas moins inconfortable qu’utiliser ses prédécesseurs. On peut même dire que l’écran agrandi améliore son utilisation, dans ce cas précis.

Quand on peut utiliser les deux mains, utiliser l’iPhone 6 Plus devient un jeu d’enfant. Et avec son immense écran, c’est même plus confortable qu’avec les téléphones Apple précédents.

Apple a aussi revu la forme générale de ses nouveaux iPhone pour compenser au mieux l’augmentation de taille. Après quatre générations carrées, Apple revient à un format arrondi qui était aussi celui des premiers iPhone. Mais là où les écrans étaient parfaitement plats sur une coque arrondie, les iPhone 6 vont plus loin avec un arrondi qui fait le tour et touche même l’écran. L’effet est difficile à décrire, mais il est évident sitôt que l’on prend le téléphone en main : les yeux fermés, on n’arrive presque pas à savoir de quel côté se trouve l’écran tant l’arrondi est presque parfaitement intégré. « Presque », car on sent encore l’endroit où passe le joint entre le verre et l’aluminium.

Cela n’a l’air de rien, mais ce petit changement diminue en partie le désagrément lié à l’augmentation de la taille. Si le constructeur s’était contenté de reprendre le design des iPhone 5 et 5s autour d’un écran 5,5 pouces, le résultat aurait été probablement moins agréable à l’usage. Avec cet arrondi, la prise en main de l’iPhone 6 Plus est beaucoup plus facile, sans compter que les gestes tactiles, très utilisés depuis iOS 7, sont facilités par cette forme ; on y reviendra ultérieurement.

Au chapitre des ajustements liés à la taille, on note vite un changement par rapport à toutes les générations précédentes. Sur ces nouveaux iPhone, Apple a déplacé le bouton de verrouillage. Situé jusque-là en haut à droite, il a été décalé sur le côté droit, un peu plus bas. L’objectif est évident : permettre un accès plus facile à ce bouton qui permet de (dé)verrouiller le téléphone.

Quand on tient l’iPhone ainsi (main droite au milieu), on peut facilement atteindre le bouton de verrouillage qui tombe naturellement sous le pouce.

Objectif atteint ? En fait, ça dépend : si vous utilisez le téléphone dans la main droite et si vous le placez au milieu de la main, alors vous pouvez l’atteindre avec le pouce. Si vous l’utilisez de la main gauche, le bouton sera inaccessible à moins de faire appel à l’autre main, mais cela aurait été de toute manière le cas avec le bouton sur le dessus. Apple a fait le seul choix logique en la matière, le même que tous les smartphones concurrents de même taille.

Conséquence : la tranche supérieure n’a plus aucune fonction, ce qui n’est pas plus mal dans un cas de figure. Sous une pluie légère, l’iPhone 6 qui n’est (hélas !) toujours pas résistant aux projections d’eau devrait mieux résister. Et puis, surtout avec ce grand modèle, la tranche est totalement inaccessible, du moins sans utiliser une deuxième main ou jongler avec l’iPhone, ce qui n’est jamais une très bonne idée.

Au fil des générations, Apple a retiré des fonctions de la tranche en haut de son téléphone : au départ, elle servait à (dé)verrouiller le téléphone, à connecter ses écouteurs et même à placer la carte SIM. Avec les iPhone 4 et 4S, l’emplacement SIM est passé sur le côté. Avec les iPhone 5, 5s et 5c, la prise jack est passée en-dessous du téléphone. Et avec les iPhone 6, même le bouton de verrouillage a déménagé, suivant le logement carte SIM sur le côté droit.

Avant de passer à la suite de ce test, un mot sur les housses. Apple commercialise deux modèles pour son iPhone 6 Plus : une version en silicone vendue 39 € et une en « cuir » pour 49 €. Nous reviendrons plus longuement sur ces accessoires dans un test ultérieur, mais en attendant, ces deux housses permettent de vérifier qu’elles changent l’utilisation du téléphone. C’est le cas pour tous les appareils, naturellement, mais ce n’était pas trop gênant avec des écrans de 4 pouces, ni même avec l’iPhone 6 standard.

En revanche, pour l’iPhone 6 Plus, l’épaisseur supplémentaire reste mesurée, mais elle peut faire toute la différence. Dans notre cas, la housse gêne l’utilisation à une main et notamment sur un point important. Le glissement que l’on fait de la gauche vers la droite pour revenir en arrière dans une interface (par exemple d’un mail à la liste des mails) est toujours un peu compliqué à réaliser quand on tient le téléphone d’une seule main et dans la main droite. Avec la housse, on perd un ou deux millimètres, pas plus, mais c’est suffisant pour passer d’une situation où l’utilisation à une main est parfois compliquée, mais possible, à une situation où elle est impossible.

À gauche, sans housse ; à droite, avec une housse : cela ne se voit pas forcément, mais le doigt ne peut pas atteindre le même niveau une fois que la housse est en place.

De ce fait, l’iPhone 6 Plus a été systématiquement plus pénible à utiliser avec une housse, que sans. On ne parle pas ici de considérations esthétiques — la housse masque le plastique dédié aux antennes à l’arrière —, mais uniquement pratiques. À l’usage, l’auteur de ce test a toujours eu plus du mal à utiliser le téléphone avec la housse, que sans. Comme pour le reste, ce n’est pas une vérité absolue toutefois : dans la rédaction, la majorité est plutôt de l’avis inverse, et la housse leur permet de mieux prendre l’iPhone en main. Là encore, à vous de voir, mais le mieux est de tester : si vous avez un Apple Store à proximité, vous pouvez facilement essayer les coques et c’est sûrement la meilleure chose à faire avant achat.

Un grand et bel écran

L’écran de l’iPhone 6 Plus, est très grand, on l’a déjà dit. Mais la taille n’est pas sa seule qualité : Apple a modifié la qualité des dalles utilisées, au point de se permettre de parler de « Retina HD » et non plus seulement d’écran Retina. Derrière ce terme technique, il n’y a pas seulement une résolution — et pour cause, celle de l’iPhone 6 (326 ppp) n’est pas la même que celle de l’iPhone 6 Plus (401 ppp) —, mais un ensemble d’ajustements effectués au niveau des pixels eux-mêmes.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les détails techniques derrière cette technologie, si bien que nous ne reviendrons pas sur ce sujet ici. En revanche, intéressons-nous à cet écran qui n’est pas seulement immense, mais qui est aussi d’excellente qualité. Le site spécialisé DisplayMate en a même fait le meilleur écran LCD jamais proposé sur un smartphone, mais on n’a pas besoin de mesures techniques précises pour le voir.

Il suffit en effet de poser un iPhone 6 Plus à côté d’un téléphone d’ancienne génération pour le comprendre : le nouvel écran est nettement plus contrasté (1300:1 contre 800:1 auparavant), les couleurs sont plus fidèles et les pixels encore plus denses n’ont jamais été aussi difficiles à distinguer. Les angles de vision ont été aussi élargis, ce qui n’est pas forcément un point positif quand on l’utilise dans la rue ou les transports en commun, mais ce qui sera pratique à deux. Et d’ailleurs, la définition choisie par Apple — 1920 x 1080 pixels, soit du 1080p en 16/9 — ne doit rien au hasard.

Pour la première fois, on peut afficher une vidéo HD sans la retoucher sur un iPhone. Si vous aimez regarder des séries par exemple, vous profiterez de leur qualité originale, sans retouche, ni bandes noires. De fait, regarder des vidéos sur ce téléphone est extrêmement plaisant, autant en raison de cette définition que de la taille confortable de l’écran. En tenant l’iPhone 6 Plus à bout de bras, on a une vidéo de bonne taille et on peut même se permettre d’afficher des sous-titres sans trop de problèmes pour les lire.

Les vidéos 16/9 s’affichent en plein écran sans avoir à les recouper : c’est très agréable et avec une telle taille, tout reste parfaitement lisible.

Avant d’évoquer les conséquences de ce nouvel écran côté logiciel, un dernier mot sur le matériel. Apple a trouvé un moyen de modifier le filtre polarisant utilisé par tous les écrans LCD, ce qui améliore l’utilisation du téléphone quand on porte des lunettes de soleil polarisées. Vous avez peut-être déjà vécu cela : avec certaines lunettes solaires, l’écran du téléphone reste lisible, mais les couleurs deviennent folles et elles changent en plus selon l’orientation du téléphone. Avec les iPhone 6, on peut enfin regarder l’écran avec les bonnes couleurs, et ce en mode paysage, comme en portrait.

Apple a choisi le 1080p, mais la dalle de l’iPhone 6 Plus peut en faire beaucoup plus. Comme sur les MacBook Pro dotés d’un écran Retina, l'interface est rendue dans une définition supérieure (2208 x 1242 px en l’occurrence), avant de la réduire à 1920 x 1080 px. Pour les designers, ce nouvel écran implique de ne plus travailler avec des ressources @2x (quatre fois plus de pixels), mais @3x (chaque pixel est représenté par un carré de trois pixels, soit neuf pixels en tout).

C’est la première fois qu’un iPhone repose sur un nombre impair de pixels. Pour les développeurs, cela signifie que les ressources graphiques ne peuvent plus être placés au pixel près, comme on le faisait jusque-là. Côte design, beaucoup regrettent cette décision qui empêche, par exemple, de dessiner précisément un trait d’un pixel, mais pour l’utilisateur, le changement est presque invisible.

Presque, car un œil très attentif peut remarquer qu’une ligne déplacée à l’écran est un petit peu floue (essayez avec Tweetbot par exemple). Cette solution a, en contrepartie, un avantage indéniable. Elle permet à Apple de proposer un mode « agrandi », où les éléments sont rendus à la définition physique de l’iPhone 6 classique, soit 667 x 375 pixels.

Mode normal (gauche) et mode agrandi (droite). Cliquer pour agrandir

C’est technique et un peu compliqué, mais l’intérêt pour l’utilisateur est évident. Si on trouve que tout est trop petit, le mode agrandi augmente légèrement la taille des icônes sur l’écran d’accueil — mais on peut toujours avoir six rangées de quatre icônes dans les deux cas, contrairement à l’iPhone 6 —, les textes et quelques éléments d’interface, comme la barre de statut en haut. Comme on peut le voir sur ces quelques exemples, la différence est parfois très légères, surtout dans le navigateur et dans Photos où on a exactement le même contenu.

Mode normal (gauche) et mode agrandi (droite) dans Photos et Safari. Cliquer pour agrandir

Dans Mail, la différence est plus nette : on a un message de moins dans la liste quand on active le mode zoom. Quoi qu’il en soit, la fonction est très bien intégrée et c’est le système qui la gère entièrement. Tout ce que l’utilisateur doit faire, c’est choisir au démarrage du terminal, ou ensuite dans Réglages > Luminosité et affichage > Zoom de l’écran.

Cliquer pour agrandir

L’écran de l’iPhone 6 Plus est si grand qu’une bonne partie n’est pas accessible à une seule main. Apple aurait pu commercialiser un prolongateur de pouce pour régler ce problème, mais le constructeur a (bizarrement…) privilégié une solution logicielle. Ainsi, iOS 8 a une astuce supplémentaire pour vous faciliter la vie à une main : l’accès facile. Touchez, sans cliquer, deux fois le bouton d’accueil et toute l’interface descend, à portée de doigt.

L’idée est surprenante, et nous étions sceptiques lors de sa première présentation, pendant le keynote de septembre. Au bout de quelques jours, le bilan est mitigé : l’idée s’avère plutôt bonne à l’usage, et on prend vite le coup de main. Sur un iPhone 6 Plus, l’interface descend plus bas que sur l’iPhone 6, ce qui est utile quand on tient le téléphone par le bas. On peut ainsi effectivement atteindre un champ ou un bouton en temps normal inaccessible, et l’interface remonte ensuite à sa position normale.

iOS 8 s’abaisse pour être plus accessible à une seule main.

L’idée est bonne, la réalisation beaucoup moins. Malheureusement, cette fonction n’a pas été très bien implémentée, et elle a un côté aléatoire assez pénible. Selon les cas, tout descend, mais pas toujours : par exemple, le champ de recherche de Spotlight ne bouge pas, ce qui empêche de modifier la recherche sans utiliser une autre main. Par ailleurs, la théorie est que l’interface revient à sa position normale après une interaction. En pratique, c’est beaucoup plus compliqué que cela : parfois un tap suffit, mais parfois il faut à nouveau toucher le bouton d’accueil pour forcer le repositionnement, ou attendre quelques secondes que tout revienne à sa place.

Ces hésitations et bugs sont assez frustrants et ils empêchent une utilisation sereine de cette fonction. On finit par ne plus le faire et à bouger l’iPhone ou utiliser son autre main, plutôt que d’essayer de toucher deux fois le bouton d’accueil. Sans compter toutes les fois où la fonction ne répond tout simplement pas… Apple corrigera probablement ces bugs avec les futures mises à jour d’iOS, mais en l’état l’ensemble ressemble plus à du bricolage qu’à une fonction bien pensée.

Dans iOS 8, une autre nouveauté est exclusive à l’iPhone 6 Plus : sans retrouver l’interface des iPad, le mode paysage est traité différemment et les applications peuvent s’adapter pour en profiter. La différence se voit dès l’écran d’accueil qui bascule dans toutes les directions, y compris la tête en bas (bouton d’accueil en haut). Quand on tient le téléphone à l’horizontale, le Dock ne réagit pas comme une tablette, mais il vient se placer à droite. On aurait aimé qu’il soit à gauche quand le bouton d’accueil est à gauche, mais l’idée reste la bonne pour optimiser au mieux la place disponible.

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iOS 8 n’affiche pas plus d’icônes par page dans les dossiers d’applications, alors même qu’il y a plus de place sur un iPhone 6 Plus. Il faut toujours se contenter de neuf icônes, mais il y a peut-être une bonne raison à ce choix : en mode paysage, on voit un dossier et demi à la fois.

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Apple a modifié plusieurs applications livrées avec le téléphone pour ajouter des fonctions en mode paysage. Ainsi, dans Mail, on a la liste des messages en permanence sur la gauche, et un mail sur la droite. L’icône en forme de flèches, au milieu en haut, sert à plier la barre latérale quand on veut voir un mail en pleine taille.

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C’est la même chose dans Messages, avec en plus l’ajout des photos de vos contacts dans la liste de conversations. Au passage, on note sur cette capture d’écran, le clavier élargi d’iOS 8, en mode paysage. Les touches habituelles sont placées au centre, à la même taille que sur l’écran 4 pouces. La place restante est occupée par des touches et surtout des fonctions supplémentaires, pour copier/coller des éléments ou déplacer le curseur.

Bonne idée, mais les choix d’Apple ne sont pas toujours les meilleurs : on aurait aimé que la touche de suppression, située actuellement au-dessus de la touche de retour, soit en haut à droite. On attendait peut-être aussi une option pour diviser le clavier en deux, comme sur l’iPad, mais ce n’est pas possible.

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Dans le cas de Safari, le mode paysage permet à la fois de conserver la barre latérale à gauche (avec les signets, l’historique, la liste de lecture ou encore les liens récupérés depuis les réseaux sociaux), mais ce n’est pas tout. Le navigateur affiche dans ce mode des onglets pour les différentes pages ouvertes, comme sur l’iPad et comme sur un ordinateur. La barre d’icônes en bas de l’écran en mode portrait est éclatée autour du champ de recherche et d’URL, et une icône permet toujours d’afficher la présentation que l’on avait exclusivement jusque-là pour les pages ouvertes.

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Ces présentations différentes ne sont pas réservées à Apple, mais c’est encore le désert du côté des éditeurs tiers. Les applications conçues pour les nouveaux iPhone bénéficient toutes du clavier spécifique à l’iPhone 6 Plus en mode paysage. En revanche, il faudra patienter un peu pour avoir des interfaces spécifiques : c’est déjà le cas de Twitterrific, un client Twitter qui peut afficher en permanence sa barre latérale en mode paysage. On voit que c’est une solution rapide, pas forcément réfléchie toutefois : la barre d’outils, au-dessus, fait alors doublon avec la barre latérale et on ne peut pas la masquer.

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Cette interface différente en mode paysage est une excellente idée, mais là encore, on sent que la fonction est arrivée tardivement dans le développement et qu’elle n’est pas au point. iOS 8 a parfois du mal à gérer ses orientations et s’emmêle un peu entre le mode paysage et le portrait, tout particulièrement quand on veut prendre des photos. Par ailleurs, le clavier en paysage est instable, très instable : nous avons eu un grand nombre de plantages, simplement en passant d’une orientation à l’autre, parfois pendant l’utilisation du clavier…

Ces bugs seront corrigés, mais ils sont frustrants quand on achète un téléphone qui peut dépasser les 1000 € en France. De la même manière, il faut faire avec des applications qui ne sont pas optimisées, et cela se voit. Tant que les développeurs ne mettent pas à jour leurs applications, l’interface est plus grande, jusqu’au clavier qui prend beaucoup plus de place qu’en temps normal. On s’y fait, mais c’est un peu gâcher le magnifique écran de l’iPhone 6 Plus…

Une application optimisée (Twitterrific, à gauche) et une application non optimisée (Tweetbot, à droite). Cliquer pour agrandir

L’appareil photo dépasse… à raison ?

Le design des nouveaux iPhone n’est pas passé inaperçu, et il y a un point en particulier qui a suscité la polémique. À l’arrière, le capteur de l’appareil photo dépasse légèrement. Sur un iPhone 6 Plus, il ne dépasse pas de plus d’un millimètre, mais c’est bien visible. Ce choix n’est pas le plus heureux, mais Apple a sans doute pris la meilleure décision, ou la moins pire. Pour atteindre la finesse exceptionnelle des modèles sans rogner sur la qualité de l’appareil photo, il fallait faire dépasser légèrement l’objectif.

Sur le papier, cet inconvénient offre en contrepartie une qualité d’image exceptionnelle. Apple n’a pas manqué de vanter les mérites de cette fonction, et pour cause : l’iPhone reste l’appareil photo le plus populaire, loin devant les reflex et surtout les appareils compacts qu’il a, le plus souvent, remplacé. Autant dire que l’enjeu était de taille, mais l’appareil photo de l’iPhone 6 Plus dépasse-t-il pour de bonnes raisons ?

La fiche technique de ce nouveau modèle est un peu décevante. Sur le papier, il n’y a pas grand-chose pour distinguer l’iPhone 6 Plus de son devancier, l’iPhone 5s. Le capteur est toujours bloqué à 8 mégapixels (aucun changement depuis 2011) et chaque pixel mesure toujours 1,5 µ, comme l’an dernier. L’ouverture est toujours de ƒ/2,2, il y a toujours cinq éléments pour composer l’objectif et un flash True Tone avec deux LED pour un meilleur résultat. Pour celui qui connaît bien l’appareil photo de l’iPhone 5s, il ne semble y avoir aucune nouveauté, mais ce n’est pas tout à fait vrai.

Photo prise avec un iPhone 6 Plus : auparavant, ce genre de scènes mal éclairées auraient donné des photos floues, Cliquer pour agrandir

Il y a une différence de taille entre les deux générations : la stabilisation optique, qui est d’ailleurs une exclusivité de l’iPhone 6 Plus, le modèle standard en est dépourvu. Concrètement, le capteur bouge très légèrement pour compenser les mouvements de l’utilisateur : le coprocesseur de mouvement M8 qui vient remplacer le M7 inauguré l’an dernier analyse les mouvements de l’appareil, et il transmet le mouvement inverse au capteur, en temps réel.

iPhone 6 Plus à gauche, iPhone 5s à droite — Cliquer pour agrandir

Ne comptez pas sur cet ajout pour faire des miracles : si vous bougez trop, la photo restera floue. On peut toutefois se permettre d’augmenter légèrement le temps d’exposition, ou de réduire légèrement la sensibilité (ISO) sans avoir une image floue. Si cela vous paraît compliqué, disons-le plus simplement : quand vous prenez des photos de nuit, ou avec de mauvaises conditions lumineuses, vous obtiendrez plus facilement des photos nettes et moins bruitées.

iPhone 6 Plus à gauche (1/5s et 500 ISO), iPhone 5s à droite (1/15s et 2000 ISO) — Cliquer pour agrandir

La stabilisation optique fonctionne, comme le montre les exemples précédents, mais elle a aussi ses limites. La tolérance de l’iPhone 6 Plus reste plus basse que les appareils photos dédiés de qualité, et on obtient encore très rapidement une photo floue, ou bien très granuleuse, ce qui est le signe d’une sensibilité trop élevée. Si l’on écarte les progrès technologiques effectués d’une année sur l’autre et que l’on prend une photo avec un iPhone 6 et un iPhone 6 Plus, on peut isoler l’impact de la stabilisation optique.

iPhone 6 Plus à gauche (1/5s et 500 ISO) et iPhone 6 à droite (1/15s et 2000 ISO)Cliquer pour agrandir

Certes, on gagne encore sur la vitesse (les poses sont plus longues, on récupère plus de lumière) et sur la sensibilité (moins de bruit), mais la différence à l’œil n’est pas forcément aussi nette qu’on l’aurait souhaité. L’iPhone 6 Plus fait mieux, mais il ne fait pas mieux de façon spectaculaire, surtout quand les conditions lumineuses sont vraiment dégradées.

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La stabilisation optique sauvera peut-être quelques clichés, mais elle ne devrait pas, seule, motiver le passage du modèle standard au grand téléphone. Et de nuit, on a toujours des résultats très étranges, à l’image de ces photos totalement vertes qui ne correspondent en rien à la réalité (probablement la balance des blancs qui a perdu la tête). Certes, c’est un cas extrême et la stabilisation optique n’a rien à voir avec la couleur de ces photos, mais cela montre bien que l’appareil photo de l’iPhone a encore des progrès à faire.

Deux photos prises avec un iPhone 6 Plus, de nuit. Cliquer pour agrandir

Cet avis peut paraître un peu dur, et il ne faudrait pas oublier que l’appareil photo des iPhone est un excellent appareil photo, parmi les meilleurs sur un smartphone. L’iPhone 6 Plus bénéficie d’ailleurs des mêmes innovations que le « petit » modèle, à savoir une mise au point « Focus Pixels » beaucoup plus rapide (lire : iPhone 6 : un appareil photo qui (se) dépasse) — c’est bien le cas — ou encore une meilleure détection des visages. On peut prendre de très belles photos avec ce téléphone, cela ne fait aucun doute (mais les burgers font partie des sujets les plus ingrats…).

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Difficile avec aussi peu de recul d’offrir un avis définitif sur les progrès de l’appareil photo. Il faudra patienter quelques semaines de plus, multiplier les essais et les conditions pour savoir si nous avons sous-estimé cet appareil, ou si l’on avait raison de regretter que les progrès ne soient pas plus importants encore. Peut-être qu’Apple marquera à nouveau une étape significative l’an prochain, mais en attendant, le constructeur avance au fond assez peu sur ce domaine.

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Ce qui n’empêche pas l’appareil photo de l’iPhone 6 Plus d’être encore plus confortable. La mise au point est plus rapide et précise, le mode HDR automatique est encore meilleur que celui de l’iPhone 5s et il est désormais quasiment à chaque fois justifié. Le mode rafale explose aussi sa limite : l’an dernier, on ne pouvait faire « que » 100 photos sans s’arrêter. Cette année, on s’est arrêté à plus de 300, mais notre iPhone semblait décidé pour en faire quelques centaines de plus (on a entendu le chiffre de 999 photos maximum, mais on n’a pas eu le courage de vérifier…).

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Du côté des photos, les panoramas sont aussi meilleurs avec les iPhone 6 (Plus). Les photos obtenues font désormais 43 mégapixels. Attention en revanche, les panoramas pesaient déjà lourds avant, ils sont encore plus gros désormais : pas moins de 14,2 Mo pour cet exemple réalisé à la rédaction. Les nouveaux iPhone bénéficient aussi des progrès réalisés par l’iPhone 5s en la matière, à savoir une mise au point en continu qui évite d’avoir des zones trop sur- ou sous-exposées.

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Les iPhone progressent aussi côté vidéo. À défaut de passer à la 4K comme certains concurrents, ils peuvent désormais filmer en 1080p à 60 images par seconde, contre seulement 30 pour l’iPhone 5s. On peut changer de vitesse dans Réglages > Photos et appareil photo et vous aurez un indicateur si vous filmez à 60 images dans l’application. En tournant dans ce mode plus rapide, l’image est censée être plus fluide, mais en contrepartie les fichiers sont un petit peu plus lourds. Une minute de film à 30 FPS pèse approximativement 130 Mo, la même minute à 60 FPS pèse légèrement moins de 200 Mo. La différence est sensible, alors que nous n’avons pas noté de différence significative pendant nos essais.

Le mode ralenti est aussi deux fois plus lent : à la demande, on peut passer de 120 images par seconde (comme sur l’iPhone 5s) à 240 images par seconde. Le résultat est vraiment bluffant et ce sera probablement utile aux sportifs, et plus amusant qu’autre chose pour les autres. Notez toutefois que ce mode est limité au 720p et qu’à 240 images par seconde, l’image fourmille un peu. Ce qui est normal : dans ce mode, c’est comme si l’appareil prenait 240 photos chaque seconde, le temps d’exposition est ainsi très court et on ne peut pas éviter ces désagréments techniques. Désagréments bien légers en comparaison du résultat, époustouflant.

Ce n’est pas une fonction spécifique à l’iPhone 6 Plus, mais iOS 8 ajoute un mode accéléré assez amusant. Cette fois, l’appareil prend une photo à intervalle régulier et le résultat est assemblé sous la forme d’un film rapide et bref. Si vous laissez votre iPhone filmer le ciel toute la nuit dans ce mode, vous aurez une magnifique séquence avec les étoiles en déplacement. À défaut, en voiture, dans la rue ou même en posant l’iPhone près d’un clavier, ça donne un résultat étonnant…

Ce n’est pas lié directement à l’appareil photo, mais un mot au passage sur le haut-parleur présent dans cet iPhone 6 Plus. Au-delà de son design plus grossier — on préférait la grille affinée des iPhone 5 et 5s —, ce haut-parleur est un net progrès par rapport à ses prédécesseurs. Son volume est nettement plus élevé et en plus le son reste assez bon quand on le pousse à fond. Les petites enceintes ont tendance à saturer, voire à grésiller rapidement en les poussant un peu, mais le constructeur prouve ici sa maîtrise en la matière.

Certes, l’iPhone 6 Plus ne vous permettra pas d’écouter de la musique dans une grande pièce de manière confortable. La qualité audio est en progrès, mais on est loin d’une enceinte dédiée ; on se rapproche en revanche de plus en plus de la qualité des enceintes intégrées aux ordinateurs portables d’Apple. Ce sera parfait pour écouter un podcast (même sous la douche, on n’arrête plus le progrès) ou pour utiliser le mode haut-parleur. Et en dépannage, pour écouter un peu de musique ou regarder une vidéo, c’est très bien aussi.

Le seul regret que l’on peut faire, c’est que sa position n’offre pas une immersion satisfaisante dans un jeu, ou même pour une vidéo. Pour améliorer de manière significative ce point, il faudrait déplacer le haut-parleur et le placer de part et d’autres de l’écran, comme le font certains concurrents. Mais il faudrait aussi revoir toute la conception des iPhone, et peut-être que la finesse du téléphone bloque le constructeur.

Si cette fonction est importante pour vous, l’iPhone 6 Plus a un avantage sur ce point. Le haut-parleur est manifestement plus grand et il n’offre pas forcément un son plus fort, mais plus ample. Les basses sont plus présentes et à fort volume, ce haut-parleur est plus agréable et plus convaincant dans l’ensemble.

Un téléphone très performant et endurant

Comme tous les ans, Apple a encore amélioré les composants internes de son iPhone. Cédant la place au système-sur-puce A7 de l’iPhone 5s, l’A8 équipe désormais tous les iPhone 6. Il n’y a d’ailleurs aucune différence technique entre les deux modèles, si bien que vous pouvez (re)lire notre test de l’iPhone 6 pour les explications techniques.

Image iFixit

Par rapport au modèle standard, l’iPhone 6 Plus a plus de pixels à gérer et il devrait ainsi mettre plus de pression sur les composants et en particulier sur la puce graphique. À l’usage pourtant, le grand téléphone n’est pas moins rapide : le bench du processeur proposé par Geekbench 3 ne présente aucune différence entre les deux, avec un seul ou deux cœurs. Rappelons qu’Apple a opté à nouveau pour deux cœurs « seulement », mais cadencés cette année à 1,4 GHz, contre 1,3 GHz pour l’iPhone 5s.

GFXBench 3.0 mesure la puissance de la puce graphique, et là encore, l’iPhone 6 Plus n’est pas à la traîne, au contraire même. Que ce soit en mesure « onscreen » (à la définition de l’écran) ou « offscreen » (sans tenir compte de l’écran, en 1080p), le grand modèle fait systématiquement mieux. L’écart reste minime, mais ces tests permettent de vérifier qu’Apple a légèrement augmenté la puissance de l’A8 dans l’iPhone 6 Plus. Le processeur et les composants graphiques sont tout à fait capables d’encaisser les deux millions de pixels de son écran et jouer sur cet appareil est une expérience très plaisante.

Pendant le keynote, Apple n’a pas manqué de vanter un aspect particulièrement important : l’A8 est capable de tenir dans le temps. Tous les processeurs de smartphone sont cadencés à un certain niveau, mais pour éviter la surchauffe et une trop grande consommation électrique, ils sont automatiquement bridés quand on les utilise trop longtemps. Si l’on en croit le constructeur, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir avec l’Apple A8 qui resterait en permanence au maximum de ses capacités.

Comme l’a bien montré Ars Technica, les choses sont en fait plus compliquées. Certes, l’A8 tient bien mieux la charge que l’A7, mais ses performances baissent aussi au fil du temps. Sur ce point en revanche, il y a une différence importante entre les deux modèles : alors que l’iPhone 6 baisse très nettement au bout de 15 à 20 minutes d’utilisation, l’iPhone 6 Plus tient la charge plus longtemps. En revanche, avant la chute « brutale » de ses performances (le graphique le montre bien), l’iPhone 6 est légèrement meilleur.

Quoi qu’il en soit, Apple a fait des progrès incontestables sur ce point : le processeur de l’iPhone 6 Plus est plus rapide à la base que celui de l’iPhone 5s et même quand sa vitesse est réduite, il reste largement au-dessus. On reste ainsi toujours autour de 1 GHz, même après 30 minutes d’utilisation intensive, alors que le téléphone de l’an dernier stagnait autour de 700 MHz. C’est un beau progrès, lié notamment à la finesse des gravures (22 nm contre 28 nm), et cet iPhone est incontestablement difficile à prendre en défaut… sauf à cause des bugs d’iOS 8 qui restent, hélas, encore nombreux.

Ce gain de puissance a une contrepartie : dans l’ensemble, l’iPhone 6 Plus chauffe plus que son prédécesseur. Ce n’est pas dramatique, mais il devient très vite tiède, et pas uniquement quand on joue : les transferts de données en cellulaire ou en Wi-Fi sont aussi beaucoup plus rapides cette année, et cela se ressent sur la température générale de l’appareil. En effet, Apple a amélioré à la fois la puce cellulaire en optant pour un modèle de Qualcomm (MDM9625) de catégorie 4 qui est compatible LTE-A, aussi connue sous le nom de 4G+ (lire : iPhone 6 : 4G LTE ou 4G LTE-A ?).

En théorie, on peut donc monter à 150 Mbit/s, loin des 300 Mbit/s des meilleurs smartphones Android, mais c’est mieux qu’avant. En France, Orange, Bouygues Telecom et Free sont en train de déployer des réseaux capables d’atteindre ces vitesses. Pour l’heure toutefois, on est encore loin des débits théoriques, mais on peut facilement noter des progrès en 4G. Nos tests effectués à Lyon, chez Bouygues Telecom, montrent que l’on gagne jusqu’à 15 Mbit/s dans les mêmes conditions, simplement en passant d’un iPhone 5s à un iPhone 6 Plus.

Tests Wi-Fi réalisés à 5 mètres d’une Time Capsule compatible 802.11 ac, dans un environnement Wi-Fi surchargé. Tests 4G effectués à l'extérieur (Lyon), sur le réseau de Bouygues Telecom.

Si vous avez la chance d’avoir la fibre, vous aurez aussi intérêt à disposer d’un routeur compatible Wi-Fi 802.11ac. Les nouveaux iPhone sont compatibles avec cette norme, et la différence est cette fois spectaculaire. Là encore, on reste loin de la théorie, mais la différence est sensible : on divise quasiment par deux les temps de chargement, et les applications et jeux se téléchargent à une vitesse jamais connue jusque-là sur un iPhone.

L’iPhone 6 Plus a un meilleur écran que l’iPhone 5s et il est aussi beaucoup plus grand. Ses composants ont aussi progressé cette année et il est plus rapide autant en utilisation, que pour accéder au réseau. Dans ces conditions, l’autonomie devrait en pâtir, mais ce serait oublier un facteur. Avec ce téléphone (beaucoup) plus grand, Apple peut se permettre d’installer une batterie elle aussi (beaucoup) plus grosse. De fait, le téléphone 5,5 pouces du constructeur dispose d’une batterie de 2915 mAh, soit près du double de celle que l’on avait l’an dernier (1560 mAh).

La batterie occupe toujours la majorité de la place disponible à l’intérieur de l’iPhone 6 Plus (image iFixit).

Avec une telle batterie, on pouvait s’attendre à de meilleurs résultats que ceux de l’an dernier, mais aussi meilleurs que ceux de l’iPhone 6. C’est d’ailleurs l’un des arguments en faveur du grand téléphone : Apple promet une meilleure autonomie pour l’iPhone 6 Plus. Les chiffres constructeur ne sont pas toujours impressionnants, mais on gagne dix heures en appel en passant du « petit » au grand téléphone, deux heures en navigation 3G ou 4G, trois heures en lecture vidéo.

Les chiffres théoriques sont une chose, mais ils n’ont pas vraiment d’intérêt en conditions réelles. Personne n’appelle pendant 24 heures d’affilée, ni ne passe 12 heures à naviguer sur internet en 4G. Que vaut l’autonomie de l’iPhone 6 Plus en usage réel ? Plus encore que pour le reste du test, la réponse ne pourra pas être absolue : chaque utilisateur aura des résultats différents en fonction de son usage du téléphone.

Pour préparer ce test, les différents iPhone 6 Plus de la rédaction n’ont pas été ménagés, mais même en utilisation intensive, la différence a été notable. Alors que l’on ne tenait jamais une journée avec des iPhone 5s, ce nouveau modèle tient confortablement toute la journée. À moins de forcer vraiment, avec de longues sessions de jeu par exemple, on peut partir en laissant câble et chargeur à la maison, et rentrer le soir sans atteindre le rouge.

Tenir une journée est désormais facile. Ce n’était pas impossible avant, mais il fallait surveiller sa consommation, limiter les notifications push, ou encore passer en mode « Ne pas déranger », voire en mode avion. Avec l’iPhone 6 Plus, vous pouvez laisser tout activé et recevoir des dizaines de notifications, récupérer aussi les nouveaux mails instantanément et même encore faire quelques photos ou vidéos ou jouer un peu, et finir la journée.

Même avec une utilisation intensive (37 % de la batterie utilisée pour un jeu dans le cas à gauche), on peut tenir plus d’une journée. Ici, dans les deux cas, l’iPhone a été utilisé activement pendant plus de sept heures, pour légèrement dépasser les huit heures sur l’exemple de droite.

Encore une fois, ces exemples ne concernent qu’une utilisation intense de ces iPhone. Dans tous les cas, on peut largement couvrir une journée, mais si on fait un petit peu plus attention, si on limite le nombre de notifications et que l’on évite de jouer avec son téléphone, on peut atteindre les deux jours d’utilisation. On n’est pas encore au niveau où les deux jours d’autonomie sont faciles à atteindre, sauf si votre iPhone sert essentiellement à passer quelques appels et échanger quelques messages.

En usage « normal », la batterie de l’iPhone 6 Plus peut faire des miracles : ici, le téléphone a tenu plus de deux jours sans sourciller.

Le progrès est incontestable et si l’autonomie est une priorité pour vous, l’iPhone 6 Plus est un choix à considérer. Certes, c’est un grand téléphone, mais c’est aussi un téléphone plus endurant, nettement plus endurant. L’iPhone 6 fait déjà mieux que l’iPhone 5s, mais ce n’est rien comparé à ce que l’on peut obtenir avec le grand modèle.

Qui dit grosse batterie, dit aussi temps de recharge allongés. Sur ce point, c’est un peu une déception : Apple fournit toujours le même chargeur USB, limité à 5V et 1A. S’il chargeait rapidement les iPhone des précédentes générations, c’est une autre affaire avec l’iPhone 6 Plus : sans utiliser le téléphone, il faut environ 3h30 pour une recharge complète. On peut utiliser un chargeur d’iPad pour gagner du temps, mais le chargeur 10V fourni avec les premiers iPad ne permet que de gagner une heure.

Et encore, c’est sans utiliser l’iPhone : si vous manipulez en même temps l’appareil, il faudra beaucoup plus de temps. Branché à un Mac (capable de délivrer 10V), il aura fallu près de 3h30 pour charger complètement un iPhone 6 Plus, tout en l’utilisant de temps en temps. On devrait avoir de meilleurs résultats sans toucher le téléphone, voire en le passant en mode avion, mais on aurait aimé qu’Apple livre un meilleur adaptateur secteur. Si vous êtes pressé, le mieux est peut-être d’acheter l’adapteur 12 W dédié aux iPad. Au tarif demandé, on aurait autant aimé se passer de l’achat supplémentaire…

Pour conclure : faut-il voir grand cette année ?

Arrivant au terme de notre test, la question se pose à nouveau : faut-il craquer et opter pour un iPhone 6 Plus cette année ? Le téléphone ne manque pas d’arguments : avec son énorme batterie, il permet enfin de tenir au minimum une journée sans s’inquiéter, et on peut même tenir deux jours avec une utilisation plus modérée. Le stabilisateur optique est un argument pour les amateurs de photos nettes, et puis il y a cet écran…

Passer d’un smartphone 4 pouces à un iPhone 6 standard semble presque naturel, même si c’est déjà incontestablement une étape de plus. À bien des égards toutefois, c’est le même genre d’étape que lors du passage de l’iPhone 4s à l’iPhone 5 : en quelques jours à peine, on oublie la différence et on apprécie la taille gagnée. L’iPhone 6 Plus est à un tout autre niveau, son écran est vraiment agréable au quotidien, même pour un « simple » téléphone. Même après plusieurs jours, sa taille est toujours notable et cet énorme téléphone est parfois gênant, il faut le reconnaître.

L’iPhone 6 Plus peut gêner dans une poche, il est moins pratique dans la rue ou quand on se déplace de manière générale et que l’on n’a qu’une main de disponible. Ce ne sont pas des contraintes indépassables, mais il y aura probablement des clients qui se seront laissés séduire et qui seront finalement déçus. Pourtant, si on parvient à s’habituer à la taille occupée par cet écran, il y a de quoi se réjouir. Apple a marqué une nouvelle étape avec son écran Retina HD de meilleure qualité sur tous les points. C’est vraiment un écran splendide et sur ce point, l’iPhone 6 Plus fait nettement mieux que le « petit » modèle. C’est une vraie réussite, qui compense largement les désagréments liés à la taille, à notre avis.

Il n’y a pas que le moniteur qui est en progrès sur cette génération : avec ses bords arrondis jusqu’à l’écran et avec son impressionnante finesse, l’iPhone 6 Plus est très agréable à utiliser. Côté design, nous ne sommes pas convaincus du tout par les fameuses bandes en plastique en haut et en bas et dans l’ensemble, on préférait les iPhone 4 et 4S, et les iPhone 5 et 5s. Ils avaient quelque chose de précieux et évoquait ici un Leica (l’objectif cerclé de métal des 4 et 4S), là un bijou (le chanfrein des 5 et 5s).

À notre avis, il est incontestable que les deux iPhone 6 sont de moins jolis objets. L’objectif de l’appareil qui dépasse, les bandes de plastique et même l’arrondi : sur bien des points, le design est moins réussi. Mais ce n’est pas important, parce que l’ergonomie, elle, est en progrès. La finesse aide sûrement, mais c’est surtout cet arrondi qui change tout. Même si les avis sont partagés à la rédaction, cet arrondi et cette finesse contribuent à faire de ce téléphone un plaisir à utiliser au quotidien.

Quant au trop grand écran pour être utilisé confortablement quand on est en déplacement, Apple a peut-être une réponse. Quand on y pense, une montre connectée qui fonctionne comme une extension de son smartphone, ne serait-ce pas la meilleure réponse à tous ceux qui veulent un grand écran et en même temps un appareil confortable pendant leurs déplacements. Est-ce que ce sera la meilleure solution ? Impossible de le savoir pour le moment, naturellement, mais c’est une piste intéressante et on a hâte de l’essayer !

Vous êtes convaincu que vous voulez un iPhone 6 Plus ? Pour finir ce test, un mot sur les différentes options. Apple propose neuf versions différentes de son téléphone et vous devrez choisir une capacité et une couleur. Sur ce dernier point, c’est à vous de juger, sachant que le gris sidéral est beaucoup plus clair que sur l’iPhone 5s, à tel point qu’on le distingue à peine, sur la face arrière, du modèle argent. Apple a aussi modifié le modèle or, qui est beaucoup plus chaud et tire vers le jaune, alors qu’il était plus proche du champagne l’an dernier. Sachez aussi que les bandes plastique à l’arrière sont blanches sur l’or et plus grisées sur l’argent, gris clair sur le gris sidéral. Dans tous les cas, vous n’y couperez pas, elles restent visibles.

L’autre choix concerne la capacité de stockage, avec une nouveauté cette année : les modèles 32 Go et 64 Go de l’an dernier ont été doublés, et on a ainsi 64 Go en milieu de gamme (919 €) et même 128 Go en haut de gamme (1019 €). Malheureusement, l’entrée de gamme reste bloquée à 16 Go (809 €) et c’est probablement un mauvais choix dans la majorité des cas.

Vous n’avez même pas besoin d’être un gros utilisateur : il suffit de prendre quelques photos et vidéos, de télécharger un jeu ou deux et de stocker quelques albums pour atteindre la limite. Et si vous n’êtes pas gêné maintenant, qu’en sera-t-il dans un an, quand vous aurez besoin d’au moins 4 Go pour installer iOS 9 ? Ainsi, si vous le pouvez, mieux vaut partir sur le modèle avec 64 Go de stockage au minimum.

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