Apple vante les mérites de l’A12X Bionic de l’iPad Pro

Nicolas Furno |

Les iPad Pro de 2018 intègrent une nouvelle puce (SoC) encore plus puissante que les iPhone sortis quelques semaines avant. L’Apple A12X Bionic est une variante musclée de l’Apple A12 des iPhone XS et XR et elle offre des performances encore plus élevées. Ars Technica a pu en discuter avec Phil Schiller et Anand Shimpi, ancien journaliste d’AnandTech qui travaille désormais chez Apple, sur la conception de ces puces.

Malheureusement, l’interview n’entre jamais dans les détails techniques et les deux employés d’Apple se contentent largement de livrer les points-clés marketing déjà entendus pendant le keynote. L’Apple A12X est la première puce de tablette gravée à 7 nm ; son processeur (CPU) est équipé de huit cœurs qui peuvent fonctionner en même temps pour des performances jusqu’à 90 % supérieures ; sa puce graphique (GPU) en contient sept et elle est deux fois plus rapide qu’avant ; le moteur neuronal réalise 5 000 milliards d’opération à la seconde. Et à l’arrivée, les iPad Pro offrent des performances graphiques au niveau d’une Xbox One S, tandis que le processeur est plus puissant que 92 % des ordinateurs portables sur le marché.

Tout ceci, on le savait déjà et ArsTechnica a pu le vérifier en confrontant un iPad Pro 12,9 pouces de 2018 à ses prédécesseurs, à des iPhone et à des Mac et PC portables. En exploitant tous les cœurs, l’iPad Pro fait mieux que les MacBook Pro de 2016 et 2017, et il faut un 15 pouces de 2018 équipé du processeur le plus puissant (Core i9 six cœurs à 2,9 GHz) pour dépasser la tablette. C’est impressionnant pour une tablette nettement plus fine et sans refroidissement actif, mais ça l’est d’autant plus que ce Mac haut de gamme coûte plus de trois fois plus cher.

Comment Apple a-t-elle obtenu de tels résultats ? Pas un mot, mais on le sait assez bien, grâce aux études réalisés sur l’Apple A12 des iPhone (lire : Apple A12, une puce qui cache bien son jeu). Il faudra attendre les démontages de la tablette et surtout l’analyse au microscope de son SoC par les spécialistes pour savoir si Apple a fait des choses différemment pour l’A12X.

Naturellement, l’écart entre les deux versions de la puce s’explique par les cœurs supplémentaires, deux pour le processeur, trois en plus pour la puce graphique. Côté CPU, la possibilité d’utiliser les huit cœurs en même temps — quatre performants et quatre efficients — apporte un gros coup de boost, notamment par rapport à l’A10X qui équipait les anciens iPad Pro. À ce sujet, Apple se contente d’indiquer que le contrôleur de performances créé en interne a été modifié pour permettre cette utilisation simultanée.

Du côté de la puce graphique, Anand Shimpi a donné une petite explication technique pour justifier les progrès réalisés, au-delà de l’augmentation du nombre de cœurs. Par rapport à l’A12 classique, l’A12X utilise la même implémentation de la mémoire, mais la bande passante de cette dernière est plus élevée. Ce qui devrait apporter un avantage aux tablettes par rapport aux smartphones, même si on n’en sait pas plus.

Pour évaluer le GPU de l’iPad Pro, Apple a utilisé des ordinateurs portables et de bureau, et non pas d’autres tablettes et smartphones. Le constructeur est manifestement fier de sa comparaison avec la Xbox One S, répétée plusieurs fois pendant l’entretien. Ars Technica note judicieusement que c’est l’une des consoles fixes les moins puissantes du moment, elle est techniquement moins calée que les PS4 ou que la Xbox One X de Microsoft. Mais c’est bien mieux que la Switch de Nintendo, même si ce n’est pas difficile de faire mieux que cette console portable…

L’Apple A12X Bionic partage un point commun avec la Xbox One S en tout cas : sa mémoire est partagée. Traditionnellement, il y a de la mémoire vive pour le CPU et de la mémoire dédiée au GPU. Comme Anand Shimpi l’a souligné pendant l’entretien, c’est un problème pour les tâches qui exploitent les deux composants, les données doivent alors transiter d’une mémoire à l’autre, ce qui ralentit les tâches. Résultat, la plupart des apps n’utilisent qu’un seul élément, soit le processeur, soit la carte graphique, mais pas les deux en même temps.

Apple opte pour une stratégie différente avec tous ses SoC : « Nous avons une architecture unifiée, le CPU, le GPU, l’ISP1 et le moteur neuronal — tout cela fonctionne derrière la même interface mémoire, et vous n’avez qu’une seule réserve de mémoire ». Par ailleurs, iOS a été optimisé pour cette configuration et le système mobile n’a pas à gérer un fonctionnement différent, comme les Mac. Ce qui apporte des gains de performance, souligne le constructeur.

À défaut d’apporter des explications techniques détaillées, Phil Schiller s’est lancé dans une longue explication pour justifier la motivation d’Apple dans le domaine. D’après le SVP en charge du marketing, l’objectif n’est pas de faire mieux que tel ou tel concurrent, d’ailleurs la firme de Cupertino ne regarde jamais ce que fait la concurrence et l’objectif est toujours de faire mieux que précédemment.

Faire encore mieux que l’année précédente, voilà la véritable « passion » de l’équipe en charge des puces Apple. Faire mieux que la concurrence n’a aucun intérêt, parce que leur travail est fait « au service de l’utilisateur, pas de la compétition ». Phil Schiller revient aussi sur le travail effectué en interne, et souligne que cette équipe travaille main dans la main avec toutes les autres. Plusieurs fois par semaine, des réunions sont organisées pour connaître les besoins précis de chaque équipe et ajuster les futures puces d’Apple en fonction. Il a d’ailleurs rappelé que chaque génération nécessitait plusieurs années de travail.

iPad Pro 12,9 pouces et MacBook Pro 13 pouces.

C’est ce qui justifie la présence d’un moteur neuronal bien plus puissant, par exemple, il était nécessaire pour la réalité augmentée ou encore la photographie informatisée qui prend toujours plus d’ampleur. Plus dans le détail, cela explique aussi certains choix d’Apple, notamment en termes de gestion de la mémoire.

Au-delà des appareils iOS, est-ce qu’Apple compte exploiter toutes ses connaissances en matière de processeur et puce graphique pour le Mac ? Pas un mot de la part d’Apple, comme vous pouviez vous en douter…


  1. Le processeur d’images, une puce dédiée aux traitements automatiques de l’appareil photo. ↩︎

Lire les commentaires →

Sosh : dernier jour pour la remise de 40 € sur les nouveaux iPhone

Stéphane Moussie |

C’est maintenant ou jamais si vous voulez profiter de la remise de 40 € de Sosh sur les iPhone XS, XS Max et XR. Il faut saisir le code SOSH40 lors de la commande. L’opération se termine aujourd’hui, jeudi 8 novembre.

La promotion est d’autant plus intéressante que Sosh applique déjà des tarifs inférieurs à ceux d’Apple. Vendu 855 € chez Apple, l’iPhone XR 64 Go coûte seulement 789 € chez Sosh avec le code SOSH40. L’iPhone XS 64 Go revient quant à lui à 1 089 € chez l’opérateur, contre 1 155 € chez Apple.

L’achat d’un iPhone chez Sosh nécessite la souscription d’un abonnement, mais vous êtes libre d’interrompre celui-ci quand vous voulez, puisqu’il est sans engagement. De plus, les iPhone vendus sont désimlockés.

Lire les commentaires →

Brydge transformera les nouveaux iPad Pro en ordinateurs portables en 2019

Nicolas Furno |

Brydge commercialisera au début de l’année un nouveau clavier pour les iPad Pro qui viennent tout juste de sortir. Pour le moment, l’accessoiriste se contente de montrer à quoi il ressemblera et suggère à tous ceux qui sont intéressés de s’inscrire sur son site pour recevoir des informations quand le produit sera disponible.

Les deux nouveaux iPad Pro, dans le clavier de Brydge.

Ces produits reprennent l’idée des versions précédentes, à savoir de sédentariser une tablette et d’en faire quasiment un ordinateur portable. Cette fois, Brydge est allée encore plus loin, avec un design qui rappelle beaucoup plus les Mac portables que précédemment. En particulier, notez la petite encoche sur l’avant, probablement pour lever plus facilement l’iPad quand il est fermé.

L’angle choisi pour les photos ne permet pas de savoir comment le clavier est connecté à la tablette. Sur les générations précédentes, c’était en Bluetooth, mais est-ce que Brydge a pu utiliser le Smart Connector au dos ? Quand on lui pose la question sur Twitter, le constructeur répond qu’il ne peut pas partager tous ses secrets… voilà qui ressemble presque à une confirmation. Ce serait une bonne nouvelle, la connexion Bluetooth était un défaut des générations précédentes.

Pour maintenir un bon contrepoids par rapport à la tablette elle-même, ce clavier restera épais et lourd. La solution proposée par Brydge ne conviendra pas si vous utilisez la tablette en déplacement. Mais pour remplacer un ordinateur, ce sera peut-être la meilleure solution… nous ne manquerons pas de la tester quand elle sera disponible !

Lire les commentaires →

Même Samsung va utiliser des encoches, finalement

Nicolas Furno |

Jusque-là, Samsung avait tenu bon : ses smartphones n’ont aucune encoche. Face à la marée d’encoches qui a envahi le marché cette année (lire : MWC 2018 : le festival de l'encoche), le constructeur coréen était l’un des derniers à proposer des smartphones avec des bordures fines, mais pas de découpe dans l’écran. C’était même un argument de vente et l’une des attaques régulières de la firme contre Apple…

Ces publicités vont très vite mal vieillir toutefois. Au cours d’une conférence dédiée aux développeurs, Samsung a présenté plusieurs nouveautés à venir pour ses smartphones. La star était le premier modèle avec écran pliable, évidemment, mais la firme a aussi dévoilé ses plans concernant les écrans statiques, ceux qui resteront les plus courants pendant encore pas mal d’années. Samsung prévoit plusieurs générations, toutes nommées Infinity-quelque chose. Et dans le lot, il y en a deux avec encoche.

Les écrans Infinity-U et Infinity-V sont très similaires, ils ont une toute petite encoche dans l’esprit de l'Essential, juste assez pour une caméra avant. Leur forme diffère légèrement, mais dans l’idée reste la même. La génération Infinity-O est plus originale, cette fois la découpe se fait au milieu de l’écran. Techniquement, il ne s’agit plus d’une encoche, mais d’un trou dans l’écran… reste à voir si c’est une meilleure solution. La dernière étape prévue par Samsung, c’est le « New Infinity », un écran sans encoche et sans bordure.

Cette étape ultime est celle que tous les constructeurs visent, mais à moins d’opter pour un tiroir comme certains le font dès aujourd'hui, ce n’est pas pour tout de suite. En attendant, Samsung a manifestement cédé et les successeurs des Galaxy S9 et Note9 devraient intégrer une encoche. En tout cas, c’est ce que l’on a pu comprendre au cours de la conférence, même si Samsung n’a quasiment rien dit, si ce n’est que ces nouveaux écrans arriveront rapidement.

Lire les commentaires →

Samsung montre son premier smartphone à écran pliable

Florian Innocente |

Le premier smartphone à écran pliable de Samsung devient une réalité tangible, avec sa présentation ce soir et l'annonce d'une prochaine entrée en production.

Profitant de sa conférence développeurs à San Francisco, Samsung a montré un appareil tantôt tablette, tantôt smartphone. Ouvert comme un livre, il présente un écran de 7" sans aucune charnière visible en son milieu. Refermé (complètement), un autre écran baptisé le "cover display" s'éclaire sur l'une des faces extérieures, comme si l'on avait un smartphone classique qui rentre dans une poche.

Jusqu'à 3 applications pourront fonctionner en même temps (le "multi active Window" dans la terminologie maison). Aussi, lorsqu'on utilise une app sur le petit écran et le téléphone fermé, elle s'affiche aussitôt sur le grand quand on l'ouvre.

Jusqu'à 3 apps tourneront en même temps

Le fabricant appelle ce système d'écran "l'Infinity Flex Display" et parle d'une résistance à plusieurs centaines de milliers d'ouvertures. Il s'agit d'une fondation pour de futurs appareils a souligné le fabricant.

L'avenir des écrans chez Samsung Display

Samsung a montré le produit sur une scène largement plongée dans le noir avec son produit logé dans une épaisse coque, le tout difficile à discerner correctement. Il a été souligné que l'objet tenu en main était volontairement beaucoup plus épais (notamment les imposantes bordures) pour préserver quelques éléments de surprise sur le design du smartphone qu'il contenait.

La production en quantités suffisantes pour une commercialisation va démarrer « dans les prochains mois » mais sans plus de précisions, et encore moins sur les autres caractéristiques ou sur le prix (la démo arrive vers 1h 23 mn dans la vidéo ci-après).

D'autres fabricants Android sont sur les rangs pour lancer de tels produits. Google accompagne le mouvement dès maintenant, Android va se tenir prêt à exploiter ces formats avec une interface qui se déploiera automatiquement depuis l'écran extérieur vers le grand écran intérieur, de manière dynamique, lorsqu'on ouvrira les deux faces du produit.

Lire les commentaires →

Test de l’iPhone XR

Anthony Nelzin-Santos |

Apple n'a pas présenté un nouvel iPhone cette année, ni même deux, mais trois. Quelques semaines après l'iPhone XS et l'iPhone XS Max, juste à temps pour les fêtes, l'iPhone XR est disponible. Cet iPhone « abordable » n'est pas un iPhone au rabais : il embarque le même système TrueDepth et la même puce A12 Bionic que l'iPhone XS. Et puis il est disponible dans six couleurs vives.

Pour autant, ce n'est pas un iPhone XS coloré. Les différences entre les deux modèles expliquent les différences sur la facture — l'iPhone XR vaut 300 à 400 € de moins que l'iPhone XS. Pourquoi choisir l'iPhone XR plutôt que l'iPhone XS ? Réponse dans notre test en sept différences.

Différence 1 : acier poli contre aluminium fluo

Première différence : le choix des matériaux et des couleurs. Des goûts et des couleurs on ne discute pas… mais c'est plus important qu'il n'y paraît. L’iPhone XR n'est pas l'iPhone 5c, les composants de l'an dernier dans une coque au goût du jour, ni l’iPhone SE, les composants du dernier cri sous des atours vieux de quatre ans. L'iPhone XR est l'iPhone XR, les composants du dernier cri dans une coque au goût du jour.

Surtout, c'est un modèle distinct et indépendant de tout autre modèle, une réponse originale à la question de la diversification du catalogue. Pour la première fois peut-être, Apple propose une véritable gamme d'iPhone articulée par des différences esthétiques et fonctionnelles, et pas seulement une gamme segmentée chronologiquement. L'iPhone XR est, tout autant que l'iPhone XS, un nouvel iPhone.

Un iPhone sympathique et bonhomme, avec son châssis en aluminium anodisé et ses couleurs fluo, alors que l'iPhone XS est plus raffiné et luxueux, avec son châssis en acier poli et ses couleurs sobres. Jugez plutôt : l'iPhone XS n'est pas blanc, mais argent, ni noir, mais gris sidéral. L'iPhone XR, lui, est d'un blanc polaire et d'un noir de jais. D'un côté, la sophistication un peu surfaite, de l'autre, l'honnêteté un peu bourrue.

L'acier de l'un finira rayé, l'aluminium de l'autre finira cabossé, le verre des deux finira brisé… et les différences s'estompent une fois l'appareil placé dans un étui. Quel dommage que les housses transparentes annoncées dans un communiqué de presse canadien n'aient finalement pas été commercialisées ! Le rouge profond, le corail vibrant, le jaune vif et le bleu sage méritent d'être exposés à la lumière.

L’iPhone XR est certifié IP67, ce qui signifie qu’il résistera pendant 30 minutes sous un mètre d'eau, alors que l’iPhone XS est certifié IP68, et peut donc résister 30 minutes sous deux mètres d’eau.

Le dos en verre aux bords légèrement incurvés prend la lumière et les reflets, qui font virer le corail du rose saumon à l'orange pâle. Il se fond dans la bande en aluminium à la couleur assortie mais subtilement contrastée, presque dorée dans le cas du modèle jaune. Cet iPhone est plaisant — mais tout cela disparaît sous une coque. Quel changement de pied frappant, après l'iPhone 5c immanquable sous sa housse évoquant les râpes à fromage !

Différence 2 : 5,8" < 6,1" < 6,5"

Deuxième différence : la taille de l'écran. C'est le gros morceau, puisqu'elle influe directement sur la prise en main de l'iPhone XR. Commençons par quelques chiffres :

  • l'iPhone XS, avec son écran 5,8 pouces, mesure 14,4 cm de haut et 7,1 cm de large, pour un poids de 177 grammes ;
  • l'iPhone XR, avec son écran 6,1 pouces, mesure 15,1 cm de haut et 7,6 cm de large, pour un poids de 194 grammes ;
  • l'iPhone XS Max enfin, avec son écran 6,5 pouces, mesure 15,8 cm de haut et 7,8 cm de large, pour un poids de 208 grammes.

Donnés en vrac, ils donnent l'impression qu'Apple a coupé la poire en deux. Ce n'est pas tout à fait vrai : l'iPhone XR est sensiblement plus lourd que le XS sans être beaucoup plus léger que le XS Max, et nettement plus large que le XS sans être beaucoup plus étroit que le XS Max. Surtout, il est plus épais de 0,6 mm, une différence étonnamment sensible. Bref, sans l'être autant que l'iPhone 8 Plus, c'est un grand iPhone.

On pourrait gloser sur la hauteur de l'écran et la zone que l'on peut théoriquement couvrir avec le pouce, mais ce n'est pas comme si l'on ne pouvait pas repositionner sa main en fonction des usages, et qu'on le faisait naturellement tout au long de la journée. Arrondi et trapu, l'iPhone XR tient en main comme un gros galet électronique… et glisse des mains humides comme un gros galet électronique.

Au final, il est impossible d'avoir un avis définitif sur la question — vos mains seront le juge de paix. J'ai les paluches qui vont avec mon mètre quatre-vingt-seize, et utilise des iPhone « Plus » depuis qu'ils existent, mais je commence aussi à souffrir de troubles musculo-squelettiques, on ne tape pas huit heures par jour sur un clavier sans séquelles. Et l'iPhone XR me convient parfaitement.

Il n'est pas aussi « petit » que l'iPhone XS, c'est fou comme l'on s'habitue aux grands formats, mais je peux l'utiliser d'une main, contrairement à l'iPhone 8 Plus et l'iPhone XS Max. Mes collègues Florian et Stéphane, qui utilisent des « petits » iPhone, sont du même avis. Mais alors que Florian regrette « le format idéal » de l'iPhone XR, Stéphane est retourné vers l'iPhone XS sans se faire prier.

Différence 3 : Super Retina HD contre Liquid Retina HD

Troisième différence : la technologie de l'écran. L'iPhone XR possède un écran Liquid Retina HD d'une définition de 1 792 x 828 pixels (326 ppp), avec un contraste de 1 400:1 et une luminosité de 625 cd/m2, qui prend en charge l'espace colorimétrique étendu P3 et True Tone. Pour démêler cette fiche technique, procédons dans l'ordre.

« Liquid Retina HD » ne veut rien dire de plus que « LCD aux bords arrondis » — Apple utilise la même marque pour désigner l'écran des nouveaux iPad Pro. Tous les téléphones à dalle LCD soi-disant bord à bord possèdent un « menton » plus ou moins proéminent, qui renferme l'électronique de l'écran, les dalles LCD ne pouvant pas être repliées sur elles-mêmes comme les écrans OLED.

Tous, sauf l'iPhone XR. Apple a préféré épaissir les bordures, comme si elle avait réparti le « menton » sur l'ensemble de l'appareil. À défaut d'être la panacée, c'est sans doute le moins mauvais choix. Il ne s'agit certes pas vraiment d'un écran « bord à bord », mais les écrans asymétriques le sont encore moins.

Avec leurs diodes individuelles et leur flexibilité, les dalles (F)OLED se prêtent particulièrement bien aux écrans arrondis. Les choses sont plus difficiles avec les écrans LCD, mais Apple a déployé des trésors d'ingéniosité. Les masques des pixels rétrécissent à mesure que l’on s’approche du bord, de manière à suivre au plus près la courbe idéale, et l’anti-aliasing se charge du reste. Sous le microscope, la bidouille est apparente. À l’œil nu, elle fait illusion.

Oui, cette bordure est plus épaisse que celle entourant l'écran de l'iPhone XS. Non, elle n'est pas particulièrement gênante. Sauf à comparer directement les deux appareils, on finit par oublier la différence. Plongez-vous dans un livre, regardez une vidéo, jouez à un jeu, et vous n'y penserez même plus. La bordure passe au second plan, et c'est tout ce qui compte.

Contrairement aux cristaux liquides des écrans LCD, les diodes des écrans OLED sont électroluminescentes. Conséquence : les écrans OLED ne nécessitent pas de rétroéclairage, et sont généralement plus fins que les écrans LCD. De fait, l'écran Liquid Retina HD de l'iPhone XR est plus épais d'un cheveu que l'écran Super Retina HD de l'iPhone XS. Un cheveu qui suffit à décaler le connecteur Lightning, qui n'est pas parfaitement aligné avec les vis et les trous de la tranche inférieure.

Jony Ive a dû soigner son obsession pour la symétrie : de la même manière que les antennes supplémentaires ont rompu la symétrie des grilles sur l’iPhone XS, l’épaisseur de l’écran de l’iPhone XR pousse le port Lightning vers le dos.

Puisque l'on peut éteindre les diodes électroluminescentes indépendamment les unes des autres, les écrans OLED sont capables de reproduire des noirs très profonds. Les noirs de l'écran Liquid Retina HD sont moins noirs que ceux de l'écran Super Retina HD, c'est incontestable, et la palette de tons sombres est moins définie, en l'absence de prise en charge des standards HDR.

Mais l'écran Liquid Retina HD a les qualités de ses défauts. L'extrême contraste des écrans OLED entraîne parfois une fatigue visuelle, surtout avec la tendance actuelle des interfaces utilisant du texte parfaitement blanc sur un fond parfaitement noir, et certains préfèrent donc les écrans LCD. Et puis l'écran de l'iPhone XR ne souffrira pas des problèmes de rétention qui peuvent toucher les dalles OLED.

L’écran LCD utilise toujours la technologie IPS, qui limite la variation des couleurs selon l’angle de vue. On peut seulement observer un léger voile jaune et une légère baisse de la luminosité aux angles les plus extrêmes. La colorimétrie de la dalle est sinon excellente, même si elle est affectée par True Tone et Night Shift. True Tone, d’ailleurs, tend à réchauffer les couleurs plus rapidement sur l’iPhone XR que sur l’iPhone XS.

De manière plus surprenante, l'écran de l'iPhone XR est légèrement moins lisible que celui de l'iPhone XS dans un environnement très lumineux. Alors même que la fiche technique annonce une luminosité partagée de 625 cd/m2 et que nous avons bien mesuré l'iPhone XS Max au-delà des 620 cd/m2, nous n'avons jamais observé notre iPhone XR au-delà des 610 cd/m2.

Enfin, il faut bien parler de la résolution. Il faut être de mauvaise foi pour dire que l'écran de l'iPhone XR n'a pas progressé depuis l'iPhone 4, premier iPhone doté d'une dalle à 326 ppp. Et il faut avoir écrit avant d'allumer l'appareil pour prétendre que les applications de YouTube et de Netflix ne transmettent pas des flux HD 1080p à l'iPhone XR.

Est-ce qu'il s'agit du meilleur écran du marché ? Non, cette distinction revient aux écrans OLED des iPhone XS, Samsung Galaxy Note 9 et Google Pixel 3. Mais il s'agit du meilleur écran LCD du marché. C'est un très bon écran… mais celui de l'iPhone XS est excellent.

Différence 4 : 3D Touch contre Haptic Touch

Quatrième différence : le remplacement de 3D Touch par Haptic Touch. À titre personnel, 3D Touch ne m'a jamais manqué depuis dix jours que j'utilise l'iPhone XR. Mais je dois dire que je ne l'ai jamais beaucoup utilisé, n'ayant jamais trouvé un réglage ni trop léger (provoquant des appels indésirables aux fonctions 3D Touch) ni trop lourd (empêchant l'utilisation de 3D Touch d'une seule main fatiguée). J'ai toujours préféré le mécanisme d'appui long utilisé sur l'iPad — qu'il arrive aujourd'hui sur l'iPhone, avec un retour haptique en plus, me convient donc.

Mais mon avis n'est rien d'autre que cela, un avis. Il faut bien dire que le délai entre l'appui et le déclenchement de l'action pourrait être légèrement raccourci, notamment sur l'écran de verrouillage, où Haptic Touch ralentit l'ouverture de l'appareil photo. Plus encore que ce délai, c'est l'inconsistance du système qui pose problème. Pourquoi Haptic Touch a-t-il repris les fonctions de 3D Touch dans le Centre de notification et sur le clavier, mais pas sur les icônes des applications ou sur les liens ?

Apple nous a confirmé qu'elle comptait porter d'autres fonctions de 3D Touch vers Haptic Touch — mais elle aurait déjà dû le faire ! L'utilisateur habitué aux « raccourcis » 3D Touch ne manquera pas d'être frustré lorsqu'un appui fonctionne ici et pas là. Lorsque le nouveau système reprendra toutes les fonctions de l'ancien, qu'il soit « Haptic » ou « 3D » ne fera aucune différence. Mais en attendant… 

Différence 5 : deux capteurs contre un seul

Cinquième différence : la présence d'un seul objectif à l'arrière de l'iPhone XR. Le même objectif que le grand-angle de l'iPhone XS, associé au même capteur relativement grand, pour des résultats peu ou prou identiques. Notre précédent article sur le sujet reste donc valable pour l'iPhone XR, notamment sur les grandes qualités et les petits défauts du mode Smart HDR. Mais puisque l'iPhone XR ne possède pas de téléobjectif, deux fonctions sont forcément touchées : le zoom et le mode portrait.

Posé à plat sur une table, l’iPhone XR repose toujours sur l’objectif proéminent. Apple n’essaye plus de le cacher — au contraire, elle cherche maintenant à le mettre en valeur.

Le zoom, d'abord. Alors que l'iPhone XS peut zoomer jusqu'à 10x, l'iPhone XR plafonne à 5x. À fond, les deux appareils produisent des clichés d'une (mauvaise) qualité similaire, mais bien sûr l'iPhone XS permet de voir plus loin. Calé à 5x, l'iPhone XS produit des clichés plus plaisants et plus exploitables que ceux issus de l'iPhone XR. Cet avantage disparaît dès que la luminosité diminue, puisque le deuxième capteur est désactivé dès que les conditions se dégradent.

L’iPhone XR (à gauche) peut zoomer jusqu’à 5x, mais l’iPhone XS peut zoomer jusqu’à 10x.
Calé à 5x, l’iPhone XS (à droite) produit un cliché bien plus détaillé.

Le mode portrait, ensuite. L'iPhone XR possède bien un mode portrait, mais il repose entièrement1 sur des traitements logiciels. Non seulement le résultat est convaincant, mais il est parfois supérieur au « mode portrait matériel », notamment lorsque la lumière manque. Puisque son objectif grand-angle est plus lumineux que le téléobjectif de l'iPhone XS, l'iPhone XR « acceptera » de prendre une photo dans des conditions où l'iPhone XS renâcle.

Un portrait pris à l’iPhone XR. Puisqu’il ne possède qu’un objectif grand-angle, le champ est très large. Les grands anciens habitués aux portraits classiques tiqueront, mais la génération qui a inventé les selfies pour se mettre au milieu d’une scène appréciera peut-être. Ce champ ouvert permet d’observer la régularité du flou, encore un peu artificiel, ou la difficulté de séparer l’arrière-plan entre les bras et le corps, des défauts qui ne sont pas spécifiques à l’iPhone XR.
Pour obtenir un champ de vue similaire à celui de l'iPhone XS, il faut se rapprocher du sujet, de manière assez inconfortable il faut bien le dire. Techniquement, le résultat est satisfaisant : si les petits cheveux sont gommés, les plans sont bien séparés. Esthétiquement, les choses sont plus contestables : le grand-angle déforme les traits. Remerciements à notre modèle, Philippe.

En contrepartie, l'iPhone XR prend des portraits et seulement des portraits. Sans visage dans le champ, l'appareil se contentera d'afficher le message Aucune personne détectée. Autre défaut, les portraits pris avec le capteur principal ne peuvent bénéficier des modes d'éclairage de scène, contrairement aux portraits pris avec le système TrueDepth. La simulation d'ouverture, elle, est toujours présente.

Différence 6 : les performances

Sixième différence : les performances. À l'avant, l'iPhone XR possède le même système TrueDepth que l'iPhone XS, dont le fonctionnement n'a pas été suffisamment accéléré pour que l'on puisse encore parler de Face ID 2, et pas encore suffisamment assoupli pour que l'on puisse encore complètement oublier Touch ID. À l'arrière, il possède le même circuit de recharge par induction, dont la nouvelle bobine en cuivre qui est censée diminuer les pertes énergétiques.

Entre les deux, il embarque la même puce A12 Bionic, et donc le même processeur à six cœurs et la même puce graphique à quatre cœurs. Sans surprise, l'iPhone XR fait rigoureusement jeu égal avec les iPhone XS dans la plupart des tests synthétiques, et puisque son affichage se limite à 1,48 million de pixels, il est même légèrement plus rapide sur le plan graphique. Où sont les différences, alors ?

Dans la dotation en mémoire vive, d'abord. Alors que les iPhone XS possèdent 4 Go de RAM, l'iPhone XR doit se contenter de 3 Go, un point qui n'avait pas particulièrement gêné les propriétaires d'iPhone X l'an passé. Il faut jouer à des titres exigeants tout en conservant beaucoup d'onglets dans Safari pour vraiment sentir la différence, et encore. La différence n'est pas aussi marquée que sur l'iPad, où l'on utilise plus régulièrement des applications gourmandes.

Dans l'autonomie, ensuite. Avec sa batterie d'une capacité de 11,2 Wh, l'iPhone XR se paie le luxe de surclasser non seulement l'iPhone XS, mais aussi l'iPhone XS Max. Les tests synthétiques ne le montrent pas — l'iPhone XS Max résiste près de 4h30 aux assauts de Geekbench, alors que l'iPhone XR plie après 3h40. Dans la « vraie vie » pourtant, à la fin d'une journée bien remplie, l'iPhone XR continue à tourner une bonne heure après que l'iPhone XS Max a rendu l'âme.

Ce fait est d'autant plus marquant que la batterie de l'iPhone XR reprend la conception éprouvée des batteries précédentes, et n'adopte pas la construction en « L » de la batterie des iPhone XS. Sous le capot, l'iPhone XR est un véritable iPhone 9, et cet iPhone 9 tient la route. Activez le mode « Économie d'énergie » de manière préventive, et vous pourrez tenir deux jours sur une charge sans réfréner vos usages (demandez-moi comment je le sais).

Dans la connexion cellulaire, enfin. Comme l'iPhone XS, l'iPhone XR embarque un modem Intel XMM7560. Mais alors que l'iPhone XS prend en charge le MIMO 4x4 avec ses quatre paires d'antennes, l'iPhone XR s'en tient au MIMO 2x2. Soyons très francs : pour le moment du moins, cela ne fait quasiment aucune sorte de différence. Dans nos nombreux tests menés à Paris et à Lyon, nous n'avons jamais mesuré un écart de vitesse supérieur à 10 % entre les deux appareils, sauf dans un test où aucun des deux appareils n'a su dépasser les 20 Mbit/s.

Comme l’iPhone XS, l’iPhone XR prend en charge deux SIM, une SIM physique et une eSIM. Malheureusement, rares sont les opérateurs qui prennent en charge les cartes SIM virtuelles.

Mais soyons complets : dans le futur, l'iPhone XS pourra profiter des réseaux LTE à 1 Gbit/s, alors que l'iPhone XR ne franchira pas la barre des 500 Mbit/s. Reste à savoir quand : les réseaux 500 Mbits/s sont encore rares, et les premiers réseaux 1 Gbit/s ne seront pas activés avant l'an prochain au mieux. Les premiers déploiements 5G auront commencé… et vous aurez peut-être déjà changé de téléphone.

Différence 7 : le prix

Septième et ultime différence : le prix. Comptez 855,28 €2 pour un iPhone XR doté de 64 Go de stockage. C'est 300 € de moins que l'iPhone XS équivalent, 400 € de moins que l'iPhone XS Max équivalent. La conclusion est simple : à combien estimez-vous le prix des différences entre les deux gammes ?

Est-ce qu'un écran un peu plus agréable, est-ce que des bordures un peu plus fines, est-ce que quelques grammes d'acier, est-ce qu'une autonomie légèrement inférieure, est-ce qu'une compatibilité avec des réseaux cellulaires qui n'existent pas encore, est-ce qu'un deuxième capteur qui n'est pas toujours utilisé à bon escient, valent 300 € ? Si votre réponse est « oui », achetez l'iPhone XS.

Si vous avez le moindre doute, filez prendre l'iPhone XR en mains dans la boutique la plus proche. Surtout si vous ne pouvez pas vous contenter de 64 Go : l'iPhone XR vous laisse l'option de passer à 128 Go pour 917,68 €, mais l'iPhone XS vous demande de passer à 256 Go pour 1 327,68 €.

L'iPhone XR n'est pas le nec plus ultra, mais il possède le meilleur écran LCD du marché, la puce mobile la plus puissante de la planète, l'un des tout meilleurs appareils photo de son segment, et la meilleure autonomie de la gamme. Pour ne rien gâcher, il a une tête plutôt sympathique. L'iPhone XS est le meilleur iPhone jamais conçu. Mais l'iPhone XR est probablement celui que vous devriez (faire) acheter.

  1. Ou du moins, presque entièrement. Apple utilise le décalage entre les pixels utilisés pour la capture et les pixels utilisés pour la mise au point pour calculer une carte de disparité. ↩︎
  2. Apple n'a pas arrondi les montants après la récente baisse de la taxe sur la copie privée. ↩︎

Lire les commentaires →

Pages