Netflix va réduire le poids des vidéos scène par scène
Netflix cherche à toujours réduire le poids des flux vidéo à qualité égale. Le service a tout intérêt à le faire, à la fois pour économiser de son côté en espace de stockage et en bande-passante et aussi pour offrir à ses utilisateurs un meilleur service. L’usage mobile est toujours plus élevé et il faut alors gérer des connexions plus faibles et surtout plus variables.
Pour limiter les pertes de qualité trop visibles, Netflix va ainsi réduire encore davantage le poids de ses vidéos en améliorant la qualité de l’image. Fin 2015, l’entreprise avait déjà entrepris de tout réencoder en adoptant une règle plus souple. Chaque fichier (film ou épisode de série) était analysé avant d’être encodé avec un débit plus ou moins élevé en fonction des besoins. C’est une bonne stratégie et elle a permis d’améliorer effectivement la qualité des flux sur les mauvaises connexions, mais Netflix compte aller beaucoup plus loin.
Cette fois, Netflix et les universités avec qui elle travaille (dont celle de Nantes) ont mis en place un système beaucoup plus radical. Un algorithme a été développé pour analyser une vidéo et déterminer un profil d’encodage, non pas pour la vidéo entière, mais scène par scène. L’idée étant la suivante : une séquence très calme et statique nécessite un débit très faible pour une qualité donnée, puisqu’il y a assez peu d’éléments qui changent à l’écran. À l’inverse, une scène d’action où tout bouge très vite nécessite un débit beaucoup plus élevé pour garder une bonne qualité.
En découpant ainsi un épisode ou un film en petites scènes encodées à chaque fois différemment, Netflix devrait réduire considérablement le poids d’un fichier. Ou plutôt, dans le cas présent, améliorer notablement la qualité de l’image pour les flux dédiés aux abonnés Free appareils mobiles.
Ce nouvel encodage prendra du temps pour être complet, mais on imagine que les séries les plus récentes seront rapidement converties. Netflix avait également amélioré son encodeur maison pour la fonction de téléchargement désormais proposée sur les appareils mobiles.
J'ai un peu de mal à comprendre l'idée.
Ça fait déjà des années qu'on encode en vbr avec la possibilité d'avoir une passe d'analyses qui justement permet de déterminer les endroits où accorder plus ou moins de débit.
En quoi leur système est il différent?
@Digital-Monkee
C'est exactement cela mais avec leur propre algorithme. Les algo courant de vbr commencent à être vieux et pas forcément adaptés à un service comme Netflix.
@Nico S
Sachant que de plus en plus ils encodent en HEVC, je ne vois pas comment intercaler leur algo dans celui l'origine. Ou alors ils changent de codec mais quid de la compatibilité.
Et pour les anime, ils peuvent vraiment optimiser en mettant 2 ou 3 images par scène
Ils appliquaient déjà des types d'encodages différents par titre, cf ce post avec le résultat obtenu avec BoJack Horseman :
http://techblog.netflix.com/2015/12/per-title-encode-optimization.html
Oui !
Et pour les épisodes de l'inspecteur Derrick, on peut descendre encore plus bas. Une saison entière doit pouvoir tenir sur une disquette …
Les dvds et blue ray sont déjà encoder scène par scène... pour les même raisons avancées par Netflix.
C'est quoi la nouveauté ? Que c'est le logiciel qui le fait plutôt que d'ajuster les paramètres a la main!!!
Ils veulent peut-être un truc maison impeccable. Netflix est impeccable. Jamais coupé, démarrage immédiat (chez OVH [donc pas de bridage en fonction de qui de quoi] 6,5 Mbps)
@frankm
Le but de Netflix est d'automatiser la procédure, en pratique cela veut dire un mode VBR plus éfficace.
Ils vont gagner combien en % par rapport à une video non compressee scene par scene? Sans compter le meilleur rendu mis en avant dans l'article qu'on ne peut quantifier.
@Paquito06
Le pourcentage est énorme.
J'encode quasi quotidiennement pour le boulot et la différence est dingue.
Notamment sur des projets avec des interviews entrecoupées de plans d'illustrations ou d'inserts.
Les parties itw ne bougent que très peu et le début est mis bien plus bas.
J'ai déjà vu des différences de plus de 30/40% en terme de taille de fichier.
Mais surtout le max de débit et donc d'infos est conservé pour les plans qui en ont le plus besoin.
@Digital-Monkee
Ok, donc loin d'etre negligeable, d'importantes economies pour Netflix ;-)
C'est hallucinant de voir à quel point un encodage change tout !
Et comme quoi, pour bien optimiser la taille des films, ils pourraient encodes les scènes différemment, de base non ?
@MisteriousGaga
C'est déjà le cas.
Est-ce qu'il existe également des codecs vidéos qui supportent la mise à jour d'une partie d'une image seulement ? Par exemple, dans le cas d'une interview statique ou d'un manga dont seul la bouche des personnages bouge.
@PiRMeZuR
Ce n'est pas strictement une seule partie qui est gérée et le reste qui l'est différemment mais c'est le principe de fonctionnement des codecs de type AVC ou HEVC. Là où temporellement l'image ne change pas, les images clefs le prennent en compte pour attribuer moins d'infos que là où il y a des modifications.
Pour les animes c'est encore autre chose car le contenu même des images et beaucoup plus compressible. Les aplats de couleurs demandent moins d'infos que la même chose en vidéo.
C'est pour cette raison que les animés et les spectacles (de type one man show) tiennent dans des tailles bcp plus réduites qu'un film classique.
Quand seul le mec qui parle bouge et s'exprime et que le fond ne change presque pas dans un plan, le débit est mis la ou il faut.
"Nous sommes au regret de vous informer qu'une erreur est survenue sur la 3eme scène"
Je rappelle que depuis des années, x264 permet de definir des paramètres d'encodage spécifiques par zones temporelles du film encode. Dans ce paramétrage, on ne peut changer que le bitrate mais c'est déjà vraiment efficace en terme de compression. Pour info, il faut utilizer le commutateur --zones de x264.exe. La meme option existe pour x265.
Netflix ont l'air de débarquer un peu sur ce coup-là.