Les services de streaming de musique font la fortune des maisons de disques aux États-Unis. Le dernier rapport annuel de la RIAA montre que 75% des revenus de l’industrie américaine de la musique provient du streaming, qui a généré 7,4 milliards de dollars l’an dernier (c’est 30% de plus qu’en 2017).
Le téléchargement payant de musique « à la pièce », c’est à dire sur l’iTunes Store puisqu’il ne reste guère plus que la boutique d’Apple sur ce créneau, comptent pour 11% du total. Les ventes physiques (CD, vinyles) sont plus importantes de 1 point, à 12%. En tout, le chiffre d’affaires du business de la musique a représenté 9,8 milliards de dollars en 2018, c’est un milliard de plus par rapport à 2017.
Les abonnements payants s’arrogent la part du lion dans le mix des revenus tirés du streaming : 5,4 milliards, sur les 7,4 milliards du total. Un gâteau qui a progressé de 32%. Les services de streaming, Apple Music et Spotify en tête, comptent 50,2 millions d’abonnés payants, un chiffre qui a augmenté de 42% par rapport 2017.
Pour ce qui concerne les services rémunérés par la publicité, les revenus de cette activité ont progressé de 15%. S’ils ne représentent que 760 millions de dollars, soit 8% du total du chiffre d’affaires annuel, ils pèsent pour un tiers des 1 200 milliards de streams.
Dans le segment des téléchargements payants, qui ne cesse de se ratatiner d’année en année (1 milliard de dollars seulement en 2018, contre 2,3 milliards en 2015), les ventes de singles et d’albums sont à parts à peu près égales : 490 millions de dollars pour les premiers (-28%), 500 millions pour les seconds (-25%).
Pour les ventes de musique physique, le tableau est plus contrasté. Elles ont représenté 1,15 milliard de dollars l’an dernier, un chiffre en recul de 23% par rapport à 2017. Le CD a enregistré 698 millions de dollars (-34%), c’est la première fois que la galette passe sous le milliard depuis 1986. En revanche, les bons vieux vinyles sont toujours en forme avec des ventes en hausse de 8%, à 419 millions de dollars. Increvables !
Le streaming s’impose nettement comme le premier canal de distribution de musique, aux États-Unis comme on l’a vu, mais également en France : le point d’étape semestriel du SNEP montrait que le streaming pesait plus de la moitié des ventes (lire : Musique : le streaming payant dépasse les ventes de disques en France).