Un avocat américain, Larry Williams II, a attaqué en justice Apple car il affirme qu’un inconnu a pu exploiter son iPhone pour écouter une conversation privée avec un de ses clients. C’est le bug de FaceTime récemment révélé qui est en cause : avec une manipulation très simple (mais pas facile à trouver), il était possible d’écouter son correspondant sans que celui-ci décroche.
Quelques heures après la médiatisation du bug, Apple a coupé la fonction FaceTime en groupe qui permettait l’espionnage (un correctif en bonne et due forme est prévu pour cette semaine). On ne sait pas si c’est dans cet intervalle que l’avocat a été espionné, ou bien dans les jours ou les heures qui ont précédé, l’information ayant circulé plus confidentiellement avant.
Il n’y a pas non plus de détails sur les circonstances de l’écoute. Le bug impliquait d’appeler la personne visée. Il fallait donc que quelques conditions soient réunies pour épier une personne, dont un appel avec un identifiant inconnu (il n’est pas possible de masquer son numéro ou mail lors d’un appel FaceTime), ainsi que l’inattention du correspondant.
Si Apple n’indique plus la quantité d’iPhone vendus, on peut compter sur les analystes pour le faire à sa place. Dans la foulée de l’annonce des résultats du dernier trimestre 2018, Strategy Analytics indique que 65,9 millions d’iPhone ont été écoulés durant cette période, soit une baisse de 15 % sur un an (77,3 millions au T4 2017).
Pour étayer son estimation, le cabinet peut s’appuyer sur le chiffre d’affaires de l’iPhone qui est toujours communiqué par Apple : il s’est établi à 52 milliards de dollars, contre 61 milliards fin 2017, soit justement une baisse de 15 %.
Les raisons pour lesquelles les ventes d’iPhone ont chuté sont désormais connues : la Chine n’est plus une terre aussi favorable du fait de la concurrence, d’une croissance qui ralentit et d’une relation tendue avec les États-Unis ; le programme de remplacement des batteries a allongé le cycle de renouvellement ; et les prix sont trop élevés.
Altice France, maison mère de SFR et de RMC, annonce dans un communiqué de presse être entrée en « discussion exclusive » avec Molotov, le service de télévision en streaming. L’objectif de ces discussions : « accélérer le développement de la start-up en France et à l’international ».
Même s'il n’est jamais question d’acquisition dans le communiqué, Altice France deviendrait un partenaire privilégié et surtout l’actionnaire principal de Molotov. Le service conservera toutefois son nom et son indépendance, il sera ainsi toujours ouvert à tout le monde et ne deviendra pas l’un des services réservés aux abonnés SFR et RED. En revanche, ces derniers devraient bénéficier de « l’expérience digitale innovante » apportée par la firme.
On imagine que Molotov sera intégré directement dans les offres d’Altice. Le communiqué précise encore que le service pourra bénéficier des contenus produits par son nouveau partenaire, ainsi que « sa puissance commerciale et son empreinte à l’international ».
C’est certainement le secret le moins bien gardé d’Apple : le constructeur veut se faire une place sur le marché du streaming vidéo. Chaque jour ou presque, on apprend que la Pomme produit une série TV ou un nouveau programme. Tim Cook l'a admis durant la conférence des résultats du dernier trimestre : « Nous allons participer [à ce marché] avec du contenu original ». Il a aussi rappelé la signature d’un contrat sur plusieurs années avec Oprah Winfrey.
Apple projette d’accélérer dans ce domaine cette année, constatant le désamour des téléspectateurs (en particulier aux États-Unis) pour les offres des cablo-opérateurs. L’entreprise observe de « grands changements » dans les comportements des consommateurs. Bien sûr, le CEO d’Apple n’a pas donné de plus amples détails sur ce futur service, en particulier la forme qu’il prendra.
Le patron d’Apple a aussi mis l’accent sur les abonnements à des services tiers depuis l’App Store (même si certains s’en passent volontiers comme Netflix). Tim Cook croit deviner que les consommateurs vont commencer à souscrire à plusieurs services en lieu et place des coûteux bundles de chaînes TV des opérateurs. Aux dernières nouvelles, le service de streaming vidéo d’Apple devrait être lancé en avril aux États-Unis.
Est-ce réellement une surprise ? Luca Maestri, le directeur financier d’Apple, a révélé pendant la présentation des résultats du dernier trimestre le podium des iPhone les plus populaires. En première place, l’iPhone XR a été le plus vendu, suivi de l’iPhone XS Max, la troisième place revenant à l’iPhone XS. Si le prix plus abordable du XR explique cette première position, ce n’est certainement pas son tarif qui a assuré au XS Max sa deuxième place !
Il faut sans doute voir ici l’attrait de la nouveauté : si l’iPhone XS n’est après tout qu’un iPhone X un peu plus puissant avec de meilleures compétences photographiques, le XS Max offre un grand écran. Tim Cook a précisé que si l’iPhone XS était au même niveau tarifaire que l’iPhone X, le XR se positionnait entre les iPhone 8 et 8 Plus.
Au delà des capacités, de la puissance et du design des smartphones, c’est leur prix qui font la différence auprès des consommateurs. C’est la raison pour laquelle Apple a commencé à adapter la grille tarifaire de ses iPhone dans certains pays, en désindexant le tarif en dollar par rapport aux devises locales (lire : Apple va baisser le prix de l'iPhone dans certains pays). Un mouvement qui a débuté début janvier, Apple absorbant le différentiel lié à la volatilité des taux de change.
Tim Cook l’a reconnu : si les ventes d’iPhone ont plongé de 15% d’une année sur l’autre, c’est aussi en raison du facteur prix. Le CEO a aussi indiqué que les subventions opérateurs ont faibli, en particulier dans les économies développées comme au Japon et aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle le constructeur a mis en place des opérations de reprise, qui se poursuivent en France jusqu’à fin mars.
Par ailleurs, les utilisateurs conservent leurs appareils plus longtemps, d’ailleurs Apple les conçoit pour qu’ils tiennent sur la durée, a rappelé Tim Cook. Les renouvellements d’iPhone ont été moins nombreux qu’escompté par le constructeur. « Je suis convaincu que faire un produit de grande qualité est la meilleure chose possible pour le client ». Le programme de remplacement de la batterie à 29 $/€ a pu jouer un rôle : « Certains personnes ont dit que nous n’aurions pas dû faire ça », argumente Cook (qui sont ces gens ? NDLR). « Nous pensons que c’était très important pour nos clients ».
L’iPhone représente la part du lion dans la base de produits actifs : Apple en dénombre 900 millions sur un total de 1,4 milliard d’appareils iOS, macOS, tvOS et watchOS. Cette base a grossi de 75 millions d’unités supplémentaires sur l’ensemble de l’année. Si le constructeur ne donne plus les volumes des ventes de ses produits, il ne s’interdira pas d’indiquer de temps en temps où en est le nombre d’appareils actifs.
Apple va revoir son mode de calcul du prix des iPhone vendus hors des États-Unis, laissant entrevoir une baisse des prix dans certains pays.
Plutôt que de caler ses tarifs sur ceux en dollars et de voir les prix à l'étranger se renchérir lorsque le taux de change de la monnaie américaine augmente, Apple va les établir directement dans les devises de ces pays, a expliqué Tim Cook à Reuters :
Lorsque vous regardez les devises étrangères et plus particulièrement les marchés qui se sont affaiblis au cours de l'année écoulée, ces augmentations (du prix de l'iPhone) étaient bien évidemment plus fortes. Courant janvier nous avons évalué la situation macroéconomique de certains de ces marchés sur lesquels nous avons décidé de revenir à des tarifs plus en adéquation avec nos prix locaux d'il y a un an, dans l'espoir d'aider les ventes dans ces régions.
La Chine fait partie des pays où cette grille tarifaire va être désindexée du dollar, mais pas seulement. D'autres marchés seront concernés, cependant Tim Cook n'en a pas cité (lire aussi Résultats Apple : de l’importance du cours du dollar).
Dans la foulée de la révélation du bug de sécurité touchant la fonction groupe dans FaceTime, une mère de famille qui avait tenté de prévenir Cupertino à ce sujet, a raconté au Wall Street Journal les efforts qu'elle a vainement déployés. Elle est allée jusqu'à envoyer un fax à Apple pour sonner l'alerte.
C'est Grant, le fils de 14 ans de Michele Thompson, une mère de famille en Arizona, qui a remarqué le problème. C'était le dimanche 20 janvier. Le collégien était en train de préparer un FaceTime de groupe avec des copains, en prévision d'une partie de Fortnite, lorsqu'il est tombé sur la manière d'obtenir le flux audio de son interlocuteur sans que celui-ci n'ait encore accepté la communication.
Un flux pouvant être capté pendant une bonne minute, avant que l'appel ne se coupe de lui-même. On a appris plus tard qu'il était aussi possible d'avoir la communication vidéo, toujours à l'insu du destinataire.
Dans les heures qui suivirent, sa mère a publié un message sur Twitter et Facebook en espérant attirer l'attention d'Apple, via le compte de l'assistance technique. Elle a adressé un autre tweet à Tim Cook (lequel en reçoit beaucoup…). Le mardi suivant elle a appelé et faxé Apple sur le sujet.
Un employé de l'assistance a fini par l'appeler mais en lui disant qu'il n'avait aucune information, qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire en l'état. Puis de lui donner ce conseil : « Vous devez vous enregistrer comme développeur et le soumettre [ce bug] ». Ce statut développeur étant nécessaire pour accéder au formulaire de renseignement d'un bug.
Avocate de profession et pas spécialement portée sur la technique, elle s'est néanmoins créé un compte, espérant au passage décrocher une récompense pour son fils. Apple ayant maintenant un programme pour rétribuer des développeurs tiers signalant des failles significatives.
C'est le 23 janvier, en fin de matinée, que l'équipe de sécurité d'Apple l'a recontacté et que Michele Thompson a fourni un descriptif ainsi qu'un lien vers une vidéo YouTube (dépubliée depuis). Ce matin, tôt, Apple a désactivé sur ses serveurs la fonction de groupe pour FaceTime, un correctif logiciel doit suivre très prochainement.
Que s'est-il passé chez Apple entre le 23 et hier soir où le bug a commencé à être médiatisé, obligeant à cette coupure brutale de cette fonction de FaceTime ? Mystère mais Apple fut prévenue par d'autres biais.
La vidéo avait été apparemment vu ici ou là avant qu'elle ne soit repérée par un rédacteur de 9to5mac (Michele Thompson dit ne pas savoir comment sa vidéo a été rendue publique). Seth Weintraub, le responsable de 9to5mac, s'exaspère dans un fil Twitter du comportement d'Apple à l'égard de son site.
Il explique que les relations presse d'Apple ont cessé de communiquer avec son équipe depuis la publication à l'automne dernier des images des futurs iPhone XS et Apple Watch Series 4 : « Dans ce cas précis, la décision de bloquer les échanges avec 9to5mac a coûté à Apple presque une heure de temps de réaction ». L'équipe de presse n'a pas répondu aux sollicitations du site et c'est au travers de discussions privées via Twitter avec d'autres contacts que les infos de 9to5mac sont remontées au sein d'Apple.
Et Weintraub de pester contre les PR d'Apple pour cette « vendetta mesquine » à l'égard de son site qui s'est fait une habitude depuis une décennie de publier ce genre de sujets.