Android "P", pour "Pistachio Ice Cream" ou "Pastiche" ? Décortiquée par Android Police et Ars Technica, notamment, la première Developer Preview du prochain système d’exploitation de Google contient de nombreux changements qui semblent influencés par iOS. C'est de bonne guerre, les deux systèmes ont chacun pioché des idées chez l'autre au moment de chaque grande évolution.
L’une des nouveautés mises en avant par Google, c’est la gestion des encoches. Certes, l’Essential a devancé l’iPhone X en la matière, mais y aurait-il autant de smartphones à encoche à venir sans l’appareil d’Apple ? On peut en douter. En tout cas, on ne reprochera pas à Google de standardiser un trait courant pour qu’il soit correctement pris en charge dans son écosystème.
Quatre ans après l’introduction du "Material Design" dans Android Lollipop, Google a visiblement envie de faire évoluer l’identité visuelle de son système… vers quelque chose qui se rapproche d'iOS : les bords ont été arrondis ; le blanc prédomine ; les icônes des réglages ont été colorées ; le dock a un fond transparent ; l’heure est affichée à gauche plutôt qu’à droite ; l’animation du basculement d’une app à une autre n’est plus verticale mais horizontale…
Il y a aussi plein de petites nouveautés fonctionnelles que les utilisateurs d’iPhone connaissent bien : une loupe apparait quand on sélectionne du texte ; on peut annoter les captures d’écran juste après les avoir prises ; un son accompagne le rechargement par USB ; on peut désactiver rapidement les moyens d’authentification biométrique…
Des changements plus profonds s’inspirent, ou en tout cas s’alignent, sur iOS également. C’est le cas de la prise en charge du format d’images HEIF, de l’obligation pour les développeurs d’utiliser des API publiques et récentes, ou encore de l’interdiction pour les apps inactives d’avoir accès au micro et à la caméra.
Vu comme ça, Android P est un décalcomanie d’iOS. Mais ses nouveautés ne s’arrêtent pas là et certaines sont inédites. Le système de Google est le premier à prendre en charge le protocole 802.11mc, aussi appelé Wi-Fi Round-Trip-Time, qui améliore la géolocalisation à l’intérieur des bâtiments, et le codec vidéo HDR VP9 Profile 2, utilisé notamment par YouTube. Il y a aussi des progrès spécifiques à sa mécanique. De plus, son développement n’est pas terminé, de nombreux changements peuvent intervenir d’ici la version finale prévue pour le troisième trimestre.
Et puis, si Android P est parti pour ressembler plus à iOS au sortir de la boîte que son prédécesseur, des différences fondamentales vont subsister. En dépit du serrage de boulons progressif de Google, Android P restera infiniment plus personnalisable qu’iOS. L’Android P présenté dans cet article ne sera pas non plus celui qu’auront sous les yeux de nombreux clients, qui verront avant tout la surcouche de Samsung, Huawei ou autre.
L’autre différence fondamentale, c’est la durée du support. En ne distribuant Android P que sur ses Pixel, au grand dam des Nexus, Google montre encore qu’Apple fait figure d’exception en mettant à jour ses appareils pendant plus de trois ans.