C'est l'ouverture du mercato des opérateurs mobiles. Selon Bloomberg, Bouygues Telecom cherche un partenaire aux reins financiers solides pour acquérir Altice France, dont l'activité principale n'est autre que SFR. Le site évoque des discussions préliminaires avec des fonds d'investissements comme CVC Capital Partners ; il s'agit pour le moment d'évaluer la viabilité d'un attelage financier.
Bouygues explique dans un communiqué [PDF] que « comme tout acteur d’un marché, [l'entreprise] étudie régulièrement les diverses hypothèses d’évolution du secteur des télécoms ». Toutefois, « il n’y a aucune discussion avec un autre opérateur et aucun mandat n’a été délivré à quelque conseil que ce soit ». Du côté d'Altice, on assure que SFR est un des actifs les plus importants du groupe.
Dans le petit monde de la téléphonie mobile hexagonale, tout le monde a été à un moment ou à un autre intéressé par quelqu'un d'autre. En avril 2014, Altice s'était offert SFR au nez et à la barbe de Bouygues Telecom. À la fin de la même année, parti sur sa lancée, Altice proposait un gros chèque de 10 milliards d'euros pour engloutir Bouygues Telecom ; finalement l'affaire ne s'est pas faite.
Depuis son acquisition par Altice, SFR accuse une fuite de ses abonnés vers la concurrence : l'opérateur au carré rouge a trop joué avec le feu, en augmentant unilatéralement le prix de certains de ses services, sans oublier un service technique en perdition (lire : En 2017, SFR a recueilli plus de plaintes que l'ensemble des autres opérateurs).
Patrick Drahi a néanmoins promis de mettre le paquet pour améliorer les choses. Du côté de Bouygues Telecom, les comptes sont bien mieux orientés et l'opérateur gagne régulièrement de nouveaux clients.
Assez ironiquement, Martin Bouygues a dit en février sa lassitude concernant une éventuelle consolidation du secteur des télécoms : « arrêtons avec ce truc quoi ! Ça commence à être pénible et ça n'a aucun sens », déclarait-il durant la présentation des résultats annuel du groupe. Le patron de l'opérateur ajoutait : « Et que les choses soient bien claires : ce n'est en aucun cas moi qui serais l'artisan ou à la manœuvre sur une quelconque consolidation ». Les choses ont peut-être changé depuis…
L'hypothèse d'un nouveau changement de propriétaire pour SFR est dans l'air du temps avec les difficultés d'Altice depuis le début de l'année. Mi-mars, la rumeur — démentie par le principal intéressé — annonçait ainsi que Patrick Drahi avait envisagé de vendre SFR.