Loi « anti-Amazon » : les livres désormais plus chers sur internet

Anthony Nelzin-Santos |

Promulguée hier, la loi « anti-Amazon » est entrée en vigueur aujourd’hui. « Encadrant les conditions de la vente à distance des livres », elle a comme conséquence immédiate l’augmentation du prix des livres vendus sur internet.

Un entrepôt Amazon. Image Amazon.
Un entrepôt Amazon. Image Amazon.

Déposé par des députés UMP, mais adopté par l’ensemble des parlementaires de droite et de gauche, ce texte amende la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre en prévoyant que :

Lorsque le livre est expédié à l'acheteur et n'est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l'éditeur ou l'importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu'il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit.

Autrement dit, les livres vendus en ligne doivent l’être au prix fixé par l’éditeur, sans la traditionnelle remise de 5 %. Cette remise est déportée sur les frais de port, qui ne peuvent plus être offerts. Un livre dont le prix est fixé à 10 € par l'éditeur pourra ainsi être vendu à 9,50 € en librairie, mais devra être vendu au moins 10,01 € en ligne : le prix plein du livre, plus celui des frais de ports minorés au mieux de 0,50 €.

Et Amazon fait justement en sorte de minimiser les effets de cette nouvelle disposition légale en calculant les frais de port de telle sorte qu’ils ne représentent qu’un centime d’euro par commande. La Fnac n’a visiblement pas encore mis à jour son site web, mais selon Next Inpact, elle adoptera une stratégie similaire. Rien ne change pour les abonnés aux offres Amazon Premium et Fnac Express+, qui ont déjà payé leurs frais de port de manière globale.

Ou du moins, rien ne change pour les frais de port, puisque le prix des livres, lui, a bien augmenté de 5 %. La Fnac a cependant une carte à jouer, puisqu’elle dispose d’un réseau de « commerces de vente au détail de livres » : on pourra donc toujours bénéficier de la remise de 5 % en commandant en ligne, à condition de retirer les livres en boutique.

Or l’« agitateur de curiosité » propose une offre bien plus conséquente que les libraires de quartier, qui ne cessent de diminuer leurs stocks par mesure d’économie. Cet amendement finit donc par avantager indirectement la même Fnac contre laquelle la loi Lang avait été adoptée, une cruelle ironie qui est sans doute la meilleure preuve de l’iniquité de cette mesure.

avatar iJoke | 

Amazon par sa politique de dumping en plus de tuer la petite librairie sa tue aussi la petite édition avec des pressions sur les prix en amont.
On ne s'en rend pas forcément compte vu que le prix est le même partout mais en gros le discours vis à vis des éditeurs et diffuseurs c'est "je marge à 45% ou je ne distribue pas ton bouquin"

avatar iJoke | 

Pour ceux qui ne sont pas convaincus il suffit de regarder l'offre éditoriale partout ou le marché est dérégulé : plus de petits éditeurs, de moins en moins de littérature, recherche du best seller, uniformisation de la production.

avatar Bigdidou | 

@izoong
Partez pas, pour une fois qu'il y a quelqu'un de vraiment rigolo...

Sinon, vous avez bien raison. Faire attention à ses sous par les temps qui courent, c'est une honte. Et dès qu'on en a un peu, s'il y a des gens à qui il faut en donner, c'est bien aux libraires (je ne sais pas pourquoi, c'est intuitif, comme vous, j'ai la même pulsion : dès que je vois un libraire, faut que je lui donne des sous).

Je passe sur le bonheur de faire deux aller-retours pour se procurer un livre dont on a la référence. Celui d'attendre un délai souvent aléatoire, quand on a la chance d'avoir une estimation (mais être pressé, c'est pas bien, encore pire que de faire attention à ses sous : les libraires, c'est comme les saison, faut savoir respecter leur rythme). Celui d'être toujours accueilli royalement bien (je savoure encore le "ici c'est une librairie, pas une bibliothèque" lancé à un de mes gamins qui mettait un peu trop de temps à choisir ses mangas).

La seule chose, c'est à propos du point Godwin que vous mentionnez. Vous n'avez besoin de personne pour l'atteindre, soyez rassuré sur ce point.

avatar izoong | 

Et bien merci pour cette réponse argumentée si pleine d'une ironie qui se veut certainement acide. Merci de montrer à quel point la plupart des gens - comme vous - sont pressés et proche de leur sous au point que l'entre-soi soit devenu aujourd'hui un art de vivre grâce à internet.
Si peu de temps pour cultiver son jardin, mais surtout avec personne d'autre...
Au point qu'aller discuter d'un livre dont on a la référence est dangereux, puisque qu'il y a risque que tous ces libraires aigris vous parlent d'autres références que vous ne connaissez pas mais qui seraient susceptible de vous plaire.

Mais je divague, je commence à prendre le même ton méprisant et hautain que vous.

Est-ce que je peux vous demandez si votre boulanger ne dit rien à votre enfant quand il va toucher les éclairs au chocolats ? Ha votre enfant ne le fait pas ? Haaa mais je la vois bien venir la réponse à ce commentaire -toujours aussi acerbe désolé - A quoi ça sert un librairie si c'est pour râler sur les gamins ? Finalement on en revient à la culture de l'entre-soi et au respect mutuel ? Savoir quand s'arrêter, et savoir jusqu'à quel point on peut continuer de lire un bouquin dans une librairie ? Savoir faire la différence entre compulser, feuilleter puis discuter avec quelqu'un sans doute le libraire, ou alors lire pendant 3/4 d'heure et partir... Vous êtes peut être tombé sur un sale con qui déteste les enfants, c'est toujours possible. Dans ce cas changez de librairie, il n'y a pas mort d'homme. Il semble pour certain difficile d'avoir des relations socials qui ne finissent pas en conflit. Mais vous pouvez aussi vous poser la question du respect du marchand, du livre, voir même - ho luxe suprême - du contenu de celui-ci. Enfin là faut pas non plus bouffer du macdo de papier remarquez bien...

Et juste cette loi qui rends le livre en librairie moins cher...

avatar Vetsa | 

@izoong :
J'ai lu tes commentaires sur ce post ci avec assiduité je dois dire et il n'y a pas que du faux. Mais malheureusement et ainsi va le monde (commentaire d'une personne résignée) mais une bonne partie des gens ne veulent plus prendre ce plaisir de se rendre auprès d'un libraire découvrir de nouveaux trucs et même se conseiller par un passionné.

Car comme tu l'as dit si la personne vient pour un bouquin donné et qu'il ne l'a pas en stock, il peut lui aussi proposer la même prestation qu'un Amazon ou Fnac et même suggérer un ou des bouquins du même genre comme ces même sites.

Bref les gens ont l'impression de faire une bonne affaire (je ne nie pas qu'on peut en faire) mais y'a certains secteurs comme les livres par exemple, où on a affaire à des passionnés qui peuvent, lorsqu'on se donne la peine d'y franchir leur porte être mieux aiguiller.

En tout cas lorsqu'on me parle d'un bon bouquin j'ai vite fait d'aller à ma librairie que de passer commander et être livré dans les 24h par exemple ou bien dans les 3 à 4 heures comme la Fnac le fait pour les commandes en lignes.

avatar downuts | 

Oh comme les allumeurs de réverbères me manquent... Eh oui, c'est cruel mais certains métiers sont plus ou moins voues a disparaître s'ils n’évoluent pas et ne peuvent plus répondre a aucune demande.

C'est la vie, on s'adapte ou on crève et c'est comme ca depuis toujours. Cette pauvre loi ne changera absolument rien. Acheter sur internet fait parti de nos habitudes.

avatar izoong | 

Ou comment utiliser une analogie banale pour introduire un fait qui fait force de loi auquel devrait s'appliquer le métier de libraire... Ce genre de réflexe mental ne devrait pas empêcher la réflexion !
Avec ce genre de commentaire on a l'impression que les librairies ne sont que des endroits poussiéreux. Alors que les libraires de quartiers ont pour la plupart une boutique en ligne.

"C'est la vie, on s'adapte ou on crève et c'est comme ca depuis toujours. Cette pauvre loi ne changera absolument rien. Acheter sur internet fait parti de nos habitudes."

Tout comme les moutons vont à l'abattoir, je dirais.
Acheter sur internet n'a rien de mal en soi. D'ailleurs j'achètes parfois des livres sur le site web de mon libraire, voir sur epagine.fr en numérique.
Non ce que je trouve dommage c'est que les gens depuis 1970 ne changent pas vraiment leur habitudes, ils achètent au supermarché (physique ou numérique). sans ce demander ce qu'ils achètent vraiment et dans quelles conditions.

avatar downuts | 

Les gens changent leur habitudes seulement si ca peut leur faciliter la vie et leur coute moins d'argent. Avec ce surplus de temps et d'argent ils font autre chose, qu'ils n'auraient alors pas pu faire.

Tout le monde n'a pas la chance d'habiter proche d'un libraire (competent?) et encore moins d'un qui permet de commander via son propre site. Si ton libraire propose tout ces services et qu'il se distingue de la machine froide qu'est Amazon, il devrait survivre. Sinon, c'est qu'il n'a pas su s'adapter a la demande.

avatar izoong | 

Bien sûr mais là on est maintenant dans des considérations d'ordre général qui s'applique à tout commerce tu vois. On ne parle plus du sujet d'origine.

avatar béber1 | 

"Les gens changent leur habitudes seulement si ca peut leur faciliter la vie et leur coute moins d'argent. Avec ce surplus de temps et d'argent ils font autre chose, qu'ils n'auraient alors pas pu faire."

oui, on peut finalement appliquer ça à tout, et créer par effet de masse une récession.

Démago?
meuh oui, comme la pseudo loi de la sélection naturelle qui éliminerait les très mauvais libraires et ne garderait que les bons.
je déconne... comme la plupart des intervenants ici.

Pour le temps perdu/gagné, le fait d'aller dans une librairie particulière ou spécialisée, c'est un voyage avec toutes ses inconnues. C'est aussi des rencontres possibles... et des dialogues avec des passionnés, et même des échanges improbables avec des infos beaucoup plus profondes et ouvertes vers d'autres domaines que celles des avis sur les pages des sites marchands. supérieur au
Bien sûr il ne faut pas avoir peur d'oser parler et d'échanger

Finalement c'est toute une sociabilité qui ose l'inconnu du hors de chez-soi.
Désolé pour cette lapalissade.

A ce stade, j'ai du mal à resister à ne pas citer un exemple pour mieux illustrer mon propos.

Je connais 2 personnes retraitées qui font de la généalogie.
L'un en fait sur son ordi, et fait des voyages organisés où tout est calibré du départ au retour…

et l'autre profite de ses vacances (qu'il multiplie pour l'occasion) pour compléter "physiquement" sa généalogie sur ordi.

C'est ainsi que lui et son épouse refont régulièrement leurs valises pour repartir à la recherches de leurs aïeux respectifs, et qu'ainsi ils font le tour de l'Europe (lui la Lorraine/Belgique/Hollande/Allemagne du Nord, elle l'Italie du Nord et du Frioul vers l'Autriche/ex-Yougoslavie)
et qu'ils n'hésitent pas à aller voir les curés, les mairies, les biblios, bref tous les lieux où ils peuvent glaner des infos, et de rencontrer des tas de personnes diverses (voire des lointains cousins) qui des fois les invitent à bouffer chez eux et leur donnent des conseils sur des lieux particuliers à visiter, les hôtels et des restaurants à connaitre, etc.

Pour ma part, j'ai été un rat de bibliothèques et de librairies pendant quelques années, alors que je faisais des études d'Histoire de l'Art mondiale, de la Préhistoire au XXe siècle.
Et je peux confirmer que l'approche physique de la recherche des livres est de loin plus profonde, dynamisante et riche que celle par le Net, que je qualifierai de "soft" en comparaison.
C'est un euphémisme.

Mais bien sûr, je suis conscient des obligations de chacun et loin de moi l'idée d'inciter les lecteurs -même occasionnels- à ce genre d'intense immersion. Il faut être suffisamment disponible, passionné et impliqué pour cela. Mais je tenais à rappeler que si l'accès au Livre par les boutiques sur le net a d'énormes avantages (comme celui de pouvoir rendre accessible à tout-un-chacun une grande partie des livres, ce qui est loin d'être négligeable) il lui manque une dimension -humaniste, dans son sens plein- que les bibliothèques et les librairies offriront toujours, et qui doit être préservée

avatar Bigdidou | 

@izoong

C'est gentil d'être resté.

avatar strix80 | 

Bonsoir ,
et que dire d'iBooks ..?

avatar izoong | 

Je n'en suis pas sûr -mais on me reprendra si je me trompe- mais Apple applique la même politique que pour les apps sur les livres, à savoir 30% là ou Amazon veut imposer 40 ou 45% (sur le livre papier). D'ailleurs cette ponction est la raison pour laquelle Amazon ne vends plus de livre de chez Hachette depuis deux mois, pour faire pression sur l'éditeur. La dernière en date étant de proposer 100% des revenus aux auteurs publié par hachette livre sur leur ventes numériques pour compenser la pertes des ventes de livre papier sur le site d'amazon. (Qu'ils sont altruistes on ne dira pas que globalement la ventes de livre numérique en France représente tout distributeur confondu 0,5% des ventes de livres)

avatar pim | 

Bah, je suis tellement habitué à commander sur internet, que quand je vais dans une « vraie » librairie le champ de recherche Google me manque pour trouver immédiatement ce que je cherche...

... et dans mon domaine (la physique au niveau universitaire), il y a tellement peu de livres qui sont édités en français chaque année que dès qu'il y en a un nouveau, je l'achète. Donc l'excellent argument « je ne peux pas feuilleter sur Amazon » tombe même à l'eau !

avatar izoong | 

J'imagine que si seul les articles de ton champs universitaire t'intéressent, tu ne vas pas tellement sur amazon, mais que tu t'intéresses bien plus aux revues et éditions universitaires, article en ligne et site de chercheurs... Dans ce cas tu dois utiliser plus souvent Google qu'amazon. D'ailleurs tout ce qui est sérieux au niveau de la recherche ne se retrouve que très rarement sur papier, même en anglais non ? Ton cas est un peu particulier, et on s'éloigne de notre sujet.

Mais je suis d'accord avec toi, on peut se sentir un peu perdu quand on rentre dans une librairie les premières fois. Mais en général le/la libraire a le sourire.Il/elle est ton Google dans ces endroits plein à craquer de bouquins qui ne demandent qu'à être découvert.

avatar strix80 | 

Amazon précise par ailleurs que pour les abonnés de son offre Premium à 49 euros par an, la loi ne change rien et les frais de livraison continueront donc d’être offerts. La Fnac propose elle aussi depuis peu un abonnement similaire. Et, concurrence oblige, l’entreprise devrait s’aligner sur Amazon pour les livraisons hors abonnement.

avatar fredseg | 

Le seul effet de cette loi anti-Amazon sera d'augmenter la marge d'Amazon de 5 %... Jeff Bezos en pleure de rire.

avatar izoong | 

Non ce n'est pas si simple. Ça ne marche pas comme ça.

avatar enti | 

Je fais des études de lettres, et donc commander des livres, c'est mon quotidien, avant quand y avait pas internet et amazon pour avoir des livres, il fallait :
1 - Aller en librairie
2 - Se faire dire "On a pas le livre, mais on peut peut-être le commander" (99,9% du temps)
3 - Attendre une ou deux semaines pour que le libraire réceptionne le livre
4 - Attendre l'appel du libraire
5 - Retourner en librairie et l'acheter

Avec amazon on cherche, on trouve, on achète (moins cher), on reçoit directement chez soi. Même si le prix augmente, c'est pas ça qui me fera retourner chez les libraires classiques.

avatar izoong | 

Le libraires dont tu parle à certainement fermé ou changé ses pratiques depuis qu'internet est devenu un vecteur important de la distribution du livre. Tu devrais retenter ta chance en librairie à l'occasion.
Et pour tout dire attendre deux semaine un livre ? Hum, même il y a 15 ans c'était un délais extrêmement long. Je n'ai jamais attendu un livre plus de 5 jours.
Mon expérience c'est plutôt : mardi je passe chez mon libraire acheter une nouveauté qui doit sortir le jour même: Les cartons sont dans l'entrée de la libraire, je prends un café et 1/4 d'heure plus tard j'ai le livre. Vendredi je passe pour acheter un tome 1 d'une série que je découvre par le milieu. Bah oui ça arrive. Je vais chez mon libraire qui me l'avais commandé deux jours plus tôt quand je lui avait envoyé un chat Facebook pour lui demander s'il l'avait en stock et je repart directe avec ma commande.

Mais bon l'impatience est aussi devenu une qualité de comportement aujourd'hui, puisque tout doit être immédiat, streamé, partagé en directe. Sauf que dans la vrai vie les choses peuvent être plus lente et je ne trouve pas ça gênant.

avatar enti | 

Non non, ils n'ont pas fermé, et je maintiens que les livres seront absents quand même, je parle pas de romans (encore que), mais d'ouvrages théoriques et même les plus connus et les plus répandus dans le domaine je ne les trouverai pas en librairie. Pour les délais, je t'informe qu'on ne vit pas tous dans de grandes villes.
Mettre ça sur le compte de l'impatience me fait assez rigoler, quand on travaille avec des livres, on TRAVAILLE avec des livres, c'est comme si tu reprochais à un boulanger de ne pas aller chercher sa farine au moulin parce qu'il est trop impatient, non, c'est juste qu'il a pas que ça à foutre.

avatar izoong | 

Je ne sais pas comment tu bosses avec des livres. pour mon compte, une semaine ou deux ne changera pas grand chose à mon travail parce que de toute façon ça s'étale sur des mois de tafs. Effectivment mon exemple marche pour moi et pas forcément pour quelqu'un vivant au fin fonds de la belle Corrèze dans un petit village.

Mais j'aurais tendance à dire que mon discours en général ne s'adresse qu'aux gens qui ont un accès facile au livre avec des libraires autour d'eux. Pour les autres bien sûr qu'internet leur aura changé la vie et tans mieux. Mais là il s'agit d'un autre débat.

avatar machaon | 

En France, quand un système comme celui d'Amazon est bien conçu et efficace, et de ce fait entre en concurrence avec une autre organisation comme celle des libraires, beaucoup moins performante, on cherche à le tuer, plutôt que d'améliorer ce qui marche moins bien.
Donc, au lieu de se mettre en réseau pour gagner en efficacité, les libraires cherchent, avec l'appui des pouvoirs publics, à éliminer Amazon.
Mais l'efficacité d'Amazon reste, et il fera avec cette loi davantage de bénéfices...
Moralité, je n'achèterai plus en librairie et je ne commanderai plus que chez Amazon !

avatar izoong | 

Quand on a aucune conscience économique et qu'on s'invente comme toi un comportement de bon aloi supposé basé sur une logique pécuniaire on plante le système.
Tu n'as pas tord dans l'absolu car il n'y a pas dans cette loi de coté incitatif. Mais dans l'absolu ce que tu reproches aussi au libraire du coin c'est de ne pas être devenu un supermarché hard-discount virtuel. Tu parles de performance, on parle de rapport humain d'échange et de livres (le produit pas le contenu) de qualité.

Pour te répondre j'aurais tendance à écrire :

En France quand une Multinationale américaine - qui a déjà détruit tout le maillage de librairies de son pays - fait tout jusqu'au dumping le plus abjecte pour se saisir d'un marché florissant jusque là protégé et permettant de faire vivre une autre culture que l'américaine alors les français sont content.

Moi je pense qu'on devrait arrêter l'enseignement du Français pour le remplacer par l'anglais, foutre molière à la poubelle et demander à Obama de faire du pays un énième état américain. Au moins on finirait par trouver tout ça normal, les gens arrêteraient de lire et on aurait pas besoin de brûler Farenheit 451qui soit dit en passant est un bouquin écrit par un américain, mais qui s'en rappel...

La culture ce n'est pas que des chiffres en millions d'euro. Ce n'est pas que des sois-disant bonnes affaires.

avatar enti | 

Par curiosité, tu achètes combien de livres par an ?

avatar izoong | 

C'est très variable mais ça doit tourner entre 30 et 60. Et ce ne sont pas forcément des livres qui me sont destinés.

avatar enti | 

Pour le travail ou le divertissement ?

avatar izoong | 

Les deux !

avatar enti | 

Et sur ces 30 à 60 livres, tu t'es donc déplacé à chaque fois chez ton libraire qui avait tout ce dont tu avais besoin, sacré veinard.

avatar izoong | 

Oui j'ai de la chance j'habite dans une ville ou il a plein de libraires indés. Non si tu as lu un peu ce que j'écris au dessus, parfois j'ai acheté sur epagine.fr, parfois j'ai commandé en ligne et en majorité oui je vais chez un libraire ou deux. par contre tu ne me verras jamais commander un bouquin sur amazon. Je préfèrerais encore passer par la Fnac. Je sais c'est ridicule quelqu'un avec des principes. Quelqu'un qui ne pense pas au "tous pourris" ou tous corrompus" ou "tous des voleurs" pour tout et n'importe quoi.

avatar enti | 

Oh ! des principes ?! vous devez être le seul à en avoir, nous autres ne sommes pas capables d'avoir une telle hauteur d'esprit, nous en sommes profondément désolés. Je n'ai jamais dit que les libraires étaient des voleurs, j'ai juste dit que leur service (médiocre) ne répond pas à mes besoins, tandis qu'amazon y répond parfaitement. Je ne vais pas dans les librairies comme je ne vais pas dans les boucheries, comme je ne vais pas chez le cordonnier.

avatar izoong | 

Hooo, je n'ai pas dis que personne n'avait de principe j'ai fait remarquer simplement que j'estimais en avoir je n'exclue personne quand je dis ça, sauf ceux pour qui c'est sans intérêts..

Vous avez une manière de voir le monde qui me restera définitivement étrangère. "An alien way of life" Ou l'aliénation rejoint l'étrangeté, selon moi. Mais ce n'est que mon jugement de valeur. Excusez-moi.

avatar Bigdidou | 

@izoong
"D'ailleurs tout ce qui est sérieux au niveau de la recherche ne se retrouve que très rarement sur papier, même en anglais non ?"

N'importe quoi.
On croirait entendre un libraire.

avatar izoong | 

D'un : non en l'occurrence c'est un universitaire qui parle. Merci de ne pas te saisir de façon aussi lapidaire de mon propos sans argument. tu te décrédibilises.
De deux : Je posais une question, je ne sais pas forcément comment ça se passe dans tous les champs de recherche, et j'émets une opinion fondée sur ma propre expérience. Tu as le droit d'apporter de l'eau au moulin en expliquant ta propre expérience. Si tu ressens une quelconque animosité à mon encontre j'en suis désolé mais je ne vais certainement pas te laisser dire des conneries non plus.

avatar enti | 

Je peux apporter de l'eau à son moulin, certes il y a des articles en ligne (mais pas avant un certain délai), et (dans mon domaine du moins) la grosse majorité des publications se trouve dans des ouvrages et il y a un embargo sur les publications en ligne quand celles-ci ont été publiées dans des revues (avec peer review), autrement dit avant de pouvoir mettre sa publi en ligne (ou en consulter une) il faut attendre 2 à 3 ans alors qu'elle est dispo dans la revue, donc dans un livre, donc sur papier.

avatar izoong | 

Oui effectivement c'est un peu chiant mais en même temps on peu souvent acheter une version en ligne (enfin dans mon cas c'est majoritairement ce qui se passe, quand ce n'est pas gratuit et sans embargo d'aucune sorte) Et dans d'autres cas je contacte le chercheur pour avoir des détails, voir si ont peut échanger etc... Mais je bosse dans les humanités pas dans les sciences et les pratiques y sont certainement différentes.

avatar Bigdidou | 

@izoong
"Parce qu'il sait peut être que les livres que je viens de lire ne m'ont que moyennement plu sans que j'ai besoin d'en écrire des tartines sur le net ? Parce qu'il a pointé une nouveauté dont il pense qu'elle va m'intéresser même si je n'ai jamais acheté de livre dans ce registre"

Vous avez tout à fait raison.
Mais nous n'avons peut-être pas tous la chance de connaître un libraire voyant extralucide.
Le malentendu vient probablement de là.

avatar JLG47 | 

Le commerce, c'est la libre concurrence.
Si les certains n'en veulent pas au nom de la Kulture, qu'ils demandent leur nationalisation. Et ces "certains", ce sont plus les éditeurs qui refusent de négocier sur les volumes que les libraires. Ces dernier subissent la loi des éditeurs. Tout comme pour la musique.
Grace à ce système, ce ne sont pas les libraires qui gagnent le plus, mais les éditeurs et les gros distributeurs qui profitent des économies d'échelle avec interdiction d'en faire profiter le consommateur.
Si la culture n'est pas à vendre, il faut donner les livres.

avatar iJoke | 

Alors pour toi, il n'y a rien entre la concurrence sauvage et l'économie planifiée ? La régulation, ça t'évoques quelque chose?

Je t'assure que les gagnants des gros volumes d'Amazon ce ne sont pas les éditeurs, c'est Amazon.
La situation des éditeurs est beaucoup plus compliquée que cela car tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Les gros peuvent accorder les 45% imposés par Amazon (par leur volume, les économies d'echelle etc) les petits sont pris à la gorge : soit vendre à perte à Amazon soit né pas vendre du tout. La seule solution pour les petits éditeurs, c'est la librairie indépendante.
Petits éditeurs et librairies indépendantes sont liés, si les uns meurent les autres aussi.

Pour tous vous rephaser, le but de la plupart des petits éditeurs, ce n'est pas de dégager des profit, mais l'existence même des livres qu'ils publient. Sinon ils feraient un autre métier parce que ça ne rapporte pas du tout.

La pression sur le prix d'Amazon à une conséquence : le nombre d'exemplaires à vendre pour que l'édition d'un livre rentré dans ses frais augmente . L'enjeu de ces lois, n'est pas l'attribution des parts d'un gros gâteau mais la préservation de la diversité de la production littéraire.

avatar izoong | 

Remarque bien que le deuxième plus gros, Hachette livre, n'accepte toujours pas les 45% de ponction imposé par amazon. Ce qui est en jeu là dedans c'est bien la régulation. Amazon veut un marché totalement dérégulé où par son volume il pourra imposer sa loi et devenir leader en tans qu'éditeur/diffuseur/distributeur.

avatar warmac33 | 

@ bigdidou
merci pour ton commentaire, j'étais mort de rire !

@izoong
je ne vais pas me rallier à l'excès à tous les commentaires contre toi, j'ai juste envie de dire que vu la description de ton mode de vie et probablement l'endroit où tu vies les libraires te procurent plaisir et matériels et c'est tant mieux pour toi.

Mais les autres ? Tout le monde n'habite pas en ville, tout le monde n'a pas le temps de prendre un café au coin de la rue en attendant le déballage des derniers arrivages, tout le monde n'a pas envie de dépenser quelques euros supplémentaires pour un plaisir tout relatif d'aller voir son libraire adoré, tout le monde n'a pas le loisir de profiter des horaires d'ouverture des librairies, tout le monde n'a pas envie d'attendre plusieurs jours pour devoir se pointer à la librairie et enfin récupérer son livre quand on peut l'avoir en 24H sur internet, certaines personnes (c'est mon cas) recherchent parfois des livres rares non disponibles en librairie où en langue étrangère (livres professionnelles en anglais pour ma part)...

En somme tu es libre de faire ce que tu veux, j'aimerais juste avoir la même liberté, surtout quand la majorité de la population souhaite la même chose que moi comme le prouve l'évolution des ventes de livres, et ce sans être sanctionné financièrement.

Je ne vois donc pas pourquoi on devrait m'imposer de payer plus cher alors que la logique voudrait que ce soit l'inverse uniquement parce que mon mode de consommation ne correspond ni aux bien-pensants ni aux lobbys culturels français, surtout quand ce modèle étatique vise à faire survivre un modèle économique de plus en plus dépassé.

En somme je bosse quand les librairies sont ouvertes, j'ai pas envie de prendre ma bagnole pour acheter un livre qu'il faudra en plus sûrement commander car ils ne l'auront pas, et j'apprécie le confort de commander en 30 secondes un bouquin rare ou en anglais depuis mon canapé et de le recevoir dans les 24H, donc je continuerai à commander sur Amazon en emm**** tous ceux à qui ça ne plaît pas.
Et étant données les conséquences de cet obscurantisme tant de nos chers dirigeants que des lobbys des libraires, je ne serai pas le premier à pleurer lorsque ce modèle s'effondrera définitivement.

avatar izoong | 

Tu mélanges bien des choses dans ton argumentation mais je comprends le fond de ta pensée.

Premièrement et je l'ai déjà écrit plus haut. Je suis d'accord avec le fait qu'internet a ouvert à un grand nombre de gens un accès à l'information en général et à la culture en particulier qu'il n'avait pas auparavant. On peu vivre à la campagne et rester connecté au monde. C'est très bien. et pour le tier des français qui ne vivent pas dans des villes c'est devenu essentiel.

Cependant la nuance à apporter dans tout ça qui est évidente depuis le début et que pourtant tout le monde assène sans réfléchir, c'est qu'Amazon n'est pas internet. Amazon n'est pas le seul vendeur de livre, Amazon n'est pas - encore - incontournable. Les alternatives existes et sont viable. À commencer par la plus fragile : les libraires en lignes.

On peut détester la façon dont cette loi est arrivée. On peut détester les éditeurs français qui à vous lire sont arrivistes comparés aux anglo-saxons. On peut détester toute cette chaine du livre qui arrive chez des commerçants indépendants toujours trop loin et qui n'ont jamais LE livre que je veux. OK. On a le droit de préférer son canapé. OK.
Mais se comporter comme un fanboy Amazon n'a pas de sens, si on a un minimum de conscience en tans que consommateur. Il existe d'autres plateformes tout aussi bien. Je ne parle même pas de conscience social, culturel ou je ne sais quoi d'autre. Ne pas se rendre compte de ce qu'est amazon et de son comportement en tans qu'entreprise c'est idiot. Tout comme il est complètement crétin de souhaiter la disparition d'un secteur économique du pays en bénissant le dieu US Amazon qui sait si bien ce qui est bon pour nous.

Les livres existent. Tans mieux. On peut les acheter facilement sur internet, tans mieux. Pourvu que ça dure.

avatar warmac33 | 

"Les livres existent. Tans mieux. "
on aime tous les deux les livres, c'est déjà pas si mal... :-)

Je ne pense pas être un fanboy aveugle d'amazon (enfin j'espère), juste que j'ai pris l'habitude de commander dessus car ils ont un super catalogue... et des prix très intéressant puisque la livraison est gratuite (livres, brises-vue, tondeuse, biberons !). Tout comme j'utilise android et google maps même si ça ne plait pas à bcp ici parce que je trouve que ça correspond à mes besoins.
J'ai abandonné depuis quelque temps déjà l'achat purement militant, d'abord parce que je vieillis et que l'idéalisme m'a passé, ensuite parce que j'ai longtemps soutenu apple l'ingénue face au méchant microsoft et qu'aujourd'hui c'est la politique d'apple qui m'embête le plus (ios, tarifs, appstore... on ne va pas revenir sur le débat).
En gros j'ai quand même la haine parce que je suis ravi que les amateurs de librairies puissent continuer à y flâner, mais j'ai un pue les nerfs d'apprendre que désormais je paierai mes livres 5% plus chers. D'autant que nos libraires français auraient tout aussi bien pu s'imposer sur la vente de livres en ligne quand ça a démarré, le monde évolue et il faut savoir prendre sa chance... en gros même erreur tactique que les maisons de disques à mon avis.

avatar izoong | 

Je comprends bien. Pourtant je ne suis pas tout à fait du même point de vue à propos des libraires qui n'ont pas saisis leur chance au moment opportun. Au contraire bien des libraires ont saisi cette chance et ils étaient là avant amazon, avant fnac.com. Mais en tans que petit commerçant ils n'ont jamais développé leur activité tel que des mastodontes comme amazon peuvent le faire. Amazon aujourd'hui c'est aussi fort que Carrefour dans les années 80. Et quel que soit la qualité des commerces de quartier qui existaient alors ils se sont fait bouffer par la grande distribution. C'est plus une question de masse plutôt que de dynamisme. Après je comprends que ce que tu appel "l'achat militant" te gonfle, vu l'histoire d'Apple on peut y réfléchir. Mais je ne vois pas ça comme de l'achat militant, je n'y met aucune vision politique ou éthique. Par contre, oui c'est vrai, du point de vue économique pour moi ça a un sens.

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