Le 1er novembre, Apple TV+ sera disponible sur iPhone, iPad, ordinateur, Apple TV, téléviseurs connectés… et bientôt au cinéma ? Apple envisage de sortir sur grand écran certaines de ses productions exclusives, indique le Wall Street Journal sur la foi de ses sources.
Les sorties au cinéma permettraient de bâtir une certaine renommée, en glanant pourquoi pas des prix dans les festivals, et par là même d'attirer des grands noms du milieu, qu'ils soient réalisateurs, producteurs ou acteurs.
Si J.J. Abrams a refusé de signer un contrat d'exclusivité avec Apple, c'est en partie parce que la Pomme n'avait pas de plan pour diffuser ses films dans les salles obscures.
D'après le Wall Street Journal, l'entreprise a pris en compte ce paramètre et est ouverte à l'idée qu'une partie de ses films sortent d'abord au cinéma, puis quelques mois plus tard sur Apple TV+. Elle pourrait se montrer plus flexible que Netflix, qui exige généralement une sortie simultanée en salle et sur son service.
La première exclusivité majeure d'Apple diffusée au cinéma sera On the Rocks, une comédie dramatique réalisée par Sofia Coppola avec comme acteur principal Bill Murray. La sortie est envisagée pour le milieu de l'année prochaine, après peut-être un passage sous les projecteurs d'un grand festival, comme Cannes.
Ces sorties en deux temps, d'abord au cinéma puis en streaming, ne pourront pas être aussi rapides en France. La chronologie des médias impose un délai de 15 à 36 mois pour la diffusion sur une plateforme de VOD par abonnement après une sortie en salle, en fonction des accords et du nombre d'entrées.
Apple va être confrontée à une autre règle en France, et plus généralement en Europe, celle de garnir son catalogue d'au moins 30 % de production européenne, et ce d'ici fin 2020. D'après les comptes d'Ampere Analysis rapportés par Variety, Netflix et Amazon Prime Video sont dans les rails pour respecter cette obligation.
En dehors de la série française Calls, apparue à l'origine sur Canal+, aucun projet européen n'est connu pour Apple TV+, mais la Pomme a peut-être des contenus ou des partenariats à venir. Disney+ devra tout autant se plier à cette règle des 30 %, adoptée pour « protéger le financement de la création [européenne] », selon les mots de la ministre française de la Culture.